Les forces armées sénégalaises renforcent et modernisent leurs équipements

En moins de trois semaines, les forces armées sénégalaises ont su intégrer un dispositif de coordination et de commandement régional pour réussir l’opération « Restaurer la démocratie » en Gambie qui a permis d’installer le Président Adama Barrow. S’il est vrai que certains pays de la CEDEAO dont le Nigeria, poids lourd régional ont pris part à l’opération, ce sont bien les troupes sénégalaises qui ont été au cœur du dispositif dissuasif qui a contraint Yahya Jammeh à quitter le pouvoir. Et lors de l’entrée des troupes de la MICEGA pour contrôler les points stratégiques en vue de sécuriser les populations et faciliter la prise de fonction du président élu, les observateurs ont su prendre la mesure de la logistique sénégalaise avec les colonnes de véhicules, dont des blindés et un équipement de premier ordre. Une entrée digne d’une armée moderne, d’ailleurs chaleureusement accueillie par l’armée gambienne et les civils. Certains soldats, désarmés, ont même fait des pompes devant les Jambars pour les saluer.

Mais le fait constant est que si les Forces armées sénégalaises ont autant été prêtes et motivées, c’est que le matériel y était. Un constat bien remarqué par plusieurs spécialistes des questions militaires.

Un équipement terrestre et maritime remis à jour depuis 2012

L’armée sénégalaise a en effet effectué des achats importants d’équipement ces dernières années. Elle a obtenu de nouveaux véhicules blindés, des armes légères et lourdes, des frégates ainsi que des aéronefs, tout en attendant d’autres équipement d’appui au combat qui pourraient arriver au cours des prochains mois. Les Jambars ont déjà pris livraison de plusieurs véhicules blindés légers IAI RAM Mk.3 ainsi que des destroyers de chars NORINCO WMA-301 qui ont été aperçus lors de l’intervention en Gambie. A la pointe des informations sur les marchés de l’aérospatiale, de la défense, de la sécurité maritime et de la formation militaire depuis plus de 35 ans, le très réputé magazine britannique Shephard Media a mentionné la présence de fusils d’assaut IWI Tavor TAR-21, des mitrailleuses légères Negev, et des lanceurs d’obus remorqués Nexter TRF-1. Un équipement très impressionnant dont le désormais ex chef d’état-major de l’armée gambienne, Ousman Badjie avait sûrement connaissance de la force de destruction lorsqu’il annonçait ne pas vouloir engager ses troupes au combat.

Par ailleurs, la marine nationale a été dotée de trois navires de patrouille côtière et offshore au cours des trois dernières années. Aussi, avec les multiples formations accordées aux hommes de ses unités par les marines américains, les Commandos des fusiliers marins sénégalais étaient aussi à pied d’œuvre lors de la mission de Banjul qui est toujours en cours, avec des troupes beaucoup plus réduites et plus discrètes dans leurs opérations.

L’aviation militaire sénégalaise retrouve des ailes

Longtemps restée la grande oubliée de la grande muette, l’armée de l’air sénégalaise reprend de l’aile et se renforce à coup d’achat d’aéronefs, d’hélicoptères et de renouvellement de ses équipements. Et même si l’achat d’avions légers d’attaque Embraer Super Tucano annoncés en 2013 ne s’est pas encore concrétisé, selon Embraer, l’Armée de l’Air sénégalaise est restée très active sur le marché à la recherche d’un nouvel avion de combat. En attendant, le Sénégal a déjà modernisé deux hélicoptères d’attaque Mi-24P dotés désormais de capteurs de Controp Precision Technologies Ltd, montés sur ces appareils pour leur permettre un repérage et une précision de tir chirurgicale. Ces hélicoptères sont actuellement engagés dans la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Afrique Centrale (MINUSCA) où ils ont récemment été utilisés au combat, pour arrêter une colonne d’ex rebelles Seleka, le 11 février dernier, selon l’ONU.

Un troisième Mi-24 devrait rejoindre le détachement actuel en Afrique centrale, apportant sa force à trois avions. Mais ce n’est pas tout, car les forces sénégalaises ont récemment acquis un nombre inconnu d’hélicoptères Mi-24Vs dont l’un a déjà été livré. Selon des sources, ces hélicoptères seront probablement utilisés dans les opérations de l’ONU et pourraient même servir de soutien à la Force de réaction rapide (QRF) du Sénégal, qui devrait se redéployer dans le cadre de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et de la Mission de Stabilisation Intégrée au Mali (MINUSMA). Au magazine britannique Shephard Media, le Colonel Ndiaye, directeur de l’information des forces armées et des relations publiques, a expliqué que les négociations entre Dakar et l’ONU sur la question sont toujours en cours.

L’armée de l’air sénégalaise a aussi réceptionné l’avion de transport de troupes CN235-220 en provenance d’Indonésie arrivé en janvier dernier. Il n’a pas perdu du temps pour entrer en service puisqu’il a immédiatement été mobilisé pour soutenir la mission de l’ECOMIG. C’est, cet appareil qui a effectué l’escorte aérienne du président gambien Adama Barrow durant tout son vol retour, jusqu’à à Banjul, le 26 janvier dernier. Le nouvel avion qui a effectué son baptême dans les heures chaudes de la crise gambienne sera bientôt rejoint par une paire de CN235. Cette escadrille sera probablement complétée par un transporteur moyen C295W dans un proche avenir, un type pour lequel le Sénégal a exprimé un vif intérêt. De plus, le Sénégal envisage aussi l’achat d’un autre avion de surveillance maritime CN235-220MPA du fabriquant Indonesian Aerospace, selon des sources militaires. Sans que l’information ne soit confirmée ni infirmée, la presse pakistanaise révèle que le Pakistan s’engouffre dans la brèche de l’intérêt du Sénégal pour un renforcement de sa flotte aérienne pour le convaincre d’acheter son avion de combat multi rôle à mono-réacteur léger, le JF-17.

La formation aux missions intégrées privilégiée

Un forum des chefs d’état-major de l’aviation des pays d’Afrique de l’Ouest était prévu au Sénégal pour discuter de l’avenir de l’école aéronautique dans le cadre de la coopération régionale pour former des pilotes de toute l’Afrique de l’Ouest. Mais avec l’intervention militaire en Gambie, la rencontre a été reportée. Sauf que cette réunion illustre les nouvelles ambitions du Sénégal à élargir ses capacités de formation, comme en atteste la visite du chef d’Etat-major de l’armée de l’air sénégalaise au Pakistan en février dernier. D’ailleurs, le Sénégal a effectué des achats d’avions d’entraînement avec une commande confirmée de quatre entraîneurs avancés coréens de l’Aéronautique KT-1 prévus pour remplacer le Socata TB-30 Epsilon actuellement utilisé par l’École d’aviation sénégalaise. C’est dans ce sens que l’Ecole d’aviation militaire de Thiès a été revitalisée ces dernières années et tout semble indiquer que les autorités comptent aller plus loin. Car, c’est là-bas que son formés les pilotes et les mécaniciens de l’armée de l’air sénégalaise.
enqueteplus.com

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