Rio 2016 : Les jeux olympiques, une folie particulière

Après cinq journées de compétitions à Rio, les 31e Jeux 2016 de l’ère moderne battent leur plein. Partout dans les sites olympiques, les athlètes se croisent, les journalistes courent après le temps, les bénévoles sont sur le qui-vive et le public se délecte. Reportage.

Un écran géant montre des ralentis où les coups pleuvent. Sur le ring, un Coréen sautille après son combat gagné face à un Vénézuélien. En fond sonore, une musique entraînante dont le refrain dit : « I’m glad you came (content que tu sois venu) ». Les boxeurs montent les uns après les autres dans l’arène, le public tape des pieds, hurle. La scène se passe dans un des pavillons de Rio Centro, normalement dédié aux conventions, genre Salon de l’Agriculture ou de l’Automobile. Les JO rythment la vie de milliers de personnes chaque jour.

« J’essaye de raconter des petites histoires »

Jeudi 11 août, le programme des Jeux olympiques proposait pas moins de 23 disciplines. De l’aviron, en passant par le hockey sur gazon, la natation, sans oublier le golf, nouvelle discipline olympique, les JO sont une orgie de sports.

Les 10 000 journalistes accrédités pour cet événement majeur courent partout. Les caméras et les micros envahissent les coulisses des stades. Les événements s’enchaînent, le temps passe vite, impossible de tout suivre. « J’essaye de raconter des petites histoires », lance un jeune journaliste de la chaîne américaine NBC. A 24 ans, il a déjà couvert les Jeux de Pékin en 2012 et ceux d’hiver en 2014 à Sotchi (Russie). Des histoires, il y en a autant que de sportifs au mètre carré.

A la boxe, nous avons vu un Algérien sortir de son combat effondré. Prostré, en larmes, il tente d’expliquer son désarroi après un combat perdu face à un Brésilien. Il est certain de s’être fait voler par l’arbitrage. « C’est un rêve de gagner une médaille. C’est comme ça », dit Abdelkader Chadi qui avait déjà tenté sa chance à Pékin et à Londres. Dix années d’espoir envolé à tout jamais ! «Alexis Vastine méritait sa victoire à Londres. La boxe, c’est un gros problème aux JO », nous lâche son entraîneur en colère. Les larmes de tristesse, les larmes de joie, c’est le sel de l’histoire olympique.

Croiser des stars du sport toute la journée

Du côté du village olympique, où logent les athlètes, nous avons croisé un jeune gymnaste irlandais se déplaçant péniblement avec des béquilles. S’il n’a pas voulu s’étendre sur la blessure qui lui a gâché ses Jeux, il a volontiers qualifié les JO comme « la plus grande expérience d’une vie ».

Le journaliste français Patrick Chêne, croisé au Judo, qui a commenté le Tour de France de 1989 à 2000 pour la télévision française et qui a couvert neuf Jeux olympiques, a toujours son regard d’enfant. « C’est un miracle que les Jeux existent encore. Dans un monde qui va de plus en plus mal, cela ne devrait plus exister », explique-t-il tout en étant lucide sur le business que cela engendre. « J’ai longtemps cherché la preuve de l’existence de Dieu. Je n’y croyais pas vraiment, mais peut-être qu’il existe, car les JO sont encore là », dit-il en souriant. « La délégation des réfugiés, c’est aussi une preuve que les JO ont une résonnance assez pure », ajoute-t-il.

Au beach-volley, une athlète égyptienne s’est présentée avec un voile, certains parlent de « choc des cultures » et d’autres invoquent le symbole de l’esprit olympique du vivre-ensemble.

Les spectateurs brésiliens adorent les outsiders

Dans les allées du Parc olympique, les athlètes se croisent. Ceux qui ont des chances de médaille, comme ceux qui resteront anonymes malgré leur travail acharné. Tous se respectent. Ils font les Jeux en sachant qu’ils ne feront jamais de rencontres aussi enrichissantes le reste de l’année. L’autre jour, le judoka béninois Celtus Williams Abiola Dossou Yovo faisait part à RFI de son enthousiasme après avoir échangé avec la star Teddy Riner.

Dans cette folie des Jeux, l’atmosphère est conviviale. Les spectateurs essentiellement brésiliens font le spectacle. Si aucun athlète de leur pays n’est présent dans une compétition, ils prendront fait et cause pour celui qui n’est pas donné gagnant. Lors de la rencontre de handball entre la France et la Tunisie, le public scandait : « Tunisie…Tunisie… » Après leur défaite, les handballeurs tunisiens ont remercié chaleureusement le public brésilien. En basket, les Nigérians ont vécu la même chose lors de leur match perdu face à la Lituanie. Les Jeux olympiques restent un monde à part.
rfi.fr

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