Nigéria : Terrorisme et économie au menu de la visite de Buhari à Paris

Le président nigérian Muhammadu Buhari entame une visite officielle de trois jours à Paris, ce lundi 14 septembre, sur invitation du président français François Hollande. Investi en mai dernier, Muhammadu Buhari a fait de la lutte contre Boko Haram l’une de ses priorités. La France avait organisé un Sommet à l’Elysée en mai 2014 pour coordonner les efforts du Niger, du Tchad, du Cameroun et du Nigeria pour repousser le groupe djihadiste, qui a fait allégeance à l’organisation Etat islamique. Aujourd’hui, la France veut montrer qu’elle continue d’apporter son soutien.

L’insécurité liée à Boko Haram est un sujet important de discussion entre les deux chefs d’Etat. Fin août, François Hollande a exprimé une « solidarité sans faille » avec les pays affectés par Boko Haram. Paris fournit un appui en termes de renseignements et délivre des formations aux militaires nigérians, notamment dans l’analyse des données. Depuis quelques semaines, Abuja multiplie les prises de contact avec les partenaires étrangers pour compléter ses besoins logistiques.

« La France a toujours été une priorité, affirme Femi Adesina, un des conseillers du président Muhammadu Buhari contacté par RFI. Le président nigérian va demander au président français de lui apporter son soutien dans le domaine logistique. Il s’agit de demander des équipements militaires. Et aussi, une coopération en matière d’intelligence, l’échange de renseignement est très important dans une guerre contre l’insurrection. »

Contexte économique difficile

Le but de cette rencontre sera donc de faire le point sur les besoins du Nigeria — et plus largement de la Force régionale mixte — dans la lutte contre Boko Haram, mais pas seulement. Le président nigérian vient aussi à Paris pour renforcer les relations commerciales entre les deux pays. Deux conventions devraient d’ailleurs être signées avec l’Agence française de développement afin de lancer deux programmes dans le secteur agricole. Car au Nigeria, tous les indicateurs sont dans le rouge. Les cours du pétrole sont au plus bas, la monnaie nationale, le naira, est en chute libre et le chômage frappe durement la jeunesse de la première puissance économique africaine.

Muhammadu Buhari compte donc vanter les forces du plus grand marché d’Afrique. Le Nigeria pèse en effet plus de 170 millions de consommateurs. C’est pourquoi le Président Buhari souhaite également améliorer la coopération culturelle avec la France.
Notamment sur le plan de l’enseignement de la langue française au Nigeria.

Malnutrition

L’insécurité croissante a provoqué le déplacement 1,5 million de personnes dans le nord-est du Nigeria, des familles forcées de quitter leurs villages et leurs activités sources de revenus pour se réfugier dans des camps de fortune. En conséquence, les taux de malnutrition dépassent les seuils d’alerte dans la zone du lac Tchad.

« Près de 41 000 personnes ont été déplacées des îles du lac Tchad depuis le mois de juillet, explique à RFI Adel Sarkozi, chargée de communication du Programme alimentaire mondial en Afrique de l’Ouest. Ces personnes sont à l’origine des pêcheurs ou encore des agriculteurs qui ont dû abandonner leurs terres alors que les terres étaient fertiles. En ce moment, leurs plantations sont mûres, mais ils n’ont pas été en mesure de récolter cette année, car ils ont dû fuir. A cause de ce phénomène, de plus en plus de personnes sont exposées à la famine et à la malnutrition. »

Parmi les zones les plus affectées, au Tchad par exemple, « un enfant sur trois souffre de malnutrition sévère », précise-t-elle. « Dans certaines zones, nous avons comptabilisé 33% d’enfants affectés par la malnutrition. La moyenne pour l’ensemble de la région avoisine les 22,5%. Ce taux est bien au-delà du niveau d’alerte. De manière générale, dans les îles du lac Tchad, ceux sont plus de 114 000 personnes qui touchées par l’insécurité alimentaire. Nous avons donc besoin de ressources financières pour répondre aux besoins liés à cette crise. »

Corruption

Enfin, déterminé à combattre la corruption dans son pays, l’ex-général Buhari viendra plaider pour le recouvrement des milliards d’euros détournés du pétrole nigérian. Avec sa délégation, Muhammadu Buhari veut se renseigner sur les moyens de lutter contre la corruption dans son pays.

Abuja est ainsi à la recherche d’expertises pour se doter d’organismes de contrôle fiables. Et le président nigérian espère de son homologue français qu’il puisse défendre cette cause au coeur de l’Union européenne.
rfi.fr

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