Présidente de l’Association des parents d’élèves du Groupe Yavuz Selim, Mme Oumy Mbaye a levé un coin du voile sur ce qui a poussé l’Etat à céder devant la pression exercée par la diplomatie turque. Une question de sécurité nationale, c’est ce qui se cache derrière cette décision a indiqué la dame à la conférence de presse tenue ce vendredi 9 décembre 2016 à Dakar. Rencontre au cours de laquelle elle a invité l’administration de l’école à continuer son travail. Quant aux parents, elle leur a demandé de ne pas retenir leurs enfants, dès lors que l’association est aidée par un pool d’avocats et des autorités religieuses qui les soutiennent.
«Des missions d’explications ont été envoyées auprès des khalifes généraux qui, eux aussi, nous ont assuré de leur soutien. Des Sénégalais de tous bords ont également assuré leur soutien. Car trouvant fallacieuse les accusations de démenées, subversives portées contre les turcs des écoles Yavuz Selim. Eux qui, durant 20 ans (1997-2016) de présence au Sénégal, sont parvenu à hisser en collaboration avec leurs collègues sénégalais, leur établissement au rang des Ecoles d’excellence du pays et de Première école privée du Sénégal».
Portant la parole des parents d’élèves, Mme Mbaye a dénoncé le double langage des autorités étatiques du Sénégal. Pour preuve, dit-il, «à l’administration, Monsieur le ministre (chargé) de l’Education a informé de la décision prise par son collègue en charge de l’Intérieur et de la Sécurité publique d’un arrêté abrogeant l’arrêt 2086 du 26 avril 1998 portant autorisation de l’Association turque ‘’Baskent Egitim’’qui a ouvert les Ecoles Yavuz Selim au Sénégal. Association dont Madiambal Diagne est actuellement le président. Quant aux parents d’élèves, Serigne Mbaye Thiam a fait part de la décision de l’Etat sénégalais de transférer la gestion de toutes les écoles Yavuz Selim à la Fondation de ‘’Maarif’’ créée par Recip Tayyip Erdogan. Structure dont le passage en Guinée est catastrophique».
Devant près d’un millier de parents d’élèves, Mme Mbaye est revenu sur les origines de cette décision impopulaire. Cette décision, poursuit-elle, survient après le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016 en Turquie. Ce qui a poussé le président Turc Tayyip Erdogan a désigner l’Imam Fetullah Gulen exilé aux Usa comme l’instigateur du putch manqué. Il a dès lors décidé de détruire toute l’œuvre que ce dernier a réalisé en Turquie et partout à travers le monde, en matière d’éducation principalement. D’où le ciblage du Groupe Yavuz Selim.
D’ailleurs, peste la présidente de l’association des parents d’élèves, au moment où survient ce problème interétatique l’école est à 4 jours des compositions.
Youssoupha MINE / seneweb.com
Yavuz Sélim : l’Etat se réfugie derrière la « sécurité nationale » pour légitimer son accord
