BAMAKO : Match joué samedi au stade du 26 mars de Bamako et comptant pour le dernier tour aller des éliminatoires du Chan 2016, la Guinée a battu le Sénégal par 2 buts à 0. Score acquis à la mi-temps. Buts : Aboubacar Mouctar Sylla (6e) et Aboubacar Sylla (24e). Public clairsemé, temps chaud, pelouse en excellent état. Arbitrage du trio ivoirien composé de Denis Dembélé, Moussa Bayéré et de Pelako Touré. Avertissements : Alseny Bangoura (84e) pour la Guinée.
Les équipes : Guinée : Abdoul Aziz Keïta, Fodé Camara (cap), Ben Youssef Camara, Alseny Bangoura, Jean Mousté, Ibrahima Sory Bangoura, Ibrahima Sory Sankhon, Aboubacar Bébé Bangoura puis Boniface Haba (57e), Daouda Camara puis Mouhamed Thiam (76e), Aboubacar Sylla, Aboubacar Mouctar Sylla puis Alseny Camara (85e). Entraîneur : Kanfory Lape Bangoura
Sénégal : Cheikh Amadou Bamba Thioub (cap), Alioune Ndiaye, Matar Kanté, Ousseynou Thioune, Mamadou Fadel Barry, Jean Rémi Bocandé puis Khassim Soumaré (79e), Abdoulaye Bâ puis Mame Cheikh Samb (65e), Momo Cissé, Ibrahima Sory Keïta, Adama Mbengue puis Sylvain Badji (55e), Boubacar Cissokho. Entraîneur : Moustapha Seck
Deux buts encaissés en 25 minutes, une attaque inexistante durant la majeure partie du match, c’est le triste visage présenté samedi par les Lions locaux face au Sily national de Guinée au stade du 26 mars de Bamako. Ce dernier tour aller des éliminatoires du Chan 2016 a été bien mal entamé par les protégés de Moustapha Seck qui devront se remobiliser en perspective du match retour.
Les Sénégalais n’ont pas eu le temps de prendre la température du terrain qu’ils se faisaient surprendre sur une attaque guinéenne. Une mésentente dans l’entrejeu des Lions locaux qui profite à Aboubacar Mouctar Sylla qui s’en va battre Cheikh Amadou Bamba Thioub (6ème mn) et doucher les ambitions d’Ibrahima Sory Keïta et ses coéquipiers. Loin de lever le pied, les Guinéens repartaient de plus belle à l’attaque avec des contres tranchants qui prenaient de vitesse l’arrière-garde sénégalaise. 19e minute, Aboubacar Bébé Bangoura bénéficie d’un coup franc dans la zone sénégalaise ; son tir canon obligeait Cheikh Amadou Bamba Thioub à se détendre de tout son long pour dévier en corner.
L’adversaire voulait faire le break dans cette première période, et il y parviendra. Car sur une autre attaque, Abdoulaye Sylla déclenchait un missile de 25 mètres qui laissait pantois le gardien sénégalais (24e). Une douche froide dont la bande à Moustapha Seck ne se remettra jamais. Les Guinéens ont même failli corser l’addition sur cette tête d’Aboubacar Mouctar Sylla qui passait légèrement au-dessus de la transversale de Thioub (42e). Durant cette première partie, les Sénégalais ont été transparents dans le jeu, éprouvant des difficultés à retrouver leur allant. Au retour des vestiaires, ce fut presque le même scénario avec quelques rares incursions dans la zone guinéenne ; hormis cette reprise de la tête d’Alioune Ndiaye, sur corner de Khassim Soumaré, et qui passait au-dessus (82e). Les Sénégalais n’ont pas été en vue sur le plan offensif. Des impairs à rectifier au plus vite en perspective de la manche retour prévu le week-end prochain.
LE MOT DES ENTRAINEURS
Kanfory Lape Bangoura (Guinée) : « Bien défendre au match retour »
« Honnêtement, nous sommes très satisfait du résultat parce que battre une équipe comme celle du Sénégal qui est mieux préparée que nous, c’est un exploit. Car nous n’avons eu que dix jours de préparation dans les jambes. Mes garçons ont été très solides, très costauds et très réalistes. Cependant, la partie n’est pas gagnée car il reste la manche retour à Dakar le week-end prochain. Même si, au passage, cette victoire nous rend optimistes, je pense qu’il faut se remettre au travail, être beaucoup plus serein et savoir bien défendre au match retour. A Dakar, à défaut de mettre un but, je pense qu’il faut protéger notre avantage ».
Moustapha Seck (Sénégal) : « Le premier but a déstabilisé mon équipe »
« Je crois que le but que nous avons encaissé prématurément a un peu déstabilisé le groupe et chamboulé la première partie. Mais en deuxième période, il y a eu une belle réaction. Je pense qu’à un moment, les joueurs étaient pressés, ils ont voulu coûte que coûte revenir au score. Quand le second but est arrivé, c’est là où, véritablement, on a produit ce qu’on n’avait pas l’habitude de produire. Car au moment où on revenait dans le match, notre gardien a glissé et on a encaissé le second but. Mais je pense qu’il y a eu une meilleure réaction après la pause car on a apporté des correctifs dans le jeu. Maintenant, il nous reste à continuer la préparation pour pouvoir marquer plus de buts que l’adversaire et espérer se qualifier ».
LE MOT DES CAPITAINES
Fodé Camara (Guinée) : « Être fort mentalement à Dakar »
« Le groupe a bien travaillé et voilà le résultat. Le réalisme était là et on a mis deux buts en attendant le match retour à Dakar. Aucun match n’est gagné à l’avance et nous en sommes conscients. Nous allons donc nous préparer davantage pour être forts mentalement à Dakar et aborder le match dans le même état d’esprit qu’à Bamako ».
Cheikh Amadou Bamba Thioub (Sénégal) : « La Guinée a été meilleure que nous »
« On a été cueilli à froid, on a pris très tôt un but qu’on pouvait éviter. Il y a eu effectivement des fautes collectives, mais ce sont des choses qui arrivent. On essaiera de rectifier tout ça lors de la manche retour. Nous gardons espoir. La Guinée a gagné la bataille de Bamako, nous aussi nous gagnerons celle de Dakar. L’équipe guinéenne a été meilleure que nous à Bamako ».
REACTIONS… REACTIONS…
Ibrahima Sory Keïta (attaquant sénégalais) : « Rien n’est perdu »
« Avant tout, je voudrais remotiver mes camarades et leur dire que rien n’est perdu. On peut bien renverser la tendance à Dakar. On n’était pas venu à Bamako pour prendre une telle défaite, mais c’est le sort qui en a décidé ainsi. Nous allons donc continuer la préparation afin de renverser la situation au retour. Ce sera très dur, mais nous ferons tout pour y parvenir ».
Alioune Ndiaye (défenseur) : « Nous étions venus pour obtenir un résultat positif »
« Nous avons vécu difficilement cette défaite parce que avant tout, nous sommes des compétiteurs et nous étions venus à Bamako pour obtenir un résultat positif qui nous aurait permis de préparer le match retour avec beaucoup plus de sérénité. Mais on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. Maintenant, il nous reste à mieux nous concentrer pour renverser la tendance à Dakar ».
Boubacar Cissokho (milieu de terrain) : « Tout faire pour gagner la manche retour »
« Cette défaite est dure à supporter car on ne s’y attendait pas. Nous étions venus à Bamako pour chercher un résultat positif. Il reste donc la manche retour pour laquelle nous devons tout faire pour gagner et nous qualifier ».
Me Augustin Senghor (president de la Fsf) : « Nos chances sont encore là, il faudra les jouer à fond »
« Je pense qu’on est très mal entré dans le match ; dès l’entame, on a pris un but sur une erreur défensive. Derrière aussi, on encaisse un second but aussi dramatique parce que ça nous met déjà dans une posture difficile. On n’est finalement jamais entré dans ce match-là qui a été pour nous un non-match. La victoire guinéenne est méritée, mais avec une nouvelle mobilisation, un travail de fond et les correctifs nécessaires, on pourra remonter le handicap de deux buts à Dakar parce qu’il y a de la place pour ça. Il faut aussi comprendre que ce match est venu à une période assez particulière, où les équipes ne compétissent plus. C’est là, peut-être, où on peut comprendre le manque de rythme. Mais je pense que nos chances sont encore là et nous les jouerons à fond ; les joueurs sont motivés pour ça. Il s’agira donc, dans une semaine, de faire un grand match pour remonter les deux buts d’écart et nous qualifier ».
Se donner les moyens de renverser la vapeur à Dakar
BAMAKO : Ce qui était annoncé comme la bataille de Bamako ne fut finalement qu’une mini promenade pour le Sily national local de Guinée qui a joué comme si elle était chez elle ; c’est-à-dire libérée et avec beaucoup de sérénité. Elle a fait montre de réalisme avec une occupation rationnelle du terrain et un jeu physique performant. Tout le contraire du Sénégal qui s’est toujours cherché dans ce match, sans succès.
Le coach sénégalais a raison de soutenir que « quand il y a un manque de concentration, s’il y a un retard de replacement même pendant un dixième de seconde, ça peut se payer cher ». Car, c’est cela qui est arrivé à son équipe du Sénégal samedi. Cependant, les joueurs ont encore quatre à cinq jours de préparation et de rectifications pour espérer de revenir à la hauteur de l’adversaire. Dès le retour à Dakar, l’équipe entrera en regroupement. L’entraîneur national et son staff qui savent désormais à quoi ressemble le jeu de la Guinée, s’emploieront donc à trouver la parade. Apporter les correctifs nécessaires dans le onze de départ et/ou dans les schémas, c’est ce qu’il faudra pour poser au Sily les mêmes équations qu’elle a posées au Sénégal à Bamako.
Déjà, à la fin du match, dans les vestiaires du stade du 26 mars, le mot d’ordre était à la mobilisation. Les joueurs ont été invités à avoir l’humilité de reconnaître que la Guinée ne s’était pas imposée par chance, mais parce qu’elle a été meilleure. Toutefois, le Sénégal, habitué à créer les grands exploits, devra sonner une révolte positive pour renverser la vapeur. « Dans la mouvance où nous sommes, aller au Chan au Rwanda devient un impératif. Les joueurs doivent donc se donner les moyens historiques d’être à ce rendez-vous-là ». Il reste à savoir s’ils auront les moyens de concrétiser ce vœu du président de la Fsf.
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