Bakel : A la découverte du Pavillon René Caillé

Actuprime-(Bakel)-Ville historique, Bakel est une cité dont les premiers occupants furent les Bakeli, peuples originaires de Bélédougou dans la vallée du Niger. Avant d’atteindre cette localité, ce peuple nomade avait auparavant fondé le village de Tuabou, à 7 km de la cité. Après l’éclatement du Djolof, le roi Silimakasam reçut une famille Ndiaye venue du Djolof. Cette dernière demandait l’autorisation au roi d’occuper cette partie centrale jadis occupée par un berger du nom de Hann. C’est ainsi que tout étranger, selon les principes du roi, voulant s’installer sur cette terre doit avoir impérativement l’autorisation du chef de famille des Ndiaye dans le village de Ndiayga.

En dehors dudit village, il faut nécessairement l’aval du Tounka de Tuabou. Et ce n’est qu’à partir de 1818 que le village a reçu la visite des premiers. Et c’est à cette période que le premier Fort a été édifié par un certain JAMAL mais qui ne correspondait pas à l’actuel plan. Aux archives nationales, le premier plan avait une forme ronde avec des escaliers rampants. Deux années après, l’endroit a connu des modifications sous les ordres du gouverneur LUBIN en 1820. Mais l’actuelle forme définitive a été faite par Faidherbe qui s’y est installé à partir de 1854. Dès cette date la vie est devenue plus active dans la localité de Bakel, devenant de fait la porte d’entrée du Soudan français, actuelle République du Mali.

Devenue une grande cité économique, Bakel a développé un village traitant appelé aujourd’hui Guidimpalé, du nom d’un des quartiers les plus peuplés de la commune. Les villages de Ndiayga et Modikané, fief du marabout Mamadou lamine Dramé. Et pour leur permettre d’avoir une vue nette sur toute la ville de Bakel, les colons ont érigé trois tours. Une à Guidimpalé portant le nom du commandant DECENE, celle de Modikané portant le nom du Colonel BRU et la troisième plus télégraphique sur l’actuel site, le village de Faidherbe.

pavillon rené caillé1

Ce nom n’est pas un simple hasard, il a une explication. Selon l’historien, les colons avaient besoin de «bras de braves bambara» du Soudan qui ont fui vers Bakel devant l’attaque que préparait El hadj Oumar Foutiyou Tall. C’est ainsi que le gouverneur Faidherbe a utilisé ce potentiel humain pour servir de main d’œuvre ou de soldats pour contrer toute attaque de djihadiste. C’est ainsi que le colon a créé le village Liberté Faidherbe, actuel quartier Montagne centrale. A partir de 1886 il n’y avait qu’un poste pour reloger les malades venant du Soudan, les rapatrier au besoin. C’est dans ce cadre que le pavillon a été créé.
René Caillé, en sa qualité de navigateur et riche patron navigant pour Tombouctou tomba malade. Il fit une escale au large du Fort où il séjourna pendant trois jours en 1890. Et comme Caillé y a séjourné, alors les colons ont décidé de rebaptiser la troisième tour Pavillon René Caillé. C’est pour dire que ce pavillon n’a pas été construit par René Caillé.
Il porte juste son nom.

C’est dans ce même endroit que les premiers cours d’alphabétisation pour adultes (autochtones de Bakel) ont été dispensés en 1902. De 1819 à 1920 les cours étaient dispensés dans l’enceinte du Fort. Vu que le nombre d’apprenants augmentait, passant à plus de 10, il a été décidé que le lieu d’apprentissage soit transféré du Fort au pavillon René Caillé. Ces gens étaient formés à collecter des impôts dans les villages précités.
Avec les évènements de 1989, ce pavillon servait de centre d’accueil pour les persécutés ou les réfugiés sénégalais venus de la Mauritanie. Aujourd’hui ce site a perdu de sa splendeur. Le pavillon est en ruine. En 1997, la mairie en avait fait un centre de lecture. Un riche patrimoine presque méconnu dort à Bakel. Bakel, une ville pleine d’histoire au même titre que Gorée, Saint-Louis, témoigne de la richesse de l’histoire du Sénégal. C’est une cité historique qui a beaucoup servi la France. De braves et valeureux hommes et femmes noirs peuplent les cimetières de cette ville. Ils ont contribué de belle fort manière au rayonnement de l’ancienne métropole.
Le cri de cœur d’un enseignant c’est que le site soit réhabilité pour que le tourisme puisse se développer à Bakel. En laissant ce site en ruine c’est toute l’histoire de Bakel ainsi qu’une partie de l’histoire du Sénégal qui se perd.
Bokassa

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