La caravane contre l’accaparement des terres a été la semaine dernière, l’invitée de la région de Tambacounda. L’objectif de cette caravane, qui est composée de jeunes de plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine, consiste à s’entretenir avec les populations et les autorités sur l’accaparement des terres et surtout sur l’affaire Wassadou, qui a créé beaucoup de frustrés et fait couler beaucoup de larmes. Dans les années 1972, rappelle Alassane Guissé, président de la commission scientifique, les villages de Badi, Nionghani et Damantan ont été déguerpis du parc Niokolo Koba avant d’être relogés dans la zone tampon du parc. Quelques années plus tard, les populations, qui ont commencé à prendre goût de leurs nouveaux lieux d’habitation, sont confrontées à un propriétaire terrien du nom de Gilbert Khayat.
Ce dernier leur a dépossédé des terres qu’elles occupaient et cultivaient pour survivre, brandissant un titre foncier au nom de son grand-père et datant de l’époque coloniale (1932). Depuis lors, c’est la souffrance et la misère chez ces ruraux, aujourd’hui, meurtris et désappointés.
«L’Etat doit désaffecter les terres à Khayat en l’indemnisant, afin de permettre aux populations de retrouver leurs terres et revivre au mieux, grâce à l’agriculture et l’élevage qui leur permettent de subvenir à leurs besoins», plaide Alassane Guissé.
Il s’agira aussi, à travers cette caravane, d’élargir la solidarité entre les peuples des différents pays représentés, pour mener ensemble, le combat qui est commun à tous. Ces derniers seront aussi, sensibilisés sur leurs droits et devoirs en matière foncière à travers des panels et des fora que les membres de la caravane organisent à leur passage dans les différentes localités et qui sont animés par des spécialistes en la matière. M. Guissé terminera son speech en appelant l’Etat à prendre ses responsabilités, afin que cette situation, qui n’a que trop duré, connaisse une fin heureuse. «Il faut éviter que la situation qui a été notée à Fanaye (où des incident entre populations ont occasionné mort d’homme) ne se reproduise ici dans le Wassadou», invitent les caravaniers.
Dans le cadre du référendum où il est question de l’accès des populations aux terres et du droit des citoyens à un environnement saint, il faut que la situation des populations de Wassadou et de partout ailleurs dans le pays trouve une solution, invitent les caravaniers engagés à mettre un terme à l’accaparement des terres dans les différents pays.
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