Les députés du territoire colonial sénégalais ont travaillé pour la perpétuation du système colonial français

Les députés élus du territoire colonial français du Sénégal, depuis le début jusqu’à l’élection de Galandou Diouf

(1934-1941) au moins, ont plutôt travaillé pour la perpétuation du système colonial et non pour la défense des intérêts des populations locales à l’Assemblée nationale française, a indiqué l’historien Omar Guèye.

‘’Si nous prenons le métis François Carpot, le premier non blanc élu en 1902, il faisait partie de cette élite qui ne concevait rien en dehors du système colonial’’, a expliqué l’historien. Selon lui, le Sénégal a commencé à élire des députés depuis 1848.

Spécialiste de l’histoire moderne et contemporaine à la faculté des Lettres et Sciences humaines de l’université Cheikh Diop de Dakar, le Pr Guèye était interrogé sur les similitudes entre les batailles électorales de l’époque et celles que se livrent actuellement les hommes politiques sénégalais.

S’il défendait la perpétuation du système colonial français, le Pr Guèye reconnait toutefois que l’élection d’un métis a créé une brèche et permis celle du premier noir africain, Blaise Diagne, quelques années plus tard, en 1914.

‘’Cette élection a été une véritable révolution même si ,là aussi, seules les élites en ont profité et la cause, c’est toujours la perpétuation du système colonial’’,
a-t-il insisté.

L’historien en donne comme preuve la nomination en 1917 de Blaise Diagne au poste de Haut Commissaire chargé du recrutement indigène pour la première Guerre Mondiale (1914-1918).

En 1923, il a défendu les Maisons de commerce françaises. Et en 1930 aussi, c’est encore lui qui est allé défendre le travail indigène dans les colonies auprès du BIT (Bureau international du travail) à Genève (Suisse), a-t-il rappelé.

‘’Tout cela a fait que des métis et surtout les Noirs commençaient à se détourner de lui comme un de ses proches, devenu entre temps son successeur, Galandou Diouf’’, a narré le Pr Guèye. A ce moment, a-t-il indiqué, seuls les habitants des quatre communes (Saint-Louis, Dakar, Gorée et Rufisque) avaient le droit de vote.

‘’Mais à ce niveau, seuls les assimilés pouvaient prétendre à des postes électifs’’, a-t-il dit. Il souligne que c’est en 1946, avec la loi Lamine Guèye, que l’indigénat a été aboli et que tout le monde est devenu citoyen français.

‘’Mais les partis politiques, comme d’ailleurs les syndicats sur le plan local, n’étaient en fait que des filiales des formations politiques hexagonales et il a fallu attendre le BDS de (Léopold Sedar) Senghor pour avoir une formation typiquement locale’’, a-t-il par ailleurs ajouté.
SD/ASG / APS

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