Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, a procédé, hier, au pavillon « Sénégal » du Cices, au lancement officiel des opérations de l’édition 2016 du pèlerinage aux lieux saints de l’Islam. Il a annoncé plusieurs mesures fortes prises par le gouvernement pour un bon déroulement du pèlerinage de cette année, notamment la réduction du nombre de missionnaires qui baisse de 150 à 20. C’était en compagnie du délégué général au pèlerinage et de son adjoint.
D’emblée, le ministre a transmis ses félicitations au délégué général au pèlerinage Abdoul Aziz Kébé pour le choix porté sur lui par le président de la République, affirmant qu’il est certain qu’avec lui « nous surmonterons les difficultés et les obstacles connus ces dernières années dans l’organisation du pèlerinage ». Mankeur Ndiaye a rappelé que l’organisation du pèlerinage n’est pas une tâche aisée. « Nous avons visité beaucoup de pays, nous nous sommes inspirés également de l’expérience de beaucoup de pays qui organisent le pèlerinage, surtout les pays qui convoient le plus grand nombre de pèlerins. Mais, le constat est le même, l’organisation du pèlerinage n’est pas une affaire aisée », a-t-il souligné.
Toutefois, le ministre a indiqué, tout en le déplorant, que l’organisation du pèlerinage a connu, ces dernières années, particulièrement l’année dernière, « beaucoup de difficultés, d’insuffisances, d’obstacles et de manquements ». Tout cela a conduit, a-t-il rappelé, le président de la République à dissoudre le Commissariat général au pèlerinage qui était chargé de l’organisation du pèlerinage depuis les années 1960. Ainsi, l’Etat a mis en place « une structure nouvelle, avec des missions nouvelles, un personnel nouveau et dotée de tous les moyens adéquats pour conduire l’organisation du pèlerinage dans les meilleures conditions, la Délégation générale au pèlerinage ».
Suppression des quotas
Après la visite du plateau technique mis en place par la Délégation générale au pèlerinage au Cices pour faciliter aux futurs pèlerins les formalités de leur inscription, le ministre s’est réjoui de toutes les dispositions qui y sont prises. Il s’est aussi félicité du nouvel organigramme mis en place par le délégué général, de la nouvelle équipe qui l’entoure et surtout de la parfaite organisation des inscriptions qu’il dit avoir constaté de visu. Aussi a-t-il réitéré à la Délégation générale au pèlerinage le soutien ainsi que la confiance renouvelée du président de la République.
Le ministre a renseigné qu’il a été décidé, à la suite du conseil interministériel présidé par le Premier ministre, de nouvelles mesures. « D’abord, il n’y a plus de quota alloué à la Présidence de la République, à la Primature et au ministère des Affaires étrangères en ce qui concerne la mission d’encadrement », a fait savoir Mankeur Ndiaye. Se voulant plus précis, il a indiqué que cela est une décision historique prise par le président de la République. « Nous allons compter sur une équipe réduite de 20 missionnaires au maximum », a indiqué le ministre, révélant qu’il leur est arrivé d’avoir plus de 150 missionnaires, avec des dépenses extraordinaires. Mankeur Ndiaye a assuré qu’ils vont travailler avec des vacataires et mettre à contribution nos compatriotes qui vivent en Arabie Saoudite. Ce qui permettra, à son avis, de réduire le coût du pèlerinage dont le budget est d’un milliard de FCfa chaque année.
Par El Hadji Moussa SADIO
Le processus de privatisation du pèlerinage en marche
Dg PelerinageL’autre aspect souligné par le ministre porte sur le processus de privatisation du pèlerinage « qui se poursuit », assure-t-il. Selon Mankeur Ndiaye, à terme, l’Etat devra se retirer de l’organisation du pèlerinage et avoir une toute petite équipe d’encadrement. « Parce qu’on ne peut pas envoyer plus de 10.000 compatriotes à l’étranger et nous en laver les mains. Donc, l’Etat aura un droit de regard. Mais, progressivement, le quota du gouvernement sera rétrocédé aux privés. Cette année, nous en sommes à 1.500 pour le gouvernement. Donc, le processus de privatisation se poursuit. Et les privés vont transporter 9.000 pèlerins. Cela est également une décision du gouvernement », a-t-il précisé.
Par El Hadji Moussa SADIO
Réduction de la durée du séjour
Le ministre Mankeur Ndiaye a assuré qu’ils vont travailler à réduire la durée du séjour pour le pèlerinage. A son avis, plus la durée du pèlerinage est longue, plus les pèlerins sont confrontés à des difficultés. « Cette année, a-t-il annoncé, nous tournerons autour de 23 ou 24 jours ; l’année prochaine, nous pensons pouvoir parfaire davantage pour arriver à organiser le pèlerinage au maximum en deux semaines ». Mankeur Ndiaye n’a pas occulté la disponibilité des vols des compagnies aériennes pour arriver au résultat escompté. Il a assuré que cette année, tout le transport aérien a été confié à Flynas, « une compagnie saoudienne qui mettra à disposition, nous en sommes convaincus, des avions de qualité pour assurer le transport des pèlerins ».
Par El Hadji Moussa SADIO
Maintien du package à 2.600.000 FCfa
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a informé de la décision du président de la République de maintenir le package à 2.600.000 FCfa. « Or, si nous avions tenu compte de toutes les composantes de ce package, nous aurions peut-être un montant beaucoup plus élevé », a-t-il noté. Mankeur Ndiaye a exprimé son espoir qu’il y aura moins de difficultés dans l’organisation du pèlerinage 2016. Néanmoins, il a tenu à faire remarquer qu’on ne peut pas surmonter tous les obstacles en une année. « Nous sommes dans une période de transition du Commissariat général à la Délégation générale », a-t-il précisé. Toutefois, le ministre compte beaucoup sur le délégué général et son équipe pour que nos compatriotes fassent un bon pèlerinage aux lieux saints de l’Islam. A ce sujet, il s’est dit confiant, indiquant qu’Abdoul Aziz Kébé connaît bien le pèlerinage. Il a promis de l’accompagner et de demander aux compatriotes qui effectuent le pèlerinage d’en faire autant. Le ministre a estimé que l’équipe qui a été mise en place au Cices pour l’éducation religieuse et la formation des futurs pèlerins constitue déjà un gage de réussite dans ce sens. D’autant que l’équipe en question va permettre aux futurs pèlerins de pouvoir être dans les meilleures conditions d’effectuer leur Hajj.
Par El Hadji Moussa SADIO
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