Une rencontre a eu lieu ce vendredi 14 avril à l’Élysée, entre le président Macron et neuf anciens tirailleurs
sénégalais vivant encore en France. Ces derniers vont pouvoir vivre de manière permanente dans leur pays d’origine sans renoncer à l’allocation minimum vieillesse. Paris va aussi mettre en place une aide financière exceptionnelle pour financer leur retour et leur réinstallation. Une assistance médicale au Sénégal sera notamment prise en charge.
Le chef de l’État français a reçu à Paris neuf anciens combattants sénégalais, neuf hommes. Et « aujourd’hui, c’est acté, c’est officiel : ils vont pouvoir rentrer à la fin du mois. Enfin », a confié après le rendez-vous Fatou Biramah, une porte-parole de l’Association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais.
« Nos chers et tendres, nos papys, nos anciens, ont été reçus par le président de la République. Tout était émouvant. C’était un moment tendre, c’était doux. Le président s’est mis sur pause. Il les a écoutés, et surtout, il les a remerciés », a-t-elle rapporté à l’issue de cette rencontre.
Tous sont âgés de 85 à 96 ans selon l’association. Ils entameront sous peu un « voyage de retour permanent au Sénégal » après avoir passé leur vie en France, pays qu’ils ont donc servi comme soldats, durant les guerres de décolonisation et principalement en Indochine et en Algérie.
Ils bénéficieront d’une mesure dérogatoire du gouvernement, leur permettant de s’établir de manière permanente en Afrique sans perdre leur allocation minimum vieillesse. Ils devaient jusqu’à présent rester six mois par an en France pour continuer à percevoir cette aide de « 950 euros par mois », explique l’association.
« Toutes leurs familles, femmes, enfants, petits-enfants, etc., est au pays », ajoute Fatou Biramah. Ces personnes âgées devaient donc laisser leurs proches pour habiter six mois sur le territoire français, « seuls dans des chambres ne dépassant pas 15m2 ». « C’était lourd », lâche-t-elle.
Une aide, dont le montant n’a pas été dévoilé, aura pour but de financer ce voyage retour et ces réinstallations au Sénégal. Une assistance médicale sur place sera également prise en charge par la France, selon Mme Biramah. Au total, le secrétariat aux Anciens combattants estime à 37 leur nombre en France.
Le corps français dit des « Tirailleurs sénégalais » avait été créé sous le Second Empire de Napoléon III. Il a été dissous au début des années 1960, le corps français des « Tirailleurs sénégalais » rassemblait des militaires nés dans les anciennes colonies françaises en Afrique et enrôlés dans l’armée française.
Le terme a fini par désigner l’ensemble des soldats d’Afrique subsaharienne qui se battaient sous le drapeau français, quelle que soit leur nationalité ou pays d’origine. Ils ont participé à la Seconde Guerre mondiale et aux guerres de décolonisation.
rfi.fr
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