Tambacounda : 133 femmes meurent en donnant la vie et 356 enfants de -5 ans ont perdu la vie en 2015

Au Sénégal, beaucoup de femmes perdent la vie en la donnant. Un fléau qui préoccupe autant les parlementaires que les acteurs de la santé. D’où la visite à Tambacounda du réseau des parlementaires pour la population et le développement. Cette visite entre dans le cadre d’un forum inter-régional de plaidoyer pour l’instauration d’une journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Un fléau national, selon Ba Oumou Diallo, pour qui l’implication des hommes dans le planning familial est nécessaire. Car il s’agit d’un volet important qui peut contribuer à diminuer la mortalité maternelle et infantile.

Porter une grossesse au Sénégal et particulièrement à Tambacounda est un état de haut risque car une vie est menacée, rappelle Habib Ndiaye, médecin chef de la région. Selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, sur 392 cas de décès maternels notés au Sénégal en 2015, la région Tambacounda a enregistré 133 cas, pour diverses raisons. Rien que pour le premier trimestre de l’année 2016, 24 femmes ont perdu la vie pour diverses causes : hémorragie, hypertension artérielle, anémie sévère ou syndrome infectieuse. « C’est pourquoi nous allons commencer nos journées régionales de lutte contre ce fléau, car les indicateurs sont préoccupants dans la région », dira-t-il.

Dans les zones Est et Nord de la région, des zones dites sensibles, l’accès aux structures de santé est très difficile de juin à octobre, une période où 43% du territoire n’est pas accessibles. La grossesse a besoin de suivi jusqu’à terme. C’est pourquoi le médecin chef de région invite la communauté à s’impliquer et à aider les services de santé à l’identification des femmes enceintes et à organiser l’accueil au niveau des postes de santé. «Ceci nous permettra de suivre les femmes enceintes et de les loger à temps dans les pièces d’accueil à temps, pendant au moins trois jours afin qu’elles puissent accoucher en sécurité », argue-t-il.

La réduction de la mortalité maternelle et infantile passe par l’amélioration de la santé de reproduction de la population. A côté de ce fléau, un nombre inquiétant d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année dans la région de Tambacounda. En 2015, 356 enfants ont perdu la vie dans les structures de santé.

Défis à relever

Malgré les efforts consentis par le gouvernement avec l’appui des partenaires, on se rend compte qu’il y a encore du travail à faire, reconnait le médecin chef de région. Et par rapport à cela, la région médicale de Tambacounda a identifié des pistes sur lesquelles le ministère de la santé et de l’action sociale est entrain de travailler avec les partenaires. Il s’agit notamment de la réouverture des blocs SOU pour césarienne de Goudiry, Makacolibantang, et de Koumpentoum, la réhabilitation et le rehaussement du plateau technique de la pédiatrie de l’hôpital régionale, la mise en place de maisons d’accueil.

DR HABIB NDIAYE MEDECIN CHEF DE REGION TAMBACOUNDA
DR HABIB NDIAYE MEDECIN CHEF DE REGION TAMBACOUNDA

L’autre piste, c’est le replacement des ressources humaines. La région est loin des normes car elle ne dispose que d’un seul gynécologue. En plus de cela, le nombre de médecins, d’anesthésistes, de sages femmes reste très en deçà des besoins de la région. L’autre point sur lequel la région médicale travaille avec les autorités administratives, c’est d’aller vers la mise ne place de cadre de coordination et de suivie de la lutte contre les décès maternels et infantiles au niveau régional et départemental.

Pour Dr Ndiaye, l’idée est que le problème de la santé maternelle et infantile soit pris en charge au niveau local, car les solutions doivent partir des arrondissements et des départements. Il faut également renforcer la carte sanitaire, car il existe des zones très vulnérables. La distance moyenne entre les structures de santé est de 40 kilomètres. C’est dire que la région a besoin de 30 nouveaux postes de santé ainsi que d’un second hôpital de niveau 1, car un seul hôpital ne peut prendre en charge les besoins de la région et de la sous-région.
Dans cette vaste région carrefour de 42.000 kilomètres carrés, avec une population dispersée et en majorité rurale (83%), minée par une extrême pauvreté (77% d’indice de pauvreté), le personnel de santé est en dessous des normes.

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