Les Etats-Unis et l’Union Européenne ont levé leurs sanctions contre l’Iran

La levée des sanctions internationales contre l’Iran a été annoncé samedi à Vienne par les chefs de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, et iranienne, Mohammad Javad Zarif. Elle marque le retour de l’Iran dans le système économique mondial.

La communauté internationale a levé toutes les sanctions économiques liées au programme nucléaire de l’Iran conformément à l’accord nucléaire conclu le 14 juillet 2015, ont annoncé samedi 16 janvier à Vienne les chefs de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, et iranienne, Mohammad Javad Zarif.

« L’Iran ayant rempli ses engagements, aujourd’hui, les sanctions économiques et financières multilatérales et nationales liées au programme nucléaire iranien sont levées », ont-ils indiqué dans une déclaration commune.

Le secrétaire d’État américain, John Kerry, également présent à Vienne, a indiqué que « les engagements des États-Unis liés aux sanctions tels qu’ils sont décrits dans (l’accord de juillet) ont dorénavant pris effet ». Quelques minutes auparavant, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait donné son feu vert à l’entrée en vigueur de ce texte, soulignant que Téhéran avait tenu ses engagements de réduction de son programme nucléaire.

>> À revoir sur France 24 : « Dans les coulisses d’un accord historique »

Baisse des coûts du pétrole

Selon Thierry Coville, chercheur à l’Iris et spécialiste de l’Iran interrogé par France 24, la levée des sanctions bilatérales européennes et américaines permettra tout d’abord une levée de l’embargo pétrolier. « Téhéran jusqu’à présent n’exportait que 50 % de ce qu’il pouvait vendre à l’étranger en terme de pétrole », explique le chercheur. La levée des sanctions contre l’Iran aura un impact sur les marchés mondiaux du pétrole en faisant baisser les prix du baril de brut, estiment de nombreux experts. Téhéran parle déjà de vendre plus de 500 000 barils par jour.

L’autre effet majeur concernera le secteur bancaire. Les établissements financiers, européens notamment, n’avaient jusqu’ici pas le droit de transférer des fonds depuis et vers l’Iran. Toutefois, dans les faits, la reprise des transactions financières avec Téhéran risque de prendre un peu plus de temps, avance Thierry Coville. « Les banques européennes vont être prudentes au début mais ça va redémarrer. Elles sont encore échaudées par l’affaire BNP-Paribas », estime-t-il. En 2014, la banque française avait dû régler une amende de près de 9 milliards de dollars pour avoir violé l’embargo contre l’Iran. À cette pénalité record s’était ajoutée une année d’interdiction de réaliser certaines transactions en dollars. Les plus hautes interventions politiques françaises n’avaient pas permis d’adoucir la punition des juges américains qui avaient voulu faire de ce cas un exemple.

Un nouveau marché pour la France

« Pour la France, le marché iranien est une aubaine », poursuit Thierry Coville. Mais la frilosité des banques pourraient faire perdre du temps aux entreprises françaises face à la concurrence allemande, italienne, voire même américaine. Toutefois comme le souligne le chercheur, la France possède une avance non négligeable, elle bénéficie d’une « très bonne image de marque en Iran ». « Les entreprises comme Renault, Total sont très appréciées, les Iraniens veulent travailler avec les entreprises françaises », constate l’économiste français.

Côté iranien, avec l’autorisation des transactions bancaires, la fin des sanctions officielles devrait permettre aux entreprises iraniennes d’importer plus facilement les produits dont elles ont besoin pour faire marcher l’économie locale. « On peut s’attendre à ce que la croissance iranienne – négative actuellement – reparte. Le FMI s’attend à une croissance à 5 % en 2016 », indique Thierry Coville.

30 milliards de dollars bloqués à l’étranger

Pour l’État iranien, la levée des sanctions devrait apporter une manne financière non négligeable de 30 milliards de dollars gelés sur des comptes à l’étrangers et dont l’Iran va pouvoir disposer instantanément. Les sanctions européennes avaient entraîné le placement sur une liste noire de 92 Iraniens et 466 sociétés ou groupements, dont les avoirs avaient été bloqués. Grâce à cet argent, l’Iran va pouvoir importer des équipements, notamment des avions pour sa flotte nationale. Le ministre iranien des Transports a annoncé samedi, son intention d’acheter 114 avions civils à Airbus.

Quant au président iranien Hassan Rohani, la fin de ces 10 années de gel économique sonne comme une victoire en sa faveur, un mois avant des élections législatives cruciales dans le pays. D’ici là, il sera en visite officielle en France à la fin janvier.

Avec AFP avec france24.com

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