Un nouveau coronavirus, grand voyageur invisible et meurtrier. Par Kadialy DIAKHITE

Une petite lumière pour expliquer un aspect de la pandémie du Coronavirus.

Quand le coronavirus a commencé en Chine, beaucoup ont pensé que c’est une maladie des chinois et que ça restera en Chine. Les Européens et les américains n’ont pas pris à temps les mesures qu’il fallait pour se protéger jusqu’à ce qu’ils soient envahis, puis débordés par le COVID-19.

D’autres ont pensé que le coronavirus ne touchera pas les africains, parce qu’ils sont noirs et surtout parce qu’il fait chaud en Afrique.

Visiblement, le COVID-19 ne s’embarrasse pas de tout cela. La pandémie est bien présente maintenant dans les cinq continents. Toutefois, il y a une grande différence dans l’ampleur de l’affection ici et là, et dans son rythme de contagion.

L’Afrique est moins dotée en structures sanitaires. Par conséquent, elle a un plateau technique de niveau inférieur par rapport à l’Europe et à l’Amérique. Pourtant, c’est la partie du monde la moins affectée. Enfin, pour le moment.

Il y’a peut-être une explication à cela.
Les médecins et les chercheurs ont fait savoir que le COVID-19 est très contagieux et qu’il se transmet d’une personne à l’autre par contact direct ou rapproché. Ils ont indiqué que la meilleure manière d’arrêter la propagation du virus, c’est d’éviter les contacts et les rapprochements de moins d’un mètre et demi.

Problème donc, puisqu’il est difficile de demander à un être social de ne pas se rapprocher de son semblable. Ce qui n’est pas impossible, du moins pour un moment.

Donc, éviter le contact et le rapprochement, pour des humains qui voyagent beaucoup dans ce monde, c’était cela le problème. Le voyage qui n’a pas mis les gens en alerte assez tôt.

Quand le coronavirus prenait de l’ampleur en Chine, le reste du monde croyait que c’est une affaire sino-chinoise. Peu de pays se sont mis à prendre assez tôt les mesures de prévention nécessaires, notamment la fermeture des frontières aériennes en premier.

Ce que presque tout le monde a semble-t-il perdu de vue, c’est que l’avion est le moyen de transport le plus utilisé dans le monde.

Selon planetoscope, au moins 4 milliards de personnes ont pris l’avion en 2017 dans le monde. Ce qui représente plus de 37 millions de vols et plus d’un avion qui a décollé d’un aéroport dans le monde. En l’occurrence, cela fait environ 130 passagers qui ont pris l’avion chaque seconde dans un aéroport. En 2017, il y’avait 3.864 aéroports commerciaux recensés.

La configuration sur carte du trafic aérien mondial montre la régularité et la densité du trafic entre l’Europe et l’Asie, en particulier la Chine. Même chose pour le trafic entre l’Europe et l’Amérique, entre l’Asie et l’Amérique.

Cette carte montre aussi la faiblesse du trafic aérien entre l’Afrique et le reste du monde. Cela signifie également que le nombre des passagers échangés entre l’Afrique et le reste du monde est assez faible. Il en est de même avec la Chine, même si ces dernières années on a noté un certain dynamisme sur l’axe Chine-Afrique.

La carte du trafic aérien mondial comparée avec la carte représentant les pays affectés par le coronavirus sur les différents continents révèle deux images qui visiblement se superposent quasiment.

Sans trop de risques de se tromper, la gravité de la pandémie en Asie, en Europe et en Amérique s‘explique donc par la régularité, la fréquence et la densité du trafic aérien. Il y’a énormément d’échanges de voyageurs entre ces points du monde.

Cela explique également que l’Afrique soit encore moins contaminée. La desserte de l’Afrique en matière de trafic aérien est très faible. Les grandes compagnies européennes, américaines et surtout asiatiques sont rares, pour ne pas dire absentes sur le continent.

Le site statista.com a publié un graphique qui montre le nombre de passagers ayant voyagé sur les 8 liaisons aériennes les plus empruntées entre la France et l’Afrique, en 2018. Ce graphique représente les échanges avec le Maroc évalués à plus de 6 millions de passagers, alors que le Sénégal pointait à moins de 500.000 passagers.

Voilà donc une explication, en tout cas un éclairage qui montre comment l’Afrique est peu affecté, pour le moment, par le coronavirus.

En prenant seulement le cas du Sénégal, ce pays comme d’autre a eu un retard à l’allumage pour fermer, ou tout au moins surveiller les frontières aériennes. Ainsi, le Sénégal a enregistré son premier cas importé le 02 Mars par un français arrivé de France et un deuxième cas par un émigré sénégalais revenu d’Italie le 06 et testé positif le 11 Mars.

Depuis lors, le virus étant entré, il s’est propagé à la faveur des déplacements et des jeux de cache-cache de certaines personnes testées positives. Le Sénégal a quelque peu tardé à contrôler les frontières, ainsi que les déplacements à l’intérieur du pays. Il cherche maintenant à contrôler et à maitriser la COVID-19 en instaurant, entre autres, l’Etat d’urgence, le couvre-feu et la fermeture de toutes les frontières (aériennes, terrestres et maritimes).

Malgré toutes ces mesures, des individus testés positifs arrivent encore à s’échapper et à se fondre dans la population en occasionnant un nombre exponentiel de contaminations communautaires, les plus difficiles à contrôler et à maitriser. Il s’y ajoute que des sénégalais de l’extérieur effrayés par ce dont ils ont été témoins dans leurs pays d’accueil, reviennent au pays clandestinement, par tous les moyens possibles.

Le problème est qu’ils arrivent presque tous en catimini et se fondent dans la population au risque d’accroitre la contamination et la propagation du coronavirus. Il est tout à fait légitime pour un sénégalais de revenir dans son pays, même si ce retour peut se heurter à la fermeture des frontières.

Il est évident qu’on est jamais mieux que chez soi, parmi les siens, surtout dans cette situation de pandémie. Tant qu’à mourir, il est toujours préférable que ce genre de mort puisse vous arriver à la maison. Mais la responsabilité devant la nation voudrait que ces sénégalais de retour se signalent à l’arrivée pour un contrôle, une période d’observation ou une prise en charge médicale, afin de protéger leurs familles d’abord, ensuite le reste de leurs concitoyens.

C’était juste un éclairage.

Kadialy DIAKHITE
ActuPrime – La primeur et la valeur de l’information – Sénégal

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