Entretien exclusif – Ladji Khouleye Camara, Président de l’AJRSO : « Le journalisme, c’est avant tout l’éthique et la déontologie ».

C’est au mois de décembre dernier que l’Association des Jeunes journalistes Reporters du Sénégal Oriental (AJRSO)

a vu le jour à Tambacounda. Avec ses vingt-cinq membres, l’AJRSO ambitionne d’outiller les professionnels de l’information de sa circonscription pour leur faciliter la pratique de leur métier. Son Président Ladji Khouleye Camara, rédacteur en chef de la radio Alkuma FM (Tambacounda) de son état, en dit un peu plus à actuprime.com.

AP : Vous avez fonder récemment l’AJRSO, quel est le but de cette association ?

L K Camara : L’AJRSO est une association créée dans le but de faciliter le travail des jeunes reporters, en renforçant leurs capacités, à travers des séminaires de formation que nous comptons organiser dans la région. Comme vous le savez, le métier de journaliste est si noble que pour le pratiquant, il faut au préalable acquérir une certaine connaissance. Alors, on ne peut pas exercer ce métier sans le maitriser. C’est la raison pour laquelle, pour ne pas partir en rangs dispersés, nous avons décidé de nous regrouper autour d’un but commun, pour pouvoir défendre nos intérêts au niveau de la région.

AP : Comment comptez-vous vous y prendre pour l’atteindre ?

L K Camara : Ça ne sera pas du tout facile, nous le savons. Cette association est une première à Tambacounda, à ce que je sache. Tout d’abord, nous allons essayer de tisser des partenariats avec des fondations comme la fondation Conrad Adenauer avec qui nous avons eu à discuter lors d’un séminaire tenu à Kédougou. Les responsables de cette fondation nous ont bien signifié qu’ils sont disponibles pour la formation des journalistes. C’est sûr et certain que nous aurons d’autres partenaires dans la région. Les journalistes traitent différentes thématiques relatives à la santé, l’éducation, l’économie. Chemin faisant, nous allons nouer des partenariats avec les acteurs de ces secteurs. Pour que, jeunes reporters que nous sommes, adossés à une bonne formation, nous parvenions également à traiter les informations de manière juste et responsable.

AP : C’est un constat, ce manque de formation chez les journalistes à Tambacounda ?

L K Camara : Effectivement, je ne dirais pas le contraire. Nous savons tous que les jeunes journalistes que nous sommes, nous sentons fréquemment des manquements dans le travail. Nous sentons que nous n’avons pas tout ce qu’il nous faut pour être à la hauteur, pour pratiquer ce métier. Il n’empêche que c’est à nous de nous donner les moyens pour être du nombre des meilleurs journalistes de ce pays. Donc c’est un objectif, un but que nous nous sommes fixés et nous comptons l’atteindre insh’Allah.

AP : La Convention des Jeunes Reporters du Sénégal CJRS) existe déjà, et dispose de bureaux dans pratiquement toutes les régions, envisagez-vous de nouer des partenariats avec eux dans le cadre de vos activités ?

L K Camara : Oui, effectivement, vous n’êtes pas sans savoir que la sagesse dans le métier, c’est quelque chose qu’il faut respecter. Nous allons essayer de travailler avec ces bureaux pour qu’ils puissent nous aider à aller de l’avant. L’autre constat fait : le journalisme n’est pas très présent à Tambacounda. Il faut le reconnaitre. Nous ne disposons pas assez d’école de formation en la matière. Il n’y a qu’une seule d’ailleurs qui dispense malheureusement des cours e-learning. Ce qui est une tâche difficile pour les apprenants. L’AJRSO offre l’opportunité de renforcer les capacités des jeunes journalistes, de les aider à exercer leur métier, tout en les incitant à mettre en avant l’éthique et à la déontologie. Des valeurs que chaque journaliste doit faire sien.

AP : L’instrumentalisation des journalistes par des hommes politiques et la corruption sont souvent dénoncées dans le métier, serez-vous à l’abri de toutes ces manipulations ?

L K Camara : Ce sont des faits que nous déplorons. L’éthique et la déontologie dans le journalisme nous poussent vraiment à être objectifs dans le travail, à ne pas faire preuve d’appartenance politique, religieuse, etc. Le journaliste ne doit pas être à la solde d’aucune personnalité. Il se doit de délivrer des informations justes et vraies. Malheureusement là où le bât blesse, c’est au niveau du traitement de l’information. Nombreux sont ceux de nos confrères qui ont péché à ce niveau. Je peux dire que c’est tout le nœud du problème. C’est pourquoi nous entendons par-ci et par-là, tel journaliste taxé de partial. En ce qui nous concerne, nous jeunes reporters, nous sommes conscients de la complexité de ce métier. En tout cas, nous ferons le maximum pour être à l’abri de ces phénomènes-là.

AP : Justement ces derniers jours, la presse locale a été sous les feux de l’actualité avec ce titre à la une du site d’information Walfnet « Les 500.000 FCFA de Sidiki Kaba déchirent la presse à Tambacounda ». Quel commentaire faites-vous de cela?

L K Camara : Cela m’a trouvé en Mauritanie où j’étais parti pour couvrir la SAFRA, au nom du groupe Alkuma. A mon retour, j’ai eu la confirmation en consultant la page facebook « Xew Xew Tambacounda ». C’est avec étonnement que j’ai lu cet article. Ça m’a beaucoup fait de la peine. Parce que je pensais qu’il n’y avait que des journalistes professionnels à Tambacounda, en lisant les papiers de certains de mes confrères. Ces genres de comportements ne nous encouragent pas dans notre travail. Ça n’éduque pas la jeune génération de journalistes qui sont en quête de modèle dans le métier. Au moment où Dakar et d’autres régions se glorifient de leurs journalistes, nous aussi nous ne pouvons pas ne pas aimer et ne pas nous glorifier des hommes qui ont exercé en premier le métier de journaliste à Tambacounda. Chose qui sera presqu’impossible avec cette affaire.
Aujourd’hui, il faut dire vraiment que cela nous a beaucoup fait de la peine. Au nom de l’AJRSO, nous dénonçons cet acte, et nous appelons nos confrères à plus de professionnalisme, mais également à plus de respect et de considération, à adopter les valeurs de ce métier. Le journalisme, c’est avant tout l’éthique et la déontologie.

Entretien réalisé par Amédine FAYE : actuprime.com
ActuPrime – La primeur et la valeur de l’information – Sénégal

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