Messi, Messi, Messi, Messi, Messi ! Avec ce cinquième sacre, le premier depuis 2012, l’attaquant argentin du FC Barcelone prend définitivement date pour l’éternité. Le foot lui dit, déjà, merci.
C’est aussi ça le génie. Ne pas être d’une époque, ne pas se laisser emporter ou diminuer par le temps mais s’établir et se fixer en lui à l’infini. Des joueurs sont passés, d’autres passeront. Certains sont restés et seulement quelques-uns persisteront. Lionel Messi, lui, subsistera. Parce que le football est plus qu’un jeu, le FC Barcelone plus qu’un club, et l’Argentin bien plus qu’un joueur. Il est le meilleur. Désigné FIFA Ballon d’Or 2015 devant Cristiano Ronaldo et Neymar par un jury constitué de trois collèges, journalistes, sélectionneurs et capitaines des équipes nationales, Messi a décroché la plus prestigieuse des récompenses individuelles pour la cinquième fois (2009, 2010, 2011, 2012 et 2015). L’année dernière, comme d’habitude, l’attaquant de vingt-huit ans a beaucoup marqué (52 buts en 61 matches toutes compétitions confondues). Comme d’habitude, il a aussi beaucoup gagné, et glané cinq trophées avec le Barça (Ligue des champions, Liga, Coupe du Roi, Supercoupe d’Europe et Mondial des clubs). Et comme d’habitude, il a encore perdu avec l’Argentine, calmée par le Chili en finale de la Copa America.
Regarder jouer Messi, c’est capturer une caresse du temps, posséder un instant d’éternité
Alors, bien sûr, son œuvre suscite et même attend un prolongement. Mais l’essentiel avec lui est ailleurs, et plus précisément dans la dimension affective qu’il donne au jeu, par son instinct, par sa puissance de création, par sa virtuosité. Talent d’exception, artiste unique, Messi a la beauté du monde au bout de ses pieds. Voir et s’extasier de voir pour garder précieusement ces moments où l’âme est touchée. De lui, nous n’obtenons pas, nous recevons. Son football est une perception, un trouble, une pénétration. Il libère des idées, des images, il transmet des sensations, des émotions. Son football est un éclat, un orgasme, un frisson. Il a la flamme de notre désir et le feu de notre passion. Regarder jouer Messi, c’est capturer une caresse du temps, c’est dépasser puis distancer l’histoire pour posséder un instant d’éternité, brillant, étincelant. Avec cinq Ballons d’Or pour graver à jamais cinq lettres, en gros et en grand : MESSI. Pour tout.
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