Décryptage : la BCE mobilise tout son arsenal pour soutenir le crédit

Payer les banquiers pour qu’ils prêtent de l’argent ! L’une des mesures phares de l’arsenal de choc dégainé, jeudi, par Mario Draghi souligne à fois la difficulté qu’a la banque centrale à transmettre efficacement sa politique monétaire dans les économies de la zone euro, et le niveau de soutien accru dont celles-ci ont manifestement besoin. La banque centrale a en effet révisé à la baisse ses dernières prévisions économiques de décembre avec une croissance amputée de 0,3 % en 2016, à 1,4 %, et surtout une perspective d’inflation réduite à 0,1 % cette année, au lieu de 1 % !

Le « QE » boosté aux stéroïdes

Mario Draghi a beau assurer que sa politique d’assouplissement quantitatif lancée en juin 2014 fonctionne , il a dû la booster à nouveau aux stéroïdes. Mais elle change de nature pour longtemps. Car la banque centrale a joué, jeudi, pour la dernière fois sur les taux d’intérêt, qui ne sont plus l’arme de choix. Il faut dire qu’avec un taux directeur rabaissé à zéro, et un taux de facilité de dépôt encore réduit à -0,4 %, il n’y a plus vraiment de marges de manoeuvre. « On ne peut pas aller aussi bas qu’on le souhaite », a t-til plusieurs fois répété lors de sa conférence de presse. Les planchers sont atteints et ils resteront à ce niveau bien après que les programmes de rachat d’actifs de la BCE auront cessé.

Armes non conventionnelles

C’est donc du côté des armes non conventionnelles que la banque centrale s’est tournée pour repartir à l’assaut d’ une inflation moribonde . Non contente d’augmenter à 80 milliards par mois son programmes de rachat d’actifs – elle a déjà acquis pour 787 milliards d’obligations d’Etat et de crédit immobiliers-, elle l’ouvre désormais aux obligations d’entreprises . Un marché de 900 milliards d’euros dont le volume n’est pas très important ni liquide. L’incursion de la banque centrale dans ce nouvel univers, qui inclut toutes sortes d’obligations d’entreprises, de différentes tailles et maturité, va la contraindre à prendre des risques de crédit. « C’est aussi une façon d’aider les entreprises financières et énergétiques qui ont subi le plus la volatilité sur les marchés depuis le début de l’année, explique Ludovic Subran, économiste chez Euler-Hermès. Beaucoup d’entreprises ont eu du mal à investir parce que déjà très endettées et qu’une inflation faible n’aidait pas ».

Pousser les banques à prêter

Avec quatre nouveaux programmes qui consisteront à offrir de l’argent gratuit – et dans certaines instances à rétribuer les banques pour qu’elles prêtent à leur tour -, la BCE veut les pousser à augmenter leurs encours de crédit. « Une banque qui prête pourra emprunter plus », a souligné Mario Draghi. qui veut les encourager à lâcher la bride.

lesechos.fr

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