Le Sénégal pour l’inscription du bois de Venn dans l’annexe II de la CITES

Après avoir obtenu, l’inscription du bois de Venn dans l’Annexe III de la Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), le Sénégal va se battre désormais pour l’interdiction de la commercialisation de cette espèce. Le combat à présent, c’est son inscription dans l’Annexe II de la CITES, ce qui constituerait un grand pas dans la lutte contre la déforestation en Casamance menacée par la coupe abusive et le trafic illicite de bois, avec la complicité de populations locales et de Chinois établis en Gambie, deuxième exportateur de Venn vers la Chine, avec seulement 4000 ha de forêt disponibles.

Le bois de Venn, sur initiative du Sénégal, est inscrit dans l’Annexe III de la Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), et c’est entré en vigueur depuis le 9 mai dernier. Désormais, pour sa commercialisation, il faut une traçabilité. Par ce succès, notre pays avance ainsi d’un cran dans sa «bataille» contre la déforestation en Casamance, la dernière grande zone boisée du pays menacée par la coupe abusive et le trafic illicite de bois de Venn avec la complicité de populations locales et gambiennes et de Chinois établis en Gambie. Et, le combat maintenant, c’est d’obtenir son inscription dans l’Annexe II de la CITES. Ce qui est synonyme de «l’interdiction» de la vente.

Abdoulaye Baldé en a fait la révélation hier, dimanche 5 juin, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement. «Sur initiative du Sénégal, l’inscription du Venn à l’Annexe III de la CITES (ou encore comme la Convention de Washington) est entrée en vigueur, depuis le 9 mai 2016. Pour mieux protéger cette espèce, le Sénégal, de concert avec des pays de la sous-région, est en train de travailler à l’inscrire à l’Annexe II de la CITES avec des mesures plus contraignantes», a déclaré le ministre de l’Environnement et du Développement durable.

Mais en attendant, l’appelle à la mutualisation des efforts des différentes forces de défense et de sécurité est toujours de mise. A en croire Abdoulaye Baldé, en plus des dispositions réglementaires prises, une surveillance quotidienne de nos ressources forestières et fauniques est requise. D’ailleurs, «le Chef de l’Etat, Macky Sall, a donné des instructions aux forces de défense et de sécurité (Armée, Gendarmerie, Eaux et Forêts, Police, Douane) visant à mettre en place des actions combinées pour intensifier la lutte contre la coupe illicite de bois au Sénégal. La parfaite synergie d’action et la mutualisation des moyens entre le service forestier et les forces de défense et de sécurité permet d’opérationnaliser la vision du Chef de l’Etat de gérer nos ressources naturelles», a-t-il dit.

Mieux, a souligné le ministre de l’Environnement, le recrutement effectif de 400 agents forestiers a permis de renforcer les ressources humaines déployées sur l’ensemble du territoire national, en multipliant le nombre d’agents par 5 dans certaines zones. Et d’ajouter: «il est heureux également de préciser que les moyens logistiques du service forestier ont été sensiblement renforcés et cela a permis d’intensifier la lutte contre le braconnage».

Et, cette journée est une occasion pour encourager une prise de conscience et une action d’envergure mondiale pour la préservation de l’environnement, menacée, entre autres, par les changements climatiques, la surexploitation des ressources naturelles, les modes de consommation et de production non durables. Selon Abdoulaye Baldé, l’édition de cette année dont le thème est «Tolérance zéro pour le commerce illégal des espèces sauvages» appelle les décideurs et tous les citoyens à une prise de responsabilités pour réduire les impacts des activités humaines sur les espèces de faunes et de flores sauvages. Car «la chasse, le trafic de bois, la pêche illégale et l’exploitation minière sont autant de pratiques qui peuvent compromettre la résilience de nos écosystèmes, la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation durable des ressources naturelles».

VERTUS THERAPEUTIQUES ET COMMERCE : Les principales causes du braconnage au Sénégal

Les vertus thérapeutiques et le commerce sont les principales causes du braconnage au Sénégal. Le diagnostic des services du ministère de l’Environnement et du Développement durable est révélateur.

Abdoulaye Baldé qui présidait les festivités marquant la Journée mondiale de l’Environnement hier, dimanche 5 juin, au Parc de Hann, informe que «le diagnostic fait par mes services a montré que les causes principales du braconnage sont la pauvreté, les vertus thérapeutiques et le commerce. Pour maîtriser ce phénomène qui affecte les espèces et les habitats, le ministère de l’Environnement et du Développement durable effectue la lutte active, à travers des brigades mobiles, des brigades zonales et des postes de garde, et la lutte passive qui prend en compte la sensibilisation, l’Education environnementale, l’encadrement et l’implication des acteurs dans les activités d’aménagement».

C’est pourquoi, pour le ministre de l’Environnement et du Développement durable toutes les actions entreprises pour lutter contre le trafic illicite des espèces sauvages doivent être accompagnées d’une sensibilisation pour l’implication des populations. Il reste convaincu que c’est seulement «ensemble que nous pourrons relever les défis, préserver notre environnement et garantir le développement durable.» Car, autant le commerce international des espèces sauvages est un fléau qui génère des milliards de dollars et concerne diverses espèces végétales et animales, autant ce trafic souvent incontrôlé engendre la disparition des habitats, la perte de biodiversité et même conduit certaines espèces au bord de l’extinction.

Et de rappeler que le Sénégal, en signant et ratifiant de nombreuses Conventions internationales, dont la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), la CITES, à travers le ministère de l’Environnement et du Développement Durable, s’engage concrètement à contribuer à l’effort mondial de conservation durable des espèces et de lutte contre leur commerce illégal. La célébration de la journée a démarré par deux activités: le lancement d’une randonnée pédestre, et un «set-setal», un investissement humain qui a vu la participation du ministre de l’Environnement lui-même, des membres du département, des éléments de l’UCS et l’ambassadeur du Rwanda au Sénégal, accompagné de son épouse et de membres de la communauté rwandaise au Sénégal.

Il s’en est suivi, après l’hymne national chanté par les élèves de l’école Dalifort, entre autres, une simulation d’actes de braconnage avec la troupe théâtrale Kocc Barma de Rufisque pour conscientiser sur ce fléaux et le commerce illicite d’espèces sauvages. Il y a eu également une cérémonie de remise de cadeaux aux élèves lauréats du concours environnement. Des cadeaux offerts par le gouverneur de Dakar aux 100 meilleurs potaches (classe de CM1) qui se sont illustré lors de ce test, avec des notes allant de 15,75 à 20 sur 20. Le ministère aussi a tenu à honorer sont invité. Ainsi, un cadeau a été remis à l’ambassadeur: une sorte de trophée doré fait de la carte du Sénégal, d’un baobab et du drapeau national, donc des emblèmes nationaux.

CITES : Ce que disent les Annexes II et III

Dans la Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), les quelques dizaines de milliers d’espèces animales et végétales concernées sont réparties dans trois Annexes (I, II et III), en fonction de la gravité du risque que leur fait courir le commerce international. Ces listes (Annexes I, II et III) répertorient ces espèces bénéficiant de différents degrés ou types de protection face à la surexploitation.

L’annexe III, dans laquelle est inscrit le bois de Venn, est la liste des espèces inscrites à la demande d’une partie qui en réglemente déjà le commerce et qui a besoin de la coopération des autres parties pour en empêcher l’exploitation illégale ou non durable. Le commerce international des spécimens des espèces inscrites à cette annexe n’est autorisé que sur présentation des permis ou certificats appropriés.

L’Annexe II est la liste des espèces qui, bien que n’étant pas nécessairement menacées actuellement d’extinction, pourraient le devenir si le commerce de leurs spécimens n’était pas étroitement contrôlé. Elle comprend aussi ce qu’on appelle les «espèces semblables», c’est-à-dire celles dont les spécimens commercialisés ressemblent à ceux des espèces inscrites pour des raisons de conservation (voir l’Article II, paragraphe 2, de la Convention). Le commerce international des spécimens des espèces inscrites à l’Annexe II peut être autorisé. Quand c’est le cas, un permis d’exportation ou un certificat de réexportation est délivré; un permis d’importation n’est pas nécessaire. Les autorités chargées de délivrer les permis et les certificats ne devraient le faire que si certaines conditions sont remplies mais surtout si elles ont l’assurance que le commerce ne nuira pas à la survie de l’espèce dans la nature (voir l’Article IV de la Convention)

La CITES vise à maîtriser ce risque en limitant les mouvements internationaux, qu’ils soient commerciaux ou pas, aux seuls spécimens accompagnés de permis/certificats prouvant que leur prélèvement est légal et compatible avec la pérennité de l’espèce concernée. Les documents CITES représentent donc une sorte de certification, de garantie d’utilisation durable. Leur authenticité, leur recevabilité et leur adéquation avec les spécimens qu’ils accompagnent sont contrôlées par les douanes en frontière. La CITES met périodiquement à jour ses données du commerce international d’espèces protégées et les publie.

Échos… Échos…

RWANDA, PAYS PROPRE : La recette d’un Etat cité en exemple
Le Rwanda, dont l’Ambassadeur au Sénégal est l’invité de la Journée mondiale de l’Environnement célébrée hier, a été l’attraction du jour au Parc de Hann. Tous les orateurs qui se sont succédé ont venté le modèle de gestion de l’environnement encrée dans ce pays «très clean» (très propre) de l’Afrique des Grands Lacs. «En Afrique, on ne peut parler de gestion de l’environnement sans citer l’exemple de ce pays très clean qu’est le Rwanda», ont-ils lancé.
En réponse, Dr Mathias Harebamungu, Ambassadeur du Rwanda au Sénégal, qui s’est réjoui des «fleurs» jetées à son pays, a donné la recette du Rwanda pour se maintenir propre. «Le Rwanda propre s’explique par deux choses. La première, c’est le leadership qui passe forcément par l’éducation, la sensibilisation et la conscientisation des populations. La seconde, c’est qu’après s’être battu et au sortir de l’hécatombe qu’est le génocide de 1994, l’un des plus graves de l’histoire, nous avons défini nos objectifs. Et l’environnement figure en bonne place. Aujourd’hui, il n’y a plus de déchets plastiques au Rwanda, c’est formellement interdit…»
En outre, selon l’ambassadeur, «le Rwanda a institutionnalisé des travaux communautaires mensuels. Tous les mois, les communautés engagent des travaux d’intérêt public qui sont d’un grand apport pour la société, les autorités. Il s’agit notamment de la construction d’écoles et d’autres infrastructures …jusqu’à 67%».

BABACAR MBENGUE, MAIRE DE HANN :«Susciter un plus grand intérêt pour l’environnement…»
Dans son mot de bienvenue à ces hôtes, le maire de Hann Bel-Air, Babacar Mbengue a invité à travailler à susciter un plus grand intérêt pour l’environnement chez les populations. Aussi, a-t-il appelé à la modification des nos habitudes de consommation, ce qui pourrait contribuer à la lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages.

PARC DE HANN : Vers le lancement du projet «Un jeton pour les animaux»
L’Association des sportifs du Parc Zoologique et forestier de Hann va lancer un projet dénommé «Un jeton pour les animaux», au sortir du Ramadan. Selon son coordonnateur, ce projet s’adresse à tous les sportifs et autres usagers du parc de Hann, le seul poumon vert utilisable de Dakar, le seul parc zoologique au monde où l’on entre sans bourse délié. Ce geste vise à accompagner et soutenir l’administration du parc dans l’entretien et l’alimentation des animaux, a-t-il indiqué.

LES FRERES GUISSE, INITIATEURS DU FESTI-VERT : «La zone franche industrielle a été nocive pour la baie de Hann»
La création de la zone franche industrielle est une richesse économique, certes, pour le Sénégal, mais avec des conséquences négatives. Elle a été très nocive pour la baie de Hann qui est le réceptacle de déchets industriels…
sudonline.sn

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