Le piratage inquiète les professionnels du cinéma

C’est un mouvement qui se développe à une vitesse colossale. En deux ans, le téléchargement gratuit et illégal de cinéma sur Internet est devenu un phénomène massif qui atteint ses sommets au moment des grosses sorties commerciales de films.

Près de deux cents fois plus lourds que les fichiers musicaux, les films ont longtemps été presque impossibles à télécharger. Mais, depuis deux ou trois ans, l’accès au haut débit a tout changé. Les sources des pirates sont multiples. Certains films sont directement captés dans la salle même, à l’exemple des séries télévisés Un café avec, Dinama Neikh, Wiri Wiri…

Leur qualité technique est variable. L’image et le son peuvent être corrects, comme pollués par les mouvements des spectateurs devant la caméra, les rires, une mauvaise mise au point, etc. Des copies proviennent de DVD promotionnels destinés à la presse. On devine cette source, quand apparaissent sur l’écran des chiffres incrustés ou une inscription précisant qu’il s’agit d’un matériel promotionnel. Les Séries télévisées sénégalaises, très prisées sur le Net, sont directement enregistrées sur les postes de télévision au Sénégal.

Les professionnels du cinéma s’inquiètent des conséquences sur la chaîne de financement des films. Comme pour la musique. Si les films à gros budget sont les plus concernés par la piraterie, les films fragiles ne sont pas à l’abri. Car ces derniers, pour être financés, ont besoin du Fonds de soutien «Fopica », qui est largement alimenté par les entrées des gros films sénégalais.

Sans vouloir tomber dans le catastrophisme, plus la consommation de films gratuits se développera, plus le préfinancement du cinéma sera en danger. Il faut développer l’offre payante sur Internet !

Ici, vu le niveau de développement rapide de la production cinématographiques, certains internautes seraient prêts à payer des taxes de téléchargement, si ce système était restructuré. Mais, malheureusement, au Sénégal, ces projets sont soumis à des questions complexes, qui touchent à la “chronologie des médias”, sur laquelle repose le système de financement du cinéma.

Combien de temps faut-il laisser passer entre la sortie en salles et la diffusion sur Internet ? Quel impact cela aurait-il sur les ventes de DVD ? Sur la valeur des films projetés à la télévision ? Et, par extension, sur le financement du cinéma par les chaînes de télévision ? Le chantier est ouvert !

Nafissatou DIEYE (actusen.com)

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