Comment sortir l’UA de sa dépendance financière à l’égard des pays occidentaux et de la Chine ?
C’est l’un des enjeux du 29e sommet de l’UA ce lundi et ce mardi à Addis Abeba. Il y a un an, au sommet de Kigali, les chefs d’Etat africains ont adopté le principe d’une taxe de 0,2% sur les produits non africains qui arrivent en importation en Afrique. Aujourd’hui, l’heure est à la mise en œuvre concrète de cet accord. Mais ce n’est pas si simple
Taxer à 0,2% tous les produits non africains qui arrivent sur le sol africain, c’est une idée astucieuse qui peut rapporter assez d’argent pour rendre l’UA autosuffisante et indépendante.
Cette taxe, défendue notamment par le Rwandais Donald Kaberuka, est d’autant plus pertinente qu’elle existe déjà au niveau de la CEDEAO et qu’elle permet de financer cette organisation ouest-africaine. Mais là, il s’agit d’étendre la mesure aux 55 Etats de l’UA et, selon le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, Geoffrey Onyeama, interrogé par RFI, « la mise en œuvre de cette taxe semble causer des problèmes pour plusieurs pays ».
Ainsi, de bonne source, les Sud-Africains se demandent si leur Constitution leur permet d’affecter une partie de leurs recettes douanières à une organisation internationale.
Plusieurs pays méditerranéens, comme l’Egypte et la Tunisie, se demandent également si cette nouvelle taxe ne risque pas de contrarier leurs multiples partenaires commerciaux non africains. Comme le confie à RFI le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, « il faudra encore un peu de temps pour arriver à un consensus à 100% ».
rfi.fr