Les populations de la localité de Thiaroye/mer en ont assez des fuites de carburants du pipeline, constatée depuis plus d’une semaine. L’air est irrespirable à plusieurs mètres à la ronde, causant d’énormes problèmes de santé publique dans la localité.
Quelques habitants de Thiaroye/mer ont tenu, hier, jeudi 25 août, un rassemblement spontané pour dénoncer le manque considération des responsables de la Société Africaine de Raffinage (SAR) qui n’ont agi pour régler les fuites de carburants du pipeline qui indisposent les populations.
D’après le porte-parole des populations, cette situation est fréquente dans la zone «Ce tuyau de la SAR qui a été installé en 1963 à Thiaroye, sans droit ni titre, éclate à chaque moment. Mais cette fois, les fuites ont atteint des proportions inquiétantes. On inhale le carburant jusque dans nos chambres», indique le vieux Papa Oumar Diouf qui a parlé au nom des notables du village.
Et de poursuivre : «On a écrit à la SAR sans suite, maintenant nous alertons le Président Macky Sall pour lui signifier que le tuyau fait 15 km de long et c’est une bombe à retardement. S’il explose tout Cap Vert sera réduit en cendres. Nous voulons en premier lieu la réparation de ces fuites et que la SAR s’aligne sur les normes internationales, les tuyaux d’essence ou de gasoil ne doivent plus traverser les zones d’habitations», s’en offusque le notable. Interpelé sur la présence des populations qui sont venues vers le pipeline, il se braque : «Ce n’est pas possible, la SAR est là en 1963, alors que Thiaroye est un village traditionnel qui date de plus de 3 siècles. Nous vivons d’énormes difficultés avec la pollution, avec les rails, il y a Senchim aussi » renchérit ce dernier. Son voisin abonde dans le même sens pour fustiger la cohabitation : «Nous voulons qu’on délocalise le pipeline dans la mer ou à défaut qu’ils utilisent d’autres méthodes modernes pour nous mettre à l’abri du danger. Si le pipeline expose, ce sera une grande catastrophe pour tout Dakar, car comme un technicien l’a souligné, ce sera un rayon de 25 km2 qui sera atteint», a expliqué Charles Seck. «Nous vivons un danger permanent avec le tuyau de la SAR. On nous parle de piquage, des personnes qui percent le tuyau pour voler du carburant, c’est peut-être vrai, mais je dis qu’une installation qui date d’un demi-siècle n’est plus adaptée», déplore ce dernier.
OUMAR DIOP DG DE LA SAR : «Nous demandons pardon, dans 3 semaines, tout sera normal»
Après avoir présenté ses plates excuses aux populations impactées par le fuel, Oumar Diop, directeur général de la SAR, a tenu à répliquer sur le fait qu’on avance que c’est le pipeline qui est venu trouver les habitations : «il faut comprendre que nos pipelines ont été implantés bien avant les populations. Cela veut dire qu’il y a une zone à côté des pipes sur laquelle on ne doit pas construire. Les gens sont venus l’occuper et cela pose un problème sérieux» tient à préciser le Dg de la SAR. Poursuivant ses propos, M. Oumar DIOP sollicite l’aide des autorités : «je lance un appel aux autorités pour qu’elles nous aident davantage à sécuriser nos installations. Au niveau interne, il y a des choses que nous nous pouvons gérer, il y a d’autres qui nous dépassent, c’est l’Etat qui doit nous aider sur cet aspect», lance le dg. Sur la réparation du tuyau, le dg de la SAR rassure : «Nous sommes depuis ce matin avec nos camions qui évacuent les produits, Inchala(Si Dieu le veut), on se donne un délai de 3 semaines pour régler définitivement cette partie» souligne Oumar Diop . Abondant sur les causes de ces fuites, le directeur de cabinet du ministre de l’énergie n’y est pas allé avec le dos de la cuillère : «la loi définie les distances de sécurité qu’on doit laisser et ca n’a pas été fait.
Les populations ont tort de s’installer à côté et sur les pipes», a martelé Mor Ndiaye Mbaye. Il enfonce le clou en soutenant que les piques sont à l’origine de ces déboires : «On a arrêté plusieurs gens qui sniffaient le pipeline, piquaient le pipe pour prendre le produit et on est sûr que ces fuites viennent de ces pratiques, des personnes malveillantes qui piquent le carburant pour ensuite le vendre, c’est cela le véritable problème », a expliqué le directeur de cabinet du ministre de l’énergie qui a fait le déplacement avec le Dg de la SAR et des techniciens pour dénoncer certaines pratiques répréhensibles à l’origine des fuites de carburants. Pour lui, la délocalisation est envisageable, mais à l’étude car, indique-t-il, tout le carburant en provenance du Port passe par ce tuyau pour aller dans la raffinerie.
sudonline.sn