Les fortes pluies enregistrées cette saison ont produit un tapis herbacé important sur l’étendue du territoire nationale. La région de Tambacounda, l’une des plus importantes réserves forestières avec les régions de Ziguinchor, de Kolda et de Sédhiou, reste malheureusement, sous la menace permanente des feux de brousse. Cette menace pèse en l’occurrence sur 14 forêts classées d’une superficie de 530 000 hectares, 13 forêts aménagées de 582000 hectares reparties entre 582 villages, 5 réserves naturelles et enfin sur les 582 000 hectares du parc Niokolo Koba.
Ce riche patrimoine forestier national est jalousement surveillé par les services des eaux et forêts, et chasses de Tambacounda. Ils ont initié la stratégie de mise à feu précoce de la brousse sur l’étendue du territoire régional, en collaboration avec les Conseils départementaux. Cette stratégie permet de réduire l’intensité et le nombre des feux tardifs qui se déclareront vers les mois de mars, avril et mai, dira Colonel Pape Alassane Ndiour, Inspecteur régional des Eaux et Forêts (IREF) de Tambacounda.
La mise à feu précoce est prévue pour couvrir 150 000 hectares à travers la région, contre 42 mille l’année précédente. Un grand bond. Cette guerre contre les feux de brousse concerne aussi les axes routiers à nettoyer et à traiter sur 20 mètres de part et d’autre des routes ciblées. Ainsi sur l’étendue de la région, un dégagement de 390 kilomètres a été entamé. Les risques de débordement seront minimes, car il y’a une bonne organisation au niveau de ces forêts aménagées avec l’encadrement du PROGEDE, le PDESOC mais aussi de Wulanafa. Des comités inter-villageois travaillent d’arrache pieds dans ces forêts aménagées, pour faire respecter les règles qui y sont érigées
Plus de 500 comités villageois impliqués dans la campagne de lutte contre les feux de brousse
La surveillance et le contrôle de ce vaste massif forestier de la région contre d’éventuels débordements dépasse de loin les services des eaux et foret. Les moyens du bord (trois camions citernes) et les différents appuis apportés par la direction nationale des eaux et forêts restent insuffisants. Pour combler ce gap, l’inspection régionale s’est appuyée sur les communautés. Celles-ci ont été sensibilisées, formées, mobilisées et impliquées dans cette périlleuse campagne pour réduire de façon considérable les dégâts causés par le phénomène des feux de brousse.
C’est ainsi que 110 comités villageois ont été créés et 400 autres redynamisés pour la cause, rassure l’inspecteur régional des eaux et forêts et chasse, avant d’ajouter que «le préalable consistait à réhabiliter d’abord les pare-feu et en ouvrir d’autres, surtout dans les forêts classées, les forêts aménagées et dans les réserves communautaires. L’herbe n’étant pas complètement sèche, les techniciens de l’inspection des eaux et forêts sont déjà sur le terrain, afin de créer des poches de feux qui arrêteront au moment opportun les feux tardifs. Ces pare-feu serviront aussi de pistes de production pour les exploitants forestiers. Par les moyens du bord, 220 comités seront équipés en matériels de lutte contre les feux de brousse en cas de débordements».
Bokassa : correspondant actuprime.com