Royaume-Uni : la famille royale c’est aussi une affaire de couronnes et de diamants

De son décès à ses funérailles prévues, lundi, à l’abbaye de Westminster, les hommages à Elizabeth II sont marqués

par la présence de plusieurs joyaux royaux. La couronne impériale d’État, d’Écosse, de Saint-Édouard… Le deuil national se pare ainsi, outre-Manche, de diamants, d’émeraudes et de saphirs.

Symboles de pouvoir et de spiritualité, les joyaux de la Couronne britannique et écossaise sont en première ligne de l’hommage rendu à la reine Elizabeth II depuis son décès, le 8 septembre. La couronne d’Écosse a ainsi été posée sur le cercueil de la souveraine quand elle reposait temporairement dans la cathédrale Saint-Gilles d’Édimbourg, puis la couronne impériale d’État à Westminster Hall, à Londres.

La couronne de Saint-Édouard fera, quant à elle, une apparition, pour la première fois depuis 1953, lorsque Charles III sera officiellement couronné – probablement dans les prochains mois. Retour sur la signification de ces symboles royaux et sur les polémiques associées à certains joyaux.

La couronne « impériale d’État », le Koh-i Nor et le sceptre au diamant « illégitime »

Jusqu’à lundi matin, des centaines de milliers de Britanniques vont se recueillir une dernière fois devant le cercueil de la reine Elizabeth II à Westminster Hall – la plus vieille salle du Parlement. La monarque repose sur un imposant catafalque (une estrade funéraire) sur lequel on peut aussi voir, déposée sur un coussin violet, une étincelante couronne.

Ledit joyau, fabriqué en 1937, se nomme la couronne « impériale d’État » – le terme remonte au XVe siècle – et symbolise la monarchie et le pouvoir divin du souverain. Haut de 31,5 cm, pesant plus de 1,2 kg, ce bijou de la famille royale britannique a été porté par Elizabeth II lors de son couronnement, en 1953. La reine a surtout arboré la couronne impériale durant son règne lors de la cérémonie d’ouverture de la session du Parlement britannique – mais pas ces dernières années en raison de son poids.

Sur cette photo d’archives du 2 juin 1953, la reine Elizabeth II porte la couronne impériale d’État ornée de bijoux, l’orbe et le sceptre avec la croix dans l’abbaye de Westminster, à Londres, à la fin de la cérémonie de son couronnement. © AP
« Il peut être parfois assez difficile de regarder (cette couronne) à cause de la lumière pure qui s’en dégage. C’est littéralement éblouissant », explique l’historienne Anna Keay à la BBC. La couronne est sertie de pas moins de 2 868 diamants, 269 perles, 17 saphirs,11 émeraudes et 4 rubis. Édifiée sur un cadre en or, cette couronne est composée d’une des pierres précieuses les plus célèbres au monde : le Cullinan II, un gigantesque diamant de 317 carats aussi connu sous le nom de « deuxième étoile d’Afrique ».

Mais c’est un autre caillou qui suscite actuellement la controverse : le Cullinan I – le plus grand diamant taillé au monde (530 carats). Ce dernier, présent sur le sceptre utilisé aussi lors des couronnements, a été remis à la famille royale par les autorités coloniales britanniques, après avoir été extrait en Afrique du Sud, en 1905. Avec le décès de la reine Elizabeth II, les appels se multiplient pour obtenir la restitution d’un diamant dont la propriété britannique est considérée comme « illégitime », rapporte CNN.

La pierre précieuse Koh-i Nor (ou Kohinoor) est aussi l’objet d’une polémique depuis le décès de la reine Elizabeth II. Le diamant de plus de 105 carats a été monté sur la couronne royale britannique en 1937 pour la reine Elizabeth Bowes-Lyon, épouse du roi George VI et mère d’Elizabeth II. Mais son passé attise les tensions : le diamant a connu de nombreux propriétaires « dont des empereurs moghols, des shahs d’Iran, des émirs d’Afghanistan et des maharajas sikhs », selon Historic Royal Palaces, un organisme de bienfaisance indépendant qui gère certains des palais royaux inoccupés du Royaume-Uni. Depuis plusieurs années et encore récemment, l’Inde a demandé la restitution de ce joyau.

La couronne d’Écosse, un bijou du XVIe siècle

La reine Elizabeth II est décédée au château de Balmoral, en Écosse. À l’occasion de l’hommage qui lui a été rendu à la cathédrale Saint-Gilles d’Édimbourg, un autre joyau a été posé sur son cercueil : la couronne d’Écosse. Fabriquée en or écossais avec 22 pierres précieuses et 20 pierres fines, cette couronne d’un poids de 1,64 kg est également ornée de perles d’eau douce sélectionnées dans les rivières d’Écosse.

Ce joyau est le plus ancien bijou de couronne existant au Royaume-Uni, selon The Court Jeweller. Elle a été fabriquée en 1540 « à partir d’une couronne endommagée et plus légère », selon le site de la famille royale britannique.

Cette couronne – qui forme avec le sceptre en argent et l’épée d’État « les honneurs de l’Écosse », les plus anciens insignes des îles britanniques – a été portée ou présente lors des couronnements de plusieurs monarques écossais, dont la reine d’Écosse Marie (1543), Jacques Ier et VIe (1567), Charles Ier (1633) et Charles II (1651).

Elle n’a plus été utilisée pour un couronnement depuis le XVIIe siècle. Mais elle a été remise, entre autres distinctions honorifiques, à la reine Elizabeth II après son couronnement, en 1953, lors d’un service national d’action de grâce à la cathédrale Saint-Gilles d’Édimbourg. Au cours de cette cérémonie, les « honneurs de l’Écosse » ont été officiellement présentés à la Reine, qui les a ensuite rendus à leurs gardiens – ils sont exposés au public dans la Crown Room du château d’Édimbourg.

La couronne de Saint-Édouard, « la plus importante de toutes »

La plus lourde (2,23 kg), « la plus importante », « la plus sacrée de toutes les couronnes »… Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier la couronne de Saint-Édouard. Elle n’est utilisée qu’au moment du couronnement lui-même, posée sur la tête d’un roi ou d’une reine par l’archevêque de Canterbury.

Composé d’une monture en or massif de 22 carats et orné de pierres semi-précieuses, le joyau datant de 1661 a été porté par la reine Elizabeth II lors de sa cérémonie officielle de couronnement en 1953. Cette coiffe spectaculaire sera aussi portée par le roi Charles III durant son couronnement – qui pourrait avoir lieu dans les prochains mois.

Cette photo d’archives du 2 juin 1953 montre la reine Elizabeth II assise sur le trône recevant la fidélité de l’archevêque de Canterbury lors de son couronnement dans l’abbaye de Westminster. © AP
Le couronnement est une onction traditionnelle qui ne doit pas être confondue avec la proclamation publique du prince Charles du 10 septembre, où ce n’était qu’une reconnaissance publique de sa royauté. En attendant de connaître la date de sa présentation à un public international – pour la première fois depuis 1953 –, la couronne de Saint-Édouard est conservée à la Jewel House de la Tour de Londres.
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