A Tambacounda, les indicateurs en matière de santé de la reproduction et des violences basées sur le genre chez les jeunes sont alarmants. Cette situation inquiète les acteurs de la santé, notamment les Centres de Conseil pour Adolescents de Tambacounda et de Bakel. Ils ont donc décidé de travailler à inverser la tendance.
Pour ce faire, les deux structures, accompagnées par l’UNFPA, ont initié un festival du « Meilleur Tube Oriental », pour une large diffusion du message sur les violences basées sur le genre et la promotion de la planification familiale.
Les CCA de Tambacounda et de Bakel s’impliquent ainsi activement dans la lutte contre les formes de violences basées sur le genre chez les jeunes filles, et contre les menaces pour l’avenir des enfants. Ils les sensibilisent davantage sur la santé de la reproduction et l’adoption de comportements responsables.
L’idée d’une telle activité consiste, selon Madou Cissé coordonateur du CCA de Tamba, à rassembler les jeunes, surtout les filles, autour d’un festival de musique rap pour faire passer le message. Car force est de constater que la région de Tambacounda souffre à cause de ces formes de violences faites aux filles. C’est la raison pour laquelle la sensibilisation sur la santé de reproduction doit être accentuée.
Il ressort des informations que la région compte environs 28% de filles-mères, 16,2% de filles victimes de grossesses précoces et qu’enfin 2 sur 6 filles sont victimes de mariages précoces. A cela s’ajoute le nombre insoupçonné de filles ayant subi une mutilation génitale. Ce qui comporte des conséquences néfastes, notamment les fistules obstétricales, contre lesquelles il faut aller en guerre, dira le coordonateur du festival.
Ce dernier estime que le combat doit être mené ardemment, pour renverser la tendance. Et pour ce faire, le festival constitue un moyen efficace de sensibilisation sur les risques pour la jeune fille qui, le plus souvent, souffre d’un état débilitant et perd tout espoir de participer à la transformation de sa vie, au sein de la communauté et de la nation.
La stratégie de communication consiste à rassembler les jeunes autour d’un festival de musique rap qui traite des violences basées sur le genre et sur la santé de la reproduction des jeunes. Selon Mr Cissé, à l’issue du festival, les huit meilleurs artistes seront primés et accompagnés pour la production d’un album, sous forme de compilation, pour avoir un meilleur tube oriental traitant de la question fondamentale de la lutte contre les violences basées sur le genre, et la promotion de la planification familiale.
Toutefois, précise Madou, c’est grâce à l’appui et au concours de l’UNFPA que les structures organisent la campagne qui va durer deux jours. Pendant cette période, les jeunes rappeurs vont rivaliser d’ardeur pour convaincre le jury présidé par Malal Tall, alias Fou Malade.
Il faut signaler qu’une longue procession a été organisée à travers les artères de Tambacounda, avec des pancartes sur lesquelles l’on pouvait lire, « je suis trop jeune pour le mariage », « Oui à la planification », « Non à l’excision », entre autres.
SANOUSSI : actuprime.com