Le chef d’Etat nigérien sortant Mahamadou Issoufou a été réélu avec 92,49% des voix lors du second tour de la présidentielle de dimanche.
Le président veut mettre en place un large front politique« Pendant ce mandat, je consacrerai toute mon énergie à répondre aux aspirations du peuple nigérien », a affirmé le président Issoufou lors d’une courte déclaration après l’annonce de sa victoire. Il a cité « la sécurité, le renforcement de la démocratié, les infrastructures, la sécurité alimentaire, les secteurs sociaux, éducation et santé ainsi que l’accès à l’eau potable », comme ses priorités, en soulignant qu’il avait « besoin du soutien de tous les Nigériens ». « Je voudrais que la victoire du 20 mars ne soit pas celle d’un seul camp mais celle du pays tout entier (…) Rassemblons-nous, ne gaspillons pas nos énergies dans de vaines querelles », a-t-il poursuivi, en appelant l’opposition au « rassemblement (…) pour que se mette en place un large front dont le seul objectif sera la renaissance du Niger ».
L’opposition a boycotté l’électionLa Coalition de l’opposition pour l’alternance (COPA 2016) avait annoncé qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats du scrutin. Elle s’est félicitée du succès de son mot d’ordre de boycott, assurant que le taux de participation se situait à 11,05%, contre 59,79% selon la Commission électorale nationale indépendante (Céni). L’opposant Hama Amadou, 66 ans, en détention depuis novembre et qui a été évacué de sa prison vers un hôpital parisien le 16 mars, a recueilli 7,51% des suffrages, selon la Céni. « Le pouvoir a crevé tous les plafonds d’atteinte à la démocratie en traînant notre pays dans une parodie électorale », a dit un responsable de l’opposition, Amadou Boubacar Cissé, dénonçant de « faux résultats ». « Toute proclamation de résultats définitifs par la Cour constitutionnelle en violation des délais légaux constituera le point de départ à la résistance citoyenne », a-t-il poursuivi.