L’ancien président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a négocié une retraite confortable

Selon plusieurs médias, l’ancien président zimbabwéen, Robert Mugabe, a négocié une confortable retraite

, après plus de trente ans d’un implacable règne. Immunité, salaire, sécurité… Détails sur les conditions d’un départ forcé.

Moins d’une semaine après l’annonce de sa démission, l’ancien président zimbabwéen Robert Mugabe va bien, selon son neveu. Interrogé par l’AFP après qu’il lui a rendu visite, Leo Mugabe décrit un homme qui se « réjouit de sa nouvelle vie, de pouvoir s’occuper d’agriculture et de pouvoir rester dans sa maison à la campagne ». Un homme qui « a bien pris les choses ». À 93 ans, Robert Mugabe aura en effet de quoi vivre une confortable retraite avec son épouse Grace, après trente-sept ans de pouvoir sans partage [il a été Premier ministre de 1980 à 1987 et président de 1987 à 2017] sur le Zimbabwe.

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Les modalités de son départ forcé, sous la pressoin de l’armée, de la rue et de son parti, sont peu à peu dévoilées dans la presse zimbabwéenne. Le quotidien britannique The Guardian consacre également un long article sur les clauses entourant sa démission, décrivant un « parachute doré » accordé à l’ex-couple présidentiel.

Immunité, salaire, frais médicaux…

Ainsi, Robert Mugabe aurait obtenu une enveloppe de 10 millions de dollars, dont la moitié versée au moment de son départ et le reste dans les mois prochains. L’ancien dirigeant conservera son salaire mensuel de 150 000 dollars, jusqu’à son décès. L’ancienne première dame, la très décriée Grace Mugabe, percevra la moitié de cette somme à sa mort. L’ex-dirigeant a également arraché l’immunité contre toute poursuite judiciaire et reçu l’assurance de conserver ses biens, notamment sa luxueuse villa dans la capitale Harare, la « Blue Roof », estimée à plusieurs millions de dollars. « L’accord s’étend également aux vastes intérêts commerciaux des autres membres de la famille », précise The Guardian qui cite un cacique de la Zanu-PF, le parti au pouvoir.

Ses frais médicaux seront pris en charge par le gouvernement, ainsi que ses voyages à l’étranger (il se rend régulièrement à Singapour pour être soigné). Sa sécurité sera également assurée par le gouvernement.

Interrogé par l’AFP, son ancien porte-parole, George Charamba, a refusé de confirmer un tel accord, mais a rappelé que « les conditions de la retraite du président sont définies dans la loi ».

Leo Mugabe a par ailleurs indiqué que Grace Mugabe avait l’intention de se consacrer désormais à la construction d’une université au nom de son époux. En août 2017, le gouvernement du Zimbabwe avait dévoilé ce projet très controversé à Mazone, à 35 kilomètres de la capitale Harare, estimé à un milliard de dollars. Un coût jugé exorbitant dans un pays économiquement exsangue, qui souffre d’un chômage de masse [près de 70 % de la population].

« Les gens sont des caméléons »

Le quotidien Zimbabwéen The Standard a obtenu des détails sur la réunion lors de laquelle Robert Mugabe a signé sa lettre de démission, lundi 21 novembre. Une source interne décrit des discussions qui ont duré quatre heures entre représentants de l’armée et des proches de Mugabe, notamment Fidelis Mukonori, un jésuite à la manœuvre des négociations.

L’ancien président aurait dénoncé « la trahison de ses lieutenants ». « Les gens sont des caméléons », aurait –il soufflé, sous la menace d’une procédure de destitution par le Parlement le jour-même.

Grace Mugabe était présente. Quand son mari eut paraphé la lettre, « il y avait un silence total dans la pièce. Les gens se sont regardés, la première dame était incrédule, ne pensant pas que les choses iraient aussi loin », rapporte la source citée par le journal qui décrit les larmes de Robert Mugabe. Faux, rétorque Fidelis Mukonori à l’AFP : « Quand il a fini de signer, son visage est devenu rayonnant, il n’y avait pas de larmes, sauf si des anges pleuraient quelque part ».

LIRE AUSSI: Investiture officielle d’Emerson Mnangagwa au stade national d’Harare

La chute de Robert Mugabe est la conséquence directe de celle de son vice-président Emmerson Mnangagwa, limogé « avec effet immédiat », le 6 novembre. La première dame, Grace Mugabe, n’est pas étrangère à cette brutale éviction, elle qui convoitait ce poste, parfait tremplin pour accéder à la fonction suprême qu’elle ne cachait plus vouloir s’accaparer. Un scénario de succession dynastique impensable pour l’armée qui a pris le contrôle du pays dans la nuit du 14 au 15 novembre.

Emmerson Mnangagwa, en exil, est rentré au Zimbabwe au lendemain de l’annonce du départ de Robert Mugabe. Il a prêté serment vendredi 24 novembre comme président du pays. Dans son discours d’investiture, il a promis de redresser l’économie, de lutter contre la corruption et que les élections prévues en 2018 seraient « libres et honnêtes ».
france24.com
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