Mali : flou et transparence autour du Conseil national de transition

La composition du Conseil national de transition est désormais connue au Mali.

Le dernier organe de transition, avec une fonction législative, était très attendu. Les autorités maliennes ont publié jeudi soir la liste de ses 121 membres. C’est une liste qui joue la transparence, mais qui est en réalité très floue.

Elle est transparente parce que les 121 personnes qui se sont vu attribuer des sièges sont nommément citées. Mais elle reste floue parce que pour aucun de ces noms n’est précisé le groupe auquel il appartient. De sorte qu’il est impossible de dire si la répartition -entre partis, syndicats, militaires etc.- qui avait été fixée par les autorités, et qui était déjà très contestée, a été respectée.

Les représentants des forces de sécurité devaient être 22, mais aucun grade, aucun corps n’est précisé sur la liste. Malgré tout, un nom saute aux yeux, celui de Malick Diaw, colonel, vice-président de la junte qui a pris le pouvoir en août dernier et qui est pressenti pour présider ce Conseil, à l’issue d’un vote des 121 membres, mais pour les autres militaires, difficile de les identifier.

Ensuite, on reconnaît les noms de cadres des groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015, de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme, de proches de l’imam Mahmoud Dicko, mais il y a une foule de nom qu’on ne connaît pas, et dont on ne sait pas qui ils représentent. Sans parler des noms qu’on croit reconnaître : Salif Keita, par exemple, s’agit-il bel et bien du chanteur mondialement connu, ou d’un homonyme ?

Des personnalités non candidates retenues

Il a aussi des personnes qui appartiennent à des groupes politiques dont la ligne était pourtant claire : ils refusaient de siéger dans ce Conseil. On pense par exemple à Mamadou Diarassouba, du RPM, le parti de l’ancien président IBK. Finalement ce vendredi matin, il a confirmé avoir effectivement choisi de siéger au CNT, en « patriote », dit-il, pour contribuer à la transition. Un cadre de son parti explique néanmoins que c’est un choix individuel, qui n’engage en rien le RPM.

Dès jeudi soir, l’imam Diarra a réagi sur Twitter, affirmant ne pas avoir déposé de dossier et rester derrière le M5. Quant à Hamadoun Amion Guindo, il assure ne pas avoir déposé de candidature en son nom propre et il s’interroge : « Pour le moment, je n’ai vraiment pas d’explication. Je n’ai pas vu la liste encore. Et c’est depuis hier que je reçois assez de félicitations par rapport à cette nomination. Je sais qu’à priori, ce n’est pas une candidature ni du M5 encore moins de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali. »

La possibilité qu’Hamadou Amion Guindo siège malgré tout au Conseil reste donc ouverte : « Pour le moment, il faut que j’échange avec le comité exécutif. Je ne l’exclus pas du tout. Tout dépend des débats que j’aurai avec mon comité exécutif national. Si j’en avais envie, moi-même j’aurais procédé personnellement ou bien peut-être le comité exécutif aurait déposé à mon nom. »

Quand à Choguel Maïga, l’un des dirigeants et porte-parole du M5-RFP, il dénonce carrément des « irrégularités ». Nommer des personnes qui n’ont pas déposé de dossier, selon les modalités fixées par décret il y a trois semaines, constitue selon lui une « violation des règles » qui « invalide tout ».

De nombreuses personnalités politiques ont ainsi été nommées contre la ligne de leur parti respectif ou sans avoir déposé de dossier. Siègeront-ils dans ces conditions ? Tous n’ont pas encore pris leur décision.

Des quotas qui posent problème

Par ailleurs, la répartition qui avait été fixée par les autorités, et qui était déjà très contestée, n’a donc pas été respectée, ce qui suscite des mécontentements. Les 121 membres ne seront donc pas tous présents pour l’installation du Conseil national de transition.

Les ex-rebelles de la CMA, par exemple, avaient accepté de participer avant d’y renoncer avec colère en découvrant la liste des places attribuées. « Un quota insignifiant » et « l’absurde concept du fait accompli », selon les termes du communiqué, auront suffi à rompre la confiance.

Même constat, même si les mots employés sont moins rudes, du côté de la Maison de la presse du Mali : deux journalistes ont été nommés au CNT contre quatre attendus : l’organisation professionnelle se donne donc « le temps de la réflexion » quant à sa participation au Conseil de transition.
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