Le désenclavement de la Casamance par la voie de contournement de la Gambie exigé au plus vite

En conférence de presse hier à Dakar, la Convergence pour le désenclavement et le développement de la Casamance exige la voie de contournement de la Gambie… Texte liminaire…

Du 19 au 25 février 2015, le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a effectué une tournée économique en Casamance. Un an après le lancement du Projet Pôle de Développement de la Casamance. Pendant cette tournée économique, plusieurs infrastructures ont été réceptionnées ou inaugurées et des mesures, visant à désenclaver et à développer la Casamance, ont été également prises :

-Réception des navires « Aguène » et « Diambone »

-Réduction de 50% du tarif de la classe économique de la desserte maritime Dakar-Ziguinchor.

-Début du renouvellement du parc automobile de Ziguinchor avec une remise de 32 minibus aux transporteurs sur les 87 promis.

-Inauguration du pont Abdoul Diallo réalisé dans le cadre du Millenium Challenge Account (Mca)

-Inauguration de la centrale 2X5 Mw de Boutoute

-Inauguration de l’hôpital de la Paix et rééquipement de l’hôpital régional en scanner et matériels de dialyse

La Convergence pour le Désenclavement et le Développement de la Casamance salue à sa juste valeur toutes ces importantes réalisations qui vont, sans nul doute, améliorer sensiblement le quotidien des Casamançaises et Casamançais. La CDDC félicite et remercie le chef pour l’intérêt porté aux trois régions administratives de la Casamance que sont : Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.

Par ailleurs, la CDDC rappelle que lors de la tournée économique de février 2015, une kyrielle de promesses a été faite à la Casamance, notamment :

-La réalisation d’une voie de contournement de la Gambie

-Le prolongement du chemin de fer de Tambacounda à Ziguinchor en passant par Kolda et Sédhiou

-L’érection d’un pont à Farafégny en Gambie

-Le dragage du fleuve Casamance

-La construction de 456km de piste de production

-La reconstruction des ponts de Diouloulou, Baïla et Tobor

-Le bitumage de la Boucle du Boudhié sur 130km et de la route du Kabada

-La construction des ponts de Marsassoum et de Diopcounda

-La construction d’un nouvel hôpital à Sédhiou, d’une Gouvernance, d’un commissariat de police et d’un Palais de justice

-Une enveloppe de 200 milliards de FCfa, axée sur l’eau, l’énergie, l’agriculture, les infrastructures, a été annoncée pour développer Sédhiou, une région qui manque presque de tout où les besoins ont été estimés à 856 milliards par l’Agence Régionale de Développement (Ard).

Les populations casamançaises avaient accueilli avec beaucoup de joie et d’espoir ces promesses du chef de l’État qui ne constituent en réalité que de vieilles doléances de la Casamance. Promettre c’est bien, mais joindre l’acte à la parole est encore mieux. La CDDC constate avec regret qu’aucun jalon significatif n’est posé par le gouvernement du Sénégal pour la concrétisation de ces promesses.

Cinquante cinq années après l’indépendance du Sénégal, le pays n’a pas encore assuré sa continuité territoriale. Les voyageurs qui empruntent la « transgambienne » pour se rendre en Casamance ou qui quittent le Sud du pays pour se rendre au Nord souffrent le martyr au niveau du bac de Farafégny. Ils subissent les pires pratiques anormales en Gambie, pourtant considérée comme une République sœur.

La « transgambienne » est un véritable calvaire. Cet axe est physiquement éprouvant, économiquement négatif et socialement dégradant. Il est inconcevable qu’au 21ème siècle, un État continue de prendre en otage des voyageurs en confiant leurs vies à de frêles bacs semblables à des cercueils navigants.

Et l’État du Sénégal semble accorder peu de souci à l’axe Dakar-Ziguinchor malgré toutes les difficultés rencontrées quotidiennement. D’autres zones géographiques du pays, dénuées de tout obstacle naturel et n’ayant en frontière avec aucun pays, sont privilégiés en matière de réalisation d’infrastructures routières de qualité. Une autoroute par exemple. Entre Thiès et Touba, communément appelée « Ila Touba ». La CDDC pense humblement que si l’État peut le plus, il doit logiquement être dans la mesure de pouvoir réaliser le moins. C’est quoi le moins ? C’est « Ila Casamance ». La réalisation d’une Voie de Contournement terrestre de la Gambie (VCG), c’est l’unique « voie de salut » pour abréger la souffrance des Sénégalais qui empruntent régulièrement la « transgambienne ».

Par souci de souveraineté territoriale, la CDDC demande à l’État du Sénégal d’accélérer la construction de la Voie de Contournement de la Gambie (VCG). Cette route stratégique dissipera les nuages d’isolement qui surplombent le ciel casamançais depuis plusieurs décennies. La Casamance a trop souffert, socialement et économiquement, de cette discontinuité territoriale. Cette voie de contournement sera un lien économique dense et prospère entre le Nord et le Sud du Sénégal. Quand les échanges commerciaux nord-sud seront intensifiés, des emplois seront créés et la richesse partagée. La croissance économique du Sénégal se portera comme un charme et l’émergence pourra être atteinte avant 2035.

Mais, nous, CDDC, pensons que cette Voie de Contournement de la Gambie, synonyme d’Émergence, trouvera tout son dynamisme lorsqu’elle sera soutenue par un désenclavement interne de la région. La réalisation de 456km de pistes de production, annoncée lors de la tournée économique de février 2015 en Casamance, s’inscrit dans cette dynamique. Cependant, nous attirons votre attention sur l’importance stratégique des boucles routières (Blouf, Kalounayes et Boudhié). Le bitumage intégral de ces boucles facilitera la circulation des populations et des biens vivriers et commerciaux dans toute la Casamance et vers la partie Nord du pays. Eu égard aux fortes pluies enregistrées en hivernage en Casamance, beaucoup de routes bicouches ou tri-couches cèdent. Il est aujourd’hui nécessaire de revêtir les chaussées de la Casamance en enrobé dense pour assurer leur durabilité. La première phase de la Boucle du Blouf (Tendième-Thionk Essyl) longue de 42km a cédé moins de 3 ans après sa construction. La seconde phase (Thionk Essyl-Diégoune) n’est toujours pas réhabilitée.

Après l’annonce de la réhabilitation des ponts de Tobor, Diouloulou, Baïla, Niambalang, Katakalousse et Diakène et la construction de ceux de Marsassoum et Diopcounda, la CDDC rappelle que des zones très enclavées comme Sandiniéri, Témento, Diattacounda attendent impatiemment leur pont.

Le désenclavement de la Casamance par le chemin de fer est une idée qui a été longtemps agitée. Toujours promis, jamais réalisé. Le jour où le train sifflera en Casamance, l’espoir renaîtra et l’économie se portera mieux. La concrétisation de l’axe ferroviaire Tamba-Ziguinchor sera un remède économique et social aux maux dont souffre la Casamance depuis plusieurs décennies : l’enclavement et le chômage des jeunes. Ce projet de chemin de fer, innovant et prometteur, fera de la Casamance la locomotive de l’économie nationale voire sous-régionale avec un prolongement vers la Guinée-Bissau. La CDDC pense qu’il urge de réaliser l’axe ferroviaire Tambacounda-Ziguinchor et exhorte l’État sénégalais à mener dans les plus brefs délais sa mise en œuvre effective.

Toujours à propos du volet du désenclavement, il est annoncé le démarrage imminent du dragage du fleuve Casamance afin de faciliter la navigabilité. Nous notons que les marigots du fleuve, principale source de revenus des populations riveraines (pêche, transformation des produits halieutiques, etc.), sont obstrués par l’ensablement. Ce qui menace sérieusement les voies de communication inter-villageoises et les activités économiques locales. La CDDC milite pour une extension du programme Orio dans les différents marigots de la Casamance (Bignona, Diacounda, Tenghory, Sédhiou, etc.) pour faciliter la circulation des insulaires et l’expansion des activités génératrices de revenus.

Cependant, après le désenclavement de la Casamance, il serait illusoire de parler de développement sans Paix. Or, la paix est un critère important pour attirer et motiver des investissements massifs. Et nul n’ignore que cette région méridionale a vécu une situation conflictuelle de trois décennies. Depuis la fin d’année 2012, une relative accalmie est notée. Ce qui suscite un espoir immense pour les populations et surtout pour les investisseurs désireux de s’installer en Casamance. Toutefois, la CDDC pense qu’il est urgent de mener de négociations sérieuses et inclusives avec les acteurs concernés pour une paix définitive et durable.

Avant de terminer, permettez-nous de remercier le Collectif des Cadres Casamançais qui a mis à notre disposition cette salle pour l’organisation de cette conférence de presse.

La Convergence pour le Désenclavement et le Développement de la Casamance (CDDC) remercie également la presse pour sa disponibilité et son professionnalisme et reste à son entière disposition pour des informations complémentaires.
ferloo.com

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