Un mois et demi après les attentats parisiens, le dispositif de sécurité sera renforcé à Paris et dans sa petite couronne pour le réveillon du 31 décembre avec « 11 000 » hommes, contre 9 000 en 2014, a annoncé mercredi le préfet de police de Paris. Ces effectifs comprennent des policiers, des services de secours dont 2 300 pompiers, 2 000 militaires et une soixantaine d’agents de la ville de Paris. S’y ajoutent une centaine d’agents de la RATP et de la SNCF pour la sécurisation des transports.
« Nous ne pouvons pas garantir qu’il n’y ait aucun risque, chaque année ces soirées sont des soirées difficiles », a souligné le préfet de police Michel Cadot devant la presse, rappelant que le 31 décembre 2014 « un jeune homme a été tué lors d’affrontements sur le Champ-de-Mars et 160 personnes interpellées ». « L’état de la menace terroriste est permanent » même s' »il n’y a pas d’éléments nouveaux spécifiques à l’agglomération parisienne ou notre capitale dont nous ayons connaissance », a-t-il aussi indiqué.
10 000 militaires sur le territoire national
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian se rendra de son côté jeudi sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, stationné dans le Golfe, a-t-il dit à l’issue d’une rencontre avec des militaires dans les rues de Paris. Le Charles-de-Gaulle, qui a appareillé le 18 novembre de Toulon peu après les attentats de Paris ayant fait 130 morts, a d’abord été déployé en Méditerranée Orientale puis dans le Golfe pour intensifier les frappes françaises contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et Syrie.
L’opération Chammal mobilise 3 500 militaires contre l’EI au Moyen-Orient, tout comme Barkhane contre les groupes jihadistes sévissant au Sahel. L’opération Sentinelle déploie de son côté 10 000 militaires sur le territoire national – dont 6 500 en Ile-de-France et 2 500 dans Paris intramuros – depuis les attaques de janvier et novembre. « Jamais il n’y a eu autant d’éléments mobilisés pour la sécurité des Français.
L’opération Sentinelle est la plus importante que mènent aujourd’hui les forces armées, mais c’est le même combat, le même ennemi » que celui des opérations extérieures, a dit M. Le Drian dans une référence à la menace djihadiste. « Tous les moyens sont mis en oeuvre pour que les fêtes se déroulent bien mais il faut rester extrêmement vigilant, les menaces sont toujours là », a-t-il estimé.
Les feux d’artifices annulés
La préfecture de police de Paris prévoit des contrôles et des « filtrages sélectifs » aux abords des Champs-Elysées où seront déployés 1.600 policiers et gendarmes. La circulation sera fermée à partir de 23 h 00 et rouverte vers 01 h 15. Cette année, les feux d’artifices ont été annulés et remplacés par la projection d’images sur l’Arc de Triomphe ainsi que sur six panneaux le long des Champs-Elysées, quelques minutes avant le compte à rebours précédant la nouvelle année.
« La vente à emporter de boissons alcoolisées, tout comme la vente et la détention de bouteilles en verre quelle que soit la nature de la boisson contenue, seront interdites sur les secteurs Champs-Elysées, Trocadéro, Champ-de-Mars et voies sur berges durant la nuit du jeudi à partir de 20H00, au vendredi à 6H00 », a précisé la préfecture de police. « Dans toute l’agglomération parisienne (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), la distribution de carburants dans des conteneurs individuels ainsi que leur transport par les particuliers sont interdits » jusqu’à lundi, a-t-elle ajouté.
Le public est invité, pour se rendre à Paris ou se déplacer dans la capitale, à privilégier les transports en commun qui seront mis à sa disposition dans la soirée et dont la gratuité sera assurée sur l’ensemble du réseau d’Ile-de-France (RATP et SNCF) à partir de jeudi à 17 h 00 jusqu’à vendredi midi.
lepoint.fr