« Ubi tey jang tey », un slogan creux et inopérant ?

Cette rentrée scolaire 2017-2018 est la troisième depuis que le slogan « Ubi tey jang tey » a été lancé. Si le slogan subsiste encore, c’est que son objectif n’est pas encore atteint.
Au fait, la période pour atteindre cet objectif avait-elle été planifiée ? Les données qui ont permis cette planification étaient-elles maitrisables voire maitrisées ?

L’éducation nationale est une compétence de l’Etat qui peut la concéder à des écoles privées. Certaines de ces écoles privées parviennent au démarrage effectif des cours le premier jour de la rentrée et ce, sans interruption, depuis plusieurs années qu’elles bénéficient de l’agrément de l’Etat. Leurs atouts sont sans doute la taille et le nombre réduits de leurs établissements, ainsi que leurs effectifs en enseignants et en apprenants maitrisables et maitrisés, à l’échelle de leurs moyens et instruments de fonctionnement. Un fonctionnement optimisé grâce notamment à une gestion privée dont le soubassement est l’équilibre entre l’efficacité et la rentabilité.

Voilà donc ce qui devrait inspirer l’Etat qui est tout de même la puissance publique, astreinte à ce même équilibre de l’efficacité et de la rentabilité. Cela s’entend par l’efficacité des enseignements et de la formation des citoyens acteurs productifs du développement et du progrès de la nation et par la rentabilité de l’investissement public généré par le contribuable ou issu de la coopération multiforme relevant des prérogatives de l’Etat.

Plus que les privés, l’Etat n’a pas le droit de faillir ou d’échouer. Quels que soient l’étendue de son champs d’opération, le nombre des établissements, les effectifs en enseignants et en apprenants, les contraintes sociales, culturelles, économiques et financières, l’Etat a la capacité de disposer d’instruments et de moyens appropriés. Lesquels permettent de faire remplir les conditions nécessaires et indispensables au démarrage effectif des cours, dès le premier jour de la rentrée, sur l’ensemble du territoire national, sans exclusive.

Au vu de ce qui précède, le disfonctionnement de l’Etat, à quelque niveau que ce soit et à quelque étape de mise en œuvre que ce soit, signifierait une rupture de cet équilibre de l’efficacité et de la rentabilité. La conséquence est indiscutablement une perte de temps, d’efforts et d’investissement déjà consentis et donc un échec du système. C’est une des faiblesses majeures du système éducatif sénégalais.

Chaque année, les capacités d’analyse, d’évaluation, d’anticipation, de planification, de prévoyance, de prospective de l’Etat sont mises à rude épreuve, voire malmenées. Les mêmes problèmes structurels, techniques, pratiques, matériels, financiers, pédagogiques, sociaux et économiques sont récurrents à chaque rentrée scolaire et universitaire. Ils sont toujours là pour vider le slogan « Ubi tey jang tey » de son sens et de toute sa charge.

Le bon fonctionnement d’un Etat se mesure aux résultats qu’il présente et qui correspondent aux attentes et aux aspirations des populations utilisatrices de ses services. Une image : à la rentrée scolaire, sur toute l’étendue du territoire sénégalais, les parents d’élèves retardataires qui arrivent à l’école avec leurs enfants au delà de 08 heures trouvent la cour vide parce que élèves et enseignants sont déjà en plein cours. Ces enfants seront reçus silencieusement en classe, après vérification rapide de la présence de leurs noms sur la liste des inscrits. La réaction du parent sera de ne plus tarder à la rentrée prochaine, sachant que tout sera déjà en place, comme cette fois, pour un bon démarrage.

La fonction d’un Etat est de produire des résultats qui parlent d’eux-mêmes pour démontrer la pertinence et l’efficacité d’une politique conçue, élaborée, mise en œuvre et exécutée à tous les niveaux, par des fonctionnaires compétents, consciencieux, loyaux, dévoués, responsables et qui ont à cœur que le blocage du système ne viendra pas d’eux.

Certes, des problèmes de diverses sortes seront toujours présents à certains endroits ou moments. Ils doivent être l’exception et suffisamment infimes pour ne pas éclabousser tout le système. Dès lors, plus besoin de slogan incantatoire qui sonne comme un aveu d’impuissance ou d’incompétence face à des problèmes récurrents. A moins qu’il ne serve à se donner bonne conscience.

K. D. / actuprime.com

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