Le programme de micro-finance EPC, (Epargne pour le Changement), mis en place par l’ONG La Lumière, en partenariat avec OXFAM America vient de connaitre dix années d’existence. Mis en place en 2006, d’abord à Kédougou, «Epargne pour le changement » a été étendu dans les régions de Kolda et Tambacounda deux ans plus tard. L’idée de ce programme consistait à moderniser les tontines traditionnelles en regroupant les femmes autour d’un idéal commun : la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité des femmes en milieu rural.
Apres dix années d’expérience, c’est l’évaluation. Selon le secrétaire exécutif de l’ONG en dix années de mis en œuvre du projet, les résultats atteints sont satisfaisants. Le programme a couvert 1318 villages dans les trois régions d’intervention, où 2570 groupements de femmes ont été crées et leurs membres formés. Le programme a touché directement 60.158 personnes, membres de groupes qui ont réussi à mobiliser la somme de 789.804.885 francs CFA sous forme d’épargnes avec une mise hebdomadaire variant de 25 à 2000franc.
Pour un renforcement des capacité des groupes ECP matures ayant reçu et maitrisé toutes les formations, plusieurs autres modules ont été développés. On peut retenir le programme Business/entreprenariat féminin qui permet de faire des activités génératrices de revenus avec profit. Le programme Citoyenneté et droit des femmes en 2012 a renforcé le leadership et les capacités de ces dernières en milieu rural, pour faire entendre leurs préoccupations et accéder facilement aux sphères de décisions sociales et politiques afin de mieux supporter les lois de la parité et autres décisions les concernant.
Quant au module sur le Mobile Banking initié en 2014, il a permis entre autres la sécurisation des fonds des groupes en remplaçant les caisses par des comptes téléphoniques. Ce qui a facilité les transactions amélioré l’accès aux services financiers. L’association des groupes EPC sont érigées en GIE, (Groupement d’Intérêt Economique). Des formations ont également été dispensées en agroforesterie et en santé.
L’exemple vivant de Tacko Keita :
Dans le village de Pakirane, localité située à 7 km de la commune de Koussanar, Tacko Keita est membre du groupe crée en 2008. Mariée et mère de sept enfants, elle et son mari ne vivaient que de l’exploitation frauduleuse de charbon de bois. Après avoir subi une formation en Business, Tacko s’est sentie bien outillée pour mettre en place une boulangerie artisanale dont la gestion est confiée à son époux. Ce dernier savait faire le pain local. Ensuite elle a fait une étude d’évaluation des besoins quotidiens en pain local des villageois. Par la suite, elle a informé parents et voisins de sa nouvelle initiative. «J’ai demandé à mon époux de démarrer avec 50 baguettes par jour. Deux mois après, ma production est passée à 200», se réjouit Tacko Keita. Une progression qui peut être considérée comme une application des techniques apprises à travers le module Business/entreprenariat féminin.
SANOUSSI : actuprime.com