Des ceintures laitières se développent dans le delta et dans la vallée du fleuve Sénégal. Des bassins de production de lait apparaissent dans notre pays, a déclaré Sidy Bâ, adjoint au président du cadre de concertation des acteurs du sous-secteur de l’élevage bovin laitier du département de Dagana. Grâce au développement de l’industrie laitière dans la vallée, les éleveurs sont devenus des salariés.
A l’occasion de la première édition de la foire de l’élevage bovin laitier, organisée pendant deux jours, à Richard-Toll, par les responsables de ce cadre de concertation, avec l’appui du Gret, du projet Asstel et des responsables du Groupement d’intérêt communautaire (Gic) de Dagana, Abou Idy Sow, ses proches collaborateurs, Sidy Bâ et Marième Diallo, ont invité les pouvoirs publics à développer l’industrie laitière dans la région Nord. Ils ont mis en exergue le rôle prépondérant que la « Laiterie du Berger » (Ldb) de Richard-Toll joue dans le développement de l’élevage dans la région de Saint-Louis. En 2005, ont-ils rappelé, Bagoré Bathily est parti du constat que près de 90 % du lait consommé au Sénégal est importé sous forme de poudre alors que près de 4 millions de personnes, principalement nos concitoyens peulhs, vivent traditionnellement de l’élevage et pourraient produire du lait. Il a eu l’idée de créer une entreprise qui propose des produits à base de lait collecté localement et qui permet d’améliorer les conditions de vie des éleveurs.
Selon nos interlocuteurs, des entreprises comme la « Laiterie du Berger » de Richard-Toll sont en plein essor au Sénégal et méritent d’être appuyées par le gouvernement dans la mesure où elles s’évertuent à valoriser les qualités gustatives et nutritives du lait local par la confection de divers produits notamment le lait frais, le lait fermenté, le beurre liquide, etc. Certaines laiteries industrielles, ont-ils souligné, collectent le lait local et génèrent des revenus consistants pour les éleveurs.
Le président Abou Idy Sow a affirmé que les éleveurs sont devenus des salariés grâce à la « Laiterie du Berger » et perçoivent, mensuellement à la banque, des sommes variant de 300.000 à 500.000 FCfa, suivant le volume de lait produit et déposé à la Ldb.
Dans les bassins de collecte, ont-ils poursuivi, le lait fait l’objet de contrats tacites entre éleveurs et laiteries. Ces contrats prévoient la fourniture de compléments alimentaires pour le bétail, la formation à l’hygiène ou l’avance de trésorerie aux familles d’éleveurs.
Abou Idy Sow et les membres de son staff ont laissé entendre que dans les bassins d’élevage, l’installation des laiteries contribue à la professionnalisation de la production, à la structuration de la filière et à l’émergence de nouvelles identités régionales.
Au cours de cette foire, certains chercheurs de l’Isra comme Cheikh Sall, le directeur de l’Agence régionale de développement (Ard), Ousmane Sow, le Pr Amadou Ndiaye de l’université Gaston Berger, le représentant du Gret, Guillaume Bastard, par ailleurs, coordonnateur du projet Asstel (Accès aux services et à la structuration des éleveurs laitiers), le coordonnateur de cette foire, Sidaty Sow du projet Asstel, Anta diop Niang et Vieux Ndoye du Gic de Dagana ont échangé avec les éleveurs sur les voies et moyens pour développer l’élevage bovin laitier dans la région Nord.
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