Russie – Ukraine : « alerte spéciale » des forces nucléaires, quel message de Poutine ?

Le président russe Vladimir Putin a ordonné à l’armée russe de placer ses forces nucléaires en « alerte spéciale »

– le niveau d’alerte le plus élevé pour les forces de missiles stratégiques de la Russie.
Cette décision fait suite à ce que Moscou appelle des « déclarations agressives » de la part des pays de l’OTAN.
S’adressant à de hauts responsables militaires, dont le ministre de la défense Sergei Shoigu, il a affirmé que les nations occidentales avaient pris des « mesures inamicales » à l’égard de la Russie et imposé des « sanctions illégitimes ».
Un moyen pour Moscou d’envoyer un avertissement
Cette mesure facilite le lancement d’armes, mais notre correspondant pour les questions de sécurité, Gordon Corera, a estimé que c’était un moyen pour la Russie d’envoyer un avertissement à l’OTAN, plutôt que de signaler son intention de les utiliser.
Le dirigeant russe avait déjà lancé un avertissement codé indiquant qu’il était prêt à utiliser des armes nucléaires au début de son invasion de l’Ukraine.
La semaine dernière, il a averti que « quiconque tentera de nous mettre des bâtons dans les roues » subira des conséquences « que vous n’avez jamais vues dans votre histoire ».
Ces mots ont été largement interprétés comme une menace d’utiliser des armes nucléaires si l’Occident se mettait en travers de son chemin.
La Russie possède le plus grand stock d’armes nucléaires au monde, mais elle sait aussi que l’OTAN en possède suffisamment pour détruire la Russie si elle les utilisait.

Mais l’objectif est probablement d’essayer de dissuader l’OTAN de soutenir l’Ukraine en suscitant des craintes quant à la portée de son action et en créant une ambiguïté quant au type de soutien à l’Ukraine qu’il considère comme excessif.
L’avertissement nucléaire de Putin est « dangereux », selon le chef de l’OTAN
Le chef de l’OTAN estime que l’ordre donné par Vladimir Poutine est « dangereux » et « irresponsable ».
Selon Jens Stoltenberg, cet ordre s’ajoute à l’agression du dirigeant russe contre l’Ukraine.
« Bien sûr, lorsque vous combinez cette rhétorique avec ce qu’ils font sur le terrain en Ukraine – faire la guerre contre une nation indépendante et souveraine, mener une invasion complète de l’Ukraine – cela ajoute à la gravité de la situation », dit-il à CNN.
Une décision « totalement inacceptable », selon les États-Unis
Les États-Unis ont réagi à l’ordre du président Putin de placer les forces nucléaires russes en état d’alerte « spécial ».
L’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a qualifié cette décision d' »inacceptable » dans une interview accordée à CBS News.
« Cela signifie que le président Putin poursuit l’escalade de cette guerre d’une manière totalement inacceptable et nous devons continuer à endiguer ses actions de la manière la plus ferme possible », a-t-elle déclaré.

À aucun moment la Russie n’a été menacée par l’OTAN, a déclaré Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche.
Mme Psaki a ajouté qu’il s’agissait d’une réponse familière du président russe.
« Nous l’avons vu faire cela à maintes reprises. À aucun moment la Russie n’a été menacée par l’Otan, ni par l’Ukraine », a-t-elle déclaré à ABC News.
« Tout cela est un schéma du président Putin et nous allons nous y opposer ».
« Nous avons la capacité de nous défendre, mais nous devons également dénoncer ce que nous voyons ici de la part du président Putin », a-t-elle poursuivi.

La Russie tente de faire pression – le ministre ukrainien des Affaires étrangères
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a souligné que si la Russie utilise des armes nucléaires contre l’Ukraine, ce sera une « catastrophe pour le monde ».
« Mais cela ne nous brisera pas », a-t-il affirmé.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, M. Kuleba a déclaré : « Cet ordre du président Putin est intervenu peu de temps après l’annonce de deux délégations prêtes à se rencontrer [pour des pourparlers].
« Nous considérons cette annonce ou cet ordre comme une tentative de faire monter les enchères et d’exercer une pression supplémentaire sur la délégation ukrainienne.
« Mais nous ne céderons pas à cette pression. Nous allons aborder ces pourparlers avec une approche très simple. Nous y allons pour écouter [ce que] la Russie a à dire et nous leur dirons ce que nous pensons de tout cela. »
Il a ajouté : « L’Ukraine ne tombe pas. Nous saignons, mais nous continuons à nous défendre avec succès. »
Plus tôt dimanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a publié une déclaration suite à sa conversation avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko.
« Nous avons convenu que la délégation ukrainienne rencontrerait la délégation russe sans conditions préalables à la frontière ukraino-biélorusse, près de la rivière Pripyat », peut-on lire.

L’annonce par la Russie de la mise en « alerte spéciale » de sa force de dissuasion nucléaire est un signe de la colère du président Putin face aux sanctions anti-russes de l’Occident et de sa paranoïa persistante quant à la menace de l’OTAN sur son pays.

Son geste a certainement attiré l’attention de l’Occident. Ce type d’escalade est exactement ce que les planificateurs militaires de l’OTAN craignaient et c’est pourquoi l’alliance a annoncé à plusieurs reprises qu’elle n’enverrait pas de troupes pour aider l’Ukraine à repousser les envahisseurs russes.
Mais l’offensive russe ne se déroule pas entièrement comme prévu. Au quatrième jour, pas une seule ville ukrainienne n’est aux mains des Russes et ces derniers semblent subir de lourdes pertes.
Cela va provoquer une certaine frustration et impatience à Moscou. Et il est difficile d’imaginer que les pourparlers de paix proposés à la frontière biélorusse aboutissent à un accord qui convienne à la fois à Moscou et à Kiev.
Putin veut que l’Ukraine retourne entièrement dans sa sphère, le gouvernement Zelensky veut qu’elle reste indépendante. Sans parler de partition, cela ne laisse pas beaucoup de place au compromis.
Si l’on ajoute à cela l’avertissement à pointe nucléaire lancé aujourd’hui à l’Occident de faire marche arrière, il est probable que nous assisterons à une intensification de l’offensive russe sur l’Ukraine dans les jours à venir, avec encore moins de considération pour les victimes civiles que ce qui a été montré jusqu’à présent.
bbc.com
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