La rue burkinabè est soulagée, mais maintient la pression

Dans la capitale burkinabè, la vie semblait retrouver tranquillement son cours, malgré une présence militaire importante. Mais beaucoup demandent désormais des comptes, et dans le reste du pays, la rue ne décolère pas, même après le mea culpa du leader des putschistes.

À Ouagadougou, la vie semble avoir retrouvé son cours, après une totale paralysie des commerces et des institutions. Depuis ce mercredi matin, il y a de longues files d’attente devant les guichets de banque. Les stations-service recommencent à servir le carburant. Même si le marché central de Ouagadougou n’a pas rouvert ses portes, les commerçants, autour du marché et sur les bas-côtés des grandes artères de la capitale, ont ressorti les marchandises de leurs boutiques.

Les marchés secondaires situés dans les quartiers grouillaient de monde autour de cette journée. La circulation revient petit à petit à la normale. Beaucoup de véhicules circulent d’ailleurs au centre-ville, contrairement aux derniers jours. Même si les Ouagalais se plaignent de leur situation financière, certaines personnes ont fait un tour dans les marchés pour s’approvisionner pour la fête de la Tabaski de demain.

Diendéré doit « se rendre à la justice »

Selon notre correspondant, malgré les signes de reprise de l’activité économique, les signes de la crise sont toujours perceptibles dans la capitale. Un grand périmètre de sécurité est toujours dressé autour de l’état-major des armées et du camp Guillaume Ouedragogo de Ouagadougou, par les forces armées. On a vu également des soldats postés à des endroits de la ville également. « Les choses retournent effectivement à la normale [et] ce soir, l’armée régulière a repris le contrôle de la ville , confirme Guy Hervé Kam, porte-parole du Balai citoyen,

Mais selon lui le mea culpa du général Diendéré ne passe toujours pas. « Le plus grand bien qu’il puisse faire au peuple burkinabè, c’est de se rendre à la justice », affirme-t-il, ajoutant que tant que cela ne serait pas fait, « le peuple burkinabè ne croira pas un seul mot de ce qu’il dit. »

Un point de vue partagé par un grand nombre de citoyens à travers le pays, qui veulent continuer à maintenir une pression populaire. C’était en effet le mot d’ordre dans les principales villes ce soir. Certes le rétablissement de Michel Kafando à la tête de la transition a été accueilli avec « soulagement », mais elle n’a pas donné lieu à une « effusion de joie » confiait ainsi un représentant syndical de Dédougou, encore très remonté. Pour lui comme pour beaucoup, tant que le RSP ne sera pas totalement démantelé et que les responsables du coup d’Etat à commencer par le général Diendéré ne seront pas arrêtés et jugés, la lutte continuera.

À Koudougou, une ville située 100 km à l’est de Ouagadougou, la mobilisation est également maintenue pour continuer de réclamer la dissolution pure et simple du RSP et l’arrestation du général Diendéré, a annoncé Tambi Kagambega, chargée de communication de la coordination provinciale des résistances citoyennes de Koudougou.

Barricades

A Fada Ngourma également dans l’est, ou encore à Kadougou, à l’ouest de Ouagadougou, on pouvait encore voir des barricades en fin d’après-midi. Et les responsables de la mobilisation appellent à de nouveaux rassemblements jeudi, en attendant de voir ce qu’il va sortir du Conseil des ministres qui doit se tenir. Même en ce jour d’importante fête religieuse musulmane, à Tenkodogo, les manifestants ont prévu de prendre leur repas ensemble demain, après la prière, place de la Révolution.

À Bobo Dioulasso, la grève générale continue. Un noyau dur de manifestants est toujours présent sur la place Tiéfo Amoro nous explique Idrissa, un habitant présent. « La mobilisation continue, mais pas comme les autres jours, témoigne-t-il. Elle a un peu faibli, à la suite des différentes nouvelles que les manifestants ont reçues. » Les préparatifs de la Tabaski ont par ailleurs débuté, et la ville tourne toujours au ralenti. « Mais les syndicats ont maintenu leurs mots d’ordre de grève jusqu’à lundi, poursuit Idrissa. On n’a pas démobilisé totalement. » Ce qui risque de fâcher la population conclut-il, c’est la question de la justice. « Aucun manifestant n’est prêt à entendre le mot amnistie », insiste-t-il.

Les « regrets » du général Diendéré ne semblent pas convaincre les foules, au Burkina Faso. « Nous ne sommes pas contre le pardon, mais il faut d’abord que justice soit rendue. Demander pardon ne suffit pas », a ainsi résumé à RFI un habitant de Tenkodogo.
rfi.fr

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