Ce sont probablement les entreprises chinoises qui vont démarrer les premières leurs activités sur le pôle industriel de Diamniadio, dont la première phase de construction est déjà terminée. En effet, au détour d’une visite d’une trentaine d’hommes d’affaires de l’Empire du milieu, l’entreprise C&H Garments a décidé de s’installer sur le site dès l’année prochaine.
Les industriels chinois n’ont pas pu cacher leur joie en entrant dans le géant hangar du Pôle industrie de Diamniadio. Souriants, ils ont jeté des regards dans toutes les directions. Cette première infrastructure, sortie récemment de terre, se distingue par sa solidité avec ses poutres en acier et son plafond haut perché. Une trentaine d’hommes d’affaires chinois ont visité, hier, ce premier hangar des trois prévus de la première phase du Pôle industriel de Diamniadio.
Ces industriels, qui sont également des responsables de chambres de commerce de la Chine et d’Hong-Kong, s’activent dans l’industrie manufacturière légère. Ils ont pu se rendre compte de la frénésie qui règne dans le pôle, avec des ouvriers à pied d’œuvre, sur l’étendue du chantier. Certains sont en train de donner forme aux deux autres hangars en construction, situés non loin du premier. Le bâtiment administratif du pôle est presque terminé. Ouvriers chinois et sénégalais de l’entreprise Cgcoc Group sont en train de poser les vitres de la devanture.
Le pôle industriel de Diamniadio, bâti sur 53 hectares, n’est plus un rêve. « Nous avons constaté que les travaux sont bien avancés, les hangars sont disponibles et des entreprises chinoises sont prêtes à venir s’installer au Sénégal pour mettre forme l’idée du chef de l’Etat de créer beaucoup d’emplois grâce à ce parc industriel », s’est réjoui Djim Momath Bâ, le directeur général de l’Agence de l’aménagement et de promotion des sites industriels (Aprosi). L’entreprise chinoise C&H Garments a réservé le premier hangar pour y mettre ses installations dès l’année prochaine. Sa directrice, Candy Ma, qui a passé une vingtaine d’années en Afrique de l’Est, dans ses activités manufacturières et plus spécialement dans les usines de vêtements, est prête à déposer ses baluchons au Sénégal.
65% des emplois aux femmes
Elle a prévu de réserver 65% des emplois aux femmes. Cet engagement de cet investisseur chinois est motivé par les bonnes opportunités qu’offrira cette plateforme industrielle intégrée de Diamniadio. En plus des bâtiments administratifs, des hangars, les industriels trouveront des banques, des logements, des restaurants et un service de guichet unique pour traiter, avec diligence, leurs affaires.
Helen Haï, l’ambassadrice de bonne volonté (Unido) voit d’un bon œil les réelles opportunités de ce pôle industriel pour son pays. Compte tenu de l’augmentation du coût de la main-d’œuvre, les industriels sont obligés de délocaliser leurs activités. Mme Haï souligne que la réussite de la Chine est venue de la création d’une zone économique industrielle à Shenzhen en 1978. Une telle initiative a contribué à booster l’industrialisation du pays. Aujourd’hui, le Sénégal est sur la même voie empruntée par la Chine pour son développement, il y a plus d’une trentaine d’années.
Maguette NDONG