La diffusion de RFI et France24 suspendue au Mali par les autorités de la transition

Au Mali, le ministère de l’Administration territoriale a publié, ce 17 mars 2022 dans la matinée, un communiqué

annonçant son intention d’engager une procédure pour suspendre les chaînes RFI et France 24. En milieu de journée, tous les émetteurs FM de RFI au Mali ont été coupés, de même que la diffusion de France 24. France Médias Monde (FMM), la maison mère de RFI et France 24, prend acte et déplore cette annonce.

Le groupe FMM « déplore cette décision et proteste vivement contre les accusations infondées mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes ». France Médias Monde « étudiera toutes les voies de recours pour qu’une telle décision ne soit pas mise en œuvre et rappelle son attachement sans faille à la liberté d’informer comme au travail professionnel de ses journalistes ».

Les autorités françaises n’ont pas tardé à réagir par le biais d’une déclaration du quai d’Orsay : « La France déplore l’annonce faite par les autorités maliennes d’engager une procédure pour suspendre la diffusion de RFI et de France 24, ainsi que les restrictions imposées à l’ensemble des médias maliens. Ces mesures constituent des atteintes graves à la liberté de la presse. La France condamne fermement, par respect pour la mémoire des victimes du génocide des Tutsi au Rwanda, l’amalgame inacceptable et irresponsable fait par les autorités de transition avec la Radio Mille Collines, dans leur communiqué officiel du 16 mars 2022. La France réaffirme son engagement constant et déterminé en faveur de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression concourt à une information libre et plurielle et au débat public, partout dans le monde. Elle exprime par ailleurs son inquiétude face aux graves allégations d’exactions qui auraient été commises dans le centre du pays, qui ont été documentées de manière indépendante, et qui ne sauraient être passées sous silence. »

« Le signe d’une course en avant vers le pire » pour le président français

Interrogé lors d’une conférence de presse tenu dans l’après-midi, Emmanuel Macron a jugé la décision de la junte malienne « grave » et « le signe d’une course en avant vers le pire » pour le pays sahélien. « Je condamne avec la plus grande fermeté une décision totalement contraire aux valeurs que portent le peuple malien et le Mali depuis son indépendance », a-t-il ajouté.

« J’en appelle à la Cédéao, l’organisation régionale, et à l’Union africaine pour prendre les décisions qui conviennent, et que la France appuiera comme nous l’avons fait à chaque fois […] pour que, à la fois les violences et […] la fermeture, le déni de l’information et du droit des journalistes à librement informer puisse cesser », a continué le président français.

L’ONG Reporters sans frontières a également dénoncé une décision « très grave » et « infondée ». RSF voit, au-delà de cette suspension, « une attaque contre l’information et une attaque contre le journalisme au Mali ». Pour Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF, « ça signifie pour tous les autres médias et journalistes que désormais, s’ils veulent s’attaquer à des sujets aussi sensibles que des exactions présumées commises par les forces armées maliennes ou leurs alliés sécuritaires russes, ils savent à quoi s’attendre : on leur coupera le micro ou on les expulsera. C’est une attaque qui vise l’ensemble de ceux qui continuent courageusement d’exercer leur métier de journaliste au Mali. »

Le journaliste nigérien Moussa Aksar, président de la Cenozo, la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest, se dit pour sa part « indigné » par la décision du gouvernement malien. Il condamne « fermement » un comportement qui est « une violation de la liberté d’expression et de presse ». Il estime que les deux médias « ont fait leur travail » et que l’attitude des autorités « montre la faiblesse de l’Etat malien ».

« On s’achemine vers une dictature pour empêcher les médias de faire convenablement leur travail, estime-t-il. Aujourd’hui c’est RFI et France 24, mais demain : à qui le tour ? C’est la question que nous posons et c’est pour cela que nous appelons tous les journalistes à se mobiliser pour que ça ne se reproduisent plus et que RFI et France 24 reprennent leur place à Bamako. »

« Inacceptable » pour l’Union européenne

L’Union européenne a également réagit. Nabila Massrali, la porte-parole de Josep Borrel, le chef de la diplomatie européenne, a déploré cette décision.
rfi.fr
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