A Niamey, européens et africains coordonnent la lutte contre les filières de passeurs de migrants

Le ministre de l’Intérieur français s’est rendu à la « conférence sur la coordination pour la lutte contre les filières

de passeurs », qui se tenait à Niamey vendredi. Les participants ont convenu d’agir pour endiguer l’immigration irrégulière.

« S’attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière. » C’est le vaste programme qu’ont voulu lancer, vendredi 16 mars, les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères de neuf pays africains, quatre pays européens, ainsi que l’Union européenne, l’ONU et l’Union africaine. Réunis à Niamey, capitale du Niger, pour définir les moyens de lutte contre « le trafic illicite de migrants et la traite des êtres humains », les représentants ont affirmé vouloir agir en amont pour mieux lutter contre les filières de passeurs.

« La conférence d’aujourd’hui avait l’originalité de réunir les pays d’origine d’immigration comme le Mali, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, les pays de transit comme la Libye, et les pays de destination [Espagne, Italie, Allemagne, France, NDLR]. Il y a une volonté commune affichée, où on décide d’agir en commun contre les passeurs et l’immigration clandestine », a détaillé le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb, dans un entretien à France 24 à l’issue de la réunion.

Les ministres présents à Niamey ont convenu de « renforcer les cadres législatifs nationaux » pour poursuivre les trafiquants, de doper leurs outils opérationnels et techniques et de « mieux les coordonner au niveau régional ». Ils comptent en outre améliorer la coopération judiciaire et « renforcer le contrôle des frontières », selon la déclaration publiée après la réunion. « C’est la première fois qu’on a une telle résolution entre pays européens et africains sur la lutte contre les passeurs », s’est félicité Gérard Collomb.

Les mesures prises lors de la réunion font suite aux sommets UE-Afrique organisés en août 2017 à Paris et en novembre 2017 à Abidjan, qui avaient mis l’accent sur la formation des forces de police et de gendarmerie, l’aide au contrôle des frontières et la création de fichiers d’identité. La conférence s’inscrit aussi dans la logique des « pactes migratoires » initiée au sommet de La Valette en 2015, pour corréler soutien européen et lutte des pays africains contre l’immigration irrégulière.

Barrer la route du Nord

Sur ce sujet qui intéresse toute l’Europe, la France, qui apporte environ 100 millions d’euros par an d’aide au développement au Niger, aimerait aussi une plus large implication de ses partenaires.

Gérard Collomb s’est félicité de l’action entreprise par Niamey « barrer la route du Nord » et « déclarer la guerre aux passeurs « . En mai 2015, sous la pression de plusieurs États européens, le Niger a en effet adopté une loi pour lutter contre le trafic de migrants. Criminalisant l’activité des passeurs, elle a notamment réduit le passage des migrants à Agadez, ville du Sahel au carrefour des routes migratoires. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) y a aussi ouvert un bureau pour permettre aux migrants de « prendre des décisions en meilleure connaissance de cause sur la migration » et organiser leur rapatriement. « Si tous les pays mettent en œuvre ce type de dispositif, on devrait faire baisser le nombre de celles et ceux qui arrivent en Europe », a déclaré Gérard Collomb.

Mais la fermeture des routes migratoires empruntées jusque-là par les passeurs pour rejoindre la Libye les a conduits à emprunter des chemins détournés dans le désert, parfois de nuit, et beaucoup plus dangereux. En juin 2017, 44 migrants avaient été retrouvés morts en plein désert dans la région d’Agadez. Deux semaines plus tard, une centaine de personnes avaient été secourues in extremis par une patrouille militaire nigérienne dans le Ténéré. Par ailleurs, si le transit sur le sol nigérien, majoritairement emprunté par les migrants, a effectivement diminué, il reste très important. En septembre 2017, l’OIM avait comptabilisé 100 000 migrants arrivés en Italie, surtout depuis la Libye, contre 181 000 en 2016.

Gérard Collomb doit se rendre samedi à Agadez pour y rencontrer la mission de police de l’UE « Eucap Sahel Niger » et l’OIM.

france24.com avec AFP
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