L’Association sénégalaise des utilisateurs des TIC au Sénégal (ASUTIC) demande à l’autorité de régulation du secteur de prendre des mesures pouvant instaurer une « concurrence durable, pleine et entière », pour « des prix abordables et une qualité de service satisfaisante » pour le consommateur.
L’ASUTIC « estime qu’il est nécessaire que le régulateur (l’ARTP, Ndlr) prenne enfin les mesures qui s’imposent pour instaurer une concurrence durable, pleine, entière et capable de garantir aux consommateurs des prix abordables et une qualité de service satisfaisante », est-il écrit dans un communiqué de presse sur son dernier rapport consacré au marché des télécoms.
« Les résultats de l’étude (le rapport de l’ASUTIC, Ndlr) démontrent que le secteur souffre encore d’une absence totale de concurrence entre les trois opérateurs, un état de fait qui limite son développement et pénalise fortement les consommateurs », soutiennent ses auteurs.
En conséquence, assurent-ils, les consommateurs « sont toujours dans l’incapacité de trouver une offre adaptée à leurs besoins, en termes de prix et de service, malgré la baisse continue des tarifs d’interconnexion opérée par l’ARTP depuis 2014 ».
L’ASUTIC se dit satisfaite de la décision de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) d’opérer une baisse de 48% sur le tarif de terminaison d’appel vocal mobile (de 23,4 FCFA en 2013 à 12 FCFA en 2015), et de 61% sur le tarif de terminaison d’appel SMS (de 10,3 FCFA en 2013 à 4 FCFA en 2015).
Cette « décision constitue une réelle avancée tarifaire et consumériste », compte tenu des « dysfonctionnements concurrentiels du marché de la téléphonie mobile », note cette structure, en signalant que le tarif de terminaison d’appel « est une composante essentielle du prix des communications payées par le consommateur final ».
« En attendant l’entrée d’un quatrième opérateur pour une réelle animation concurrentielle, une baisse drastique des tarifs de gros, ainsi qu’un encadrement des tarifs de détail seraient susceptibles de créer les conditions d’une vraie concurrence », soutient l’ASUTIC.
Dans cette perspective, elle demande l’accélération du processus d’attribution de la licence globale incluant la 4G, le partage et la mutualisation des infrastructures entre les opérateurs et le « dégroupage de la boucle locale », qui devrait contribuer à instaurer la concurrence en casant le monopole sur le réseau de l’opérateur historique des télécoms au Sénégal, la Sonatel.
L’ASUTIC préconise aussi l’amélioration du service de portabilité par la mise en place d’un signal de transparence pour chaque opérateur, une règlementation des promotions des opérateurs sur les offres prépayées « pour des offres plus claires et compréhensibles, mais aussi la transparence dans la tarification ».
L’Association sénégalaise des utilisateurs des TIC au Sénégal réclame aussi la mise en place d’un processus de prise en charge écrite des réclamations des consommateurs par les opérateurs. Elle sollicite du gouvernement « un soutien fort à l’ARTP, dans ses initiatives visant à préserver les intérêts nationaux ».
BK/ESF / APS