Un immeuble de 22 étages en construction s’effondre à Lagos au Nigeria et suscite beaucoup de questions

Les sauveteurs recherchent des survivants dans les décombres d’une tour de 22 étages qui s’est effondrée

en cours de construction à Lagos. Nous nous penchons sur les raisons pour lesquelles de telles tragédies semblent se produire si souvent dans certains pays d’Afrique.
Un témoin qui travaillait dans un immeuble de bureaux situé en face du site lundi a déclaré à l’émission Outside Source de la BBC qu’il avait entendu un bruit, regardé par la fenêtre et « vu le bâtiment s’effondrer littéralement étage par étage ».
Alors que les enquêtes sont toujours en cours pour déterminer la cause de cet effondrement, les ingénieurs nous ont fait part de certains problèmes communs.
1. Les fondations sont trop faibles

Des fondations adéquates peuvent être coûteuses.
Elles peuvent coûter jusqu’à la moitié du prix d’un bâtiment, explique en 2016 le professeur de génie civil Anthony Ede de l’université Covenant à Ota, au Nigeria.
Selon lui, deux éléments doivent être pris en compte lors de la construction des fondations : la solidité du sol et la lourdeur du bâtiment et de son contenu.
À Lagos, le sol marécageux nécessite des fondations solides. Bien plus solides qu’un sol simple.
Mais il ajoute que les promoteurs économisent l’argent qui devrait être dépensé pour les fondations lorsqu’ils construisent sur le sol marécageux de la ville et que de nombreux bâtiments se sont effondrés pour cette raison
Même sur un sol solide, les fondations doivent être suffisamment solides pour supporter la charge.
Des fondations inadéquates pour un immeuble de quatre étages ont été l’une des trois raisons invoquées par les enquêteurs pour expliquer l’effondrement d’un immeuble dans le nord du Rwanda en 2013, faisant six morts.

2. Les matériaux de construction ne sont pas assez solides
Des matériaux qui ne sont tout simplement pas assez solides pour retenir la charge sont parfois utilisés, rapporte Hermogene Nsengimana de l’Organisation africaine de normalisation en 2016, alors que son organisation se réunissait à Nairobi pour discuter des raisons pour lesquelles tant de bâtiments africains s’effondrent.
Il révèle l’existence d’un marché pour les matériaux de contrefaçon – allant jusqu’à dire que de la ferraille est parfois utilisée à la place de l’acier.

Lorsqu’un immeuble de six étages s’est effondré à Kampala, la capitale ougandaise, en avril 2016, le directeur de l’autorité municipale a dit qu’il avait été construit avec des matériaux de contrefaçon, souligne le site d’information Ugo.

M. Nsengimana indique qu’il y a même des cas de contrefacteurs qui falsifient des certificats d’authentification.
Mais il ajoute que les entrepreneurs utilisent aussi sciemment des matériaux incorrects pour réduire les coûts.
Ainsi, ils peuvent utiliser du béton destiné à supporter la charge d’un bâtiment d’un étage dans un bâtiment de quatre étages.
M. Ede souligne qu’il s’agit d’un phénomène que les autorités de réglementation ne contrôlent pas.
3. Les ouvriers font des erreurs
Même lorsque les ouvriers reçoivent de bons matériaux pour fabriquer le béton, ils peuvent les mélanger de manière incorrecte, soutient M. Ede.
Le résultat est un béton dont la résistance n’est pas suffisante pour supporter la charge.
Il accuse les promoteurs de réduire les coûts en employant des travailleurs non qualifiés, moins chers que les constructeurs qualifiés.
C’est l’une des raisons avancées par les ingénieurs civils Henry Mwanaki Alinaitwe et Stephen Ekolu pour expliquer l’effondrement d’un bâtiment en Ouganda en 2004.
Leurs recherches montrent que les ouvriers ont mal compris les rapports de mélange du béton.
Ils suggérèrent que les gens utilisent des brouettes au lieu de jauges pour mesurer le ciment.
Le nouvel hôtel BBJ de cinq étages s’est effondré en cours de construction et 11 personnes sont mortes.
« Vous trouvez des maçons et même des techniciens qui se disent ingénieurs », a mis en garde le président de la Nigerian Institution of Structural Engineers, Oreoluwa Fadayomi, dans le site d’information nigérian The Punch.
À ceux qui veulent économiser de l’argent sur les professionnels, il conseille : « Il ne faut pas faire des économies de bouts de chandelle ».
4. La charge est plus lourde que prévu
M. Ede souligne qu’un bâtiment s’effondre lorsque la charge dépasse la résistance du bâtiment.
Il donne l’exemple d’ un bébé qui porter une boîte lourde : « le bébé ne sera pas en mesure de résister à la tension ».
Même si les fondations et les matériaux sont suffisamment solides pour ce pour quoi ils ont été construits à l’origine, cet objectif peut changer.
Ainsi, selon M. Ede, si un bâtiment est conçu pour être une maison et qu’il est ensuite transformé en bibliothèque où des boîtes et des boîtes de livres sont empilées, le bâtiment peut se déformer sous le poids.
Il ajoute qu’une autre raison pour laquelle la charge est souvent plus lourde que la conception originale est l’ajout d’étages supplémentaires.
En mars 2016, un immeuble d’appartements haut de gamme qui comptait plus d’étages que prévu s’est effondré à Lagos, tuant 34 personnes, selon le Guardian.
Cela s’est produit deux ans après qu’un logement de l’église du célèbre prédicateur TB Joshua se soit effondré, également, selon les autorités, parce qu’il avait plus d’étages qu’il ne pouvait en contenir. Dans ce cas, plus de 100 personnes avaient perdu la vie.
5. La résistance n’est pas testée
Selon M. Ede, la solidité du bâtiment devrait être testée à tous les stades de la construction.
« Il faut être strict en matière de contrôle de la construction », dit-il.
« La loi dit que vous devez tester. C’est l’application de la loi qui pose problème », a-t-il déclaré.

C’est un gros problème, ajoute-t-il, lorsqu’à chaque étape de la construction, quelqu’un est fortement motivé pour économiser de l’argent ou en prendre.
Il existe de nombreuses raisons physiques pour lesquelles un bâtiment peut s’effondrer, mais une seule motivation pour que cela se produise, dit-il. « Il s’agit de l’argent ».
Et pour lui, c’est la véritable raison pour laquelle les bâtiments s’effondrent : la corruption.
L’histoire ne s’arrête pas là.
Le fait que des bâtiments dangereux soient construits ne signifie pas que quelqu’un doive mourir – les bâtiments peuvent être démolis.
Et c’est ce qui se passe ensuite.
Mais les choses tournent mal dans ces situations aussi, ce qui entraîne la perte en vies humaines.
bbc.com
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