Le représentant permanent du Sénégal auprès des Nations unies, l’ambassadeur Fodé Seck, a invité la communauté internationale à utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour déconstruire le discours extrémiste violent.
Intervenant jeudi au cours d’un débat sur le terrorisme initié par l’Egypte au Conseil de sécurité de l’ONU, à New York, le diplomate sénégalais a souligné l’importance d’utiliser ces canaux de communication pour combattre le discours extrémiste violent qui repose essentiellement sur une « interprétation fallacieuse, erronée de la religion et sur son instrumentalisation à des fins criminelles bassement matérielles ».
« Avec le développement des Technologies de l’Information et de la Communication, les groupes terroristes sont passés maîtres dans l’art d’utiliser l’Internet et les médias sociaux pour se jouer des Etats et organisations internationales et continuer à inciter à la violence, recruter des combattants, financer et planifier leurs ignobles actes terroristes », a déclaré l’ambassadeur Fodé Seck.
Aussi a-t-il invité la communauté internationale à agir ensemble pour défaire ce discours « manipulé par des propagandistes malins qui prétendent incarner une vision du monde conforme aux préceptes de la religion et qui pourrait donner l’illusion, à plus d’un, d’être porteur d’espoir voire de solutions contre l’oppression, l’injustice et les agressions culturelles et religieuses ».
« Hélas, ce discours, pourtant biaisé, fait mouche et permet à l’entité mal nommée +Etat Islamique+ et à d’autres groupes extrémistes de recruter en masse des +Combattants terroristes étrangers+ provenant d’une centaine de pays et dont le nombre dépasse, à ce jour, les 30 000 », a relevé l’ambassadeur Fodé Seck.
Il a rappelé l’appartenance du Sénégal à la zone Sahélo-saharienne, « confrontée au développement d’un extrémisme violent qui se nourrit de l’ignorance et de la pauvreté pour exploiter cyniquement les failles et faiblesses du système international et tenter de se constituer des portions de territoires déstabilisant au passage des Etats-nations dans leurs fondements ».
Cette situation « est inacceptable et appelle des mesures préventives et répressives appropriées », a dit le représentant permanent à l’ONU, signalant que le Sénégal a adopté une approche qui repose sur la prévention, la coopération et la réaction rapide.
En outre, dans sa stratégie préventive, « le Sénégal privilégie l’éducation, la formation, l’information et la communication, en mettant l’accent sur la sensibilisation des populations et la concertation avec les leaders d’opinion, notamment les guides religieux et les maîtres coraniques dont le rôle est essentiel pour contrecarrer et déconstruire le discours extrémiste », a expliqué l’ambassadeur.
Selon Fodé Seck, cette politique s’adosse à des « données sociologiques et des valeurs séculaires mettant en exergue la tolérance et le respect de la diversité, ainsi que le dialogue des cultures et des religions, gage d’une cohésion et d’une harmonie ethnico-confessionnelle avancée ».
PON/BK / APS
ONU : Le Sénégal appelle à retourner les TIC contre le discours extrémiste
