Centrafrique : Pourquoi François Hollande se rend-t-il en visite à Bangui ?

Le président français est attendu en Centrafrique vendredi 13 mai en début d’après-midi. François Hollande n’y restera que quelques heures avant de se rendre le soir même à Abuja pour participer samedi au sommet sur la sécurité en Afrique de l’Ouest. A l’occasion de son troisième déplacement à Bangui, il entend solder l’opération Sangaris.

Une transition de deux ans, puis une présidentielle transparente… Aujourd’hui, la Centrafrique est sur de bons rails. C’est du moins ce que veut croire François Hollande. C’est l’une des raisons de sa visite ce vendredi.

Au plus fort de la guerre civile entre milices Seleka et anti-Balaka, il y avait quelque 2000 soldats français dans ce pays. Aujourd’hui, il n’en reste que 650.

L’objectif de François Hollande est que l’opération militaire Sangaris, débutée en décembre 2013, se termine dans les prochains mois. Si tout va bien, à la fin de l’année, il ne restera que 100 ou 200 soldats français. Les uns formeront la nouvelle armée centrafricaine, et les autres piloteront peut-être à distance les futurs drones armés de la Minusca.

Cet après-midi, pour mieux se convaincre que la guerre civile est terminée, les deux présidents, le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra et le Français François Hollande, vont visiter le PK5, cette enclave musulmane, à l’intérieur de Bangui, où les habitants commencent à rentrer chez eux.

En fait, en revenant à Bangui, un an avant la fin de son quinquennat, François Hollande veut prouver qu’il est capable de terminer une guerre. Si l’opération Barkhane s’installe dans la durée, l’opération Sangaris touche à sa fin. Le message est politique. Le chef de l’Etat français entend montrer qu’il n’est pas seulement le « gendarme de l’Afrique ».

La France restera engagée politiquement pour soutenir le pays dans la phase qui s’ouvre, celle de la réconciliation, de la sécurité et du développement. La tâche est immense…

Que fait la France en Centrafrique ?

Dans un pays où il faut tout rebâtir, la France apparaît comme un allié et un soutien fidèle. La présence de la France en Centrafrique est de deux ordres.

Tout d’abord, elle représente une présence directe et visible, en divers domaines. La France est un bailleur clef pour la Centrafrique. En cause : l’Hexagone investit dans la coopération et l’aide au développement, finance la reconstruction urbaine, la gouvernance et l’éducation. Ces projets sont menés par entreprises parapubliques françaises, l’Agence française de développement notamment.

La France tient un rôle bien sûr dans la francophonie. Grâce au lycée français de Bangui, la France favorise l’éducation des futures générations amenées à reconstruire le pays. L’Alliance française contribue par ailleurs à encourager la création artistique et culturelle.

La France est engagée militairement

Autre présence directe : l’arrivée récemment de jeunes diplômés disséminés un peu partout dans les cabinets ministériels. Ces derniers font office de conseillers ou encore d’experts auprès des nouvelles autorités du pays.

Enfin, la France est également toujours engagée militairement pour des interventions, mais aussi avec des hommes et des femmes affectés dans le renseignement et la surveillance du territoire centrafricain et de ses voisins.

On retrouve par ailleurs des officiers français dans l’état-major de la Minusca, la force onusienne en RCA. Et d’autres officiers de l’armée française à la tête de l’UTM, une structure de l’Union européenne destinée à former les militaires centrafricains.

■ Une visite au Nigeria au programme du voyage présidentiel

Après la Centrafrique, François Hollande ira ce soir au Nigeria. Ce samedi, il y participera à un sommet sur la lutte contre Boko Haram. Depuis un an, le groupe terroriste a perdu beaucoup de terrain, mais il multiple maintenant les attentats sanglants au nord-est du Nigeria et au nord du Cameroun. Demain après-midi, à Abuja, une dizaine de chefs d’Etat se réuniront autour du président nigérian Muhammadu Buhari pour renforcer leur coordination contre ce mouvement terroriste. François Hollande sera le seul chef d’Etat non africain présent à ce sommet. En renforçant ses liens avec le général Buhari, le président français a deux objectifs : aider la sous-région à se protéger des jihadistes et aider les entreprises françaises à conquérir de nouveaux marchés dans un pays qui est devenu la 20e puissance économique du monde et la première du continent.
rfi.fr

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