« La région médicale de Kédougou a enregistré au courant du premier semestre de l’année 2017, 8 décès maternels constatés.
Les 7 cas notifiés se sont passés au niveau des structures sanitaires » c’est l’information donnée par le médecin chef de région Dr Cheikh Sadibou Senghor. Il l’a fait savoir lors de la réunion bilan, tenue par la région médicale le 18 Août 2017 à l’auberge Thomas Sankara de Kédougou. Parmi les 7 cas notifiés, 4 sont décédées par anémie, les 3 autres cas par hypertension artérielle et le huitième par infection a-t-il poursuivi. « Un bilan jugé à la hausse » dit-il. C’est la raison qui a poussé la région médicale à organiser une rencontre de partage sur l’origine de ces cas de décès maternels. Une occasion pour proposer des solutions idoines afin de barrer la route à ce phénomène plus qu’inquiétant.
« Bien avant cette rencontre, un audit sur les cas de décès a été organisé par la structure pour identifier les parts de responsabilité de chacun, par ce qu’un cas de décès c’est déjà beaucoup », a affirmé le médecin chef. A cette occasion, les élus ont été conviés afin de leur rappeler le rôle qu’ils doivent jouer dans la prise en charge sanitaire des populations.
Evoquant le problème des maternités, Docteur Senghor a évoqué l’insuffisance des moyens disponibles, surtout au centre de santé de Kédougou qui est une capitale régionale. Selon lui, le département de Salémata n’a qu’un centre amélioré, alors que la santé est au bout du développement, a-t-il poursuivi. Et il a indiqué que des demandes sont chaque année introduites avec le BCI, pour la construction de maternités. Hélas, tout cela accuse du retard.
L’autre problème soulevé par le médecin, est le déficit de sage femme dans la région. A son avis, sur les 22 sages femmes affectées en 2015 à Kédougou les 21 sont déjà parties. Ce qui est vraiment inquiétant, a-t-il affirmé.
« Le soulagement que nous avons aujourd’hui c’est l’affectation d’un gynécologue en 2016, qui d’ailleurs, fait un travail remarquable aussi bien au niveau de la région que de la sous région ». Car, poursuit-il, beaucoup d’étrangères accouchent au centre de santé de Kédougou. Mais, il faut savoir que nos agents sont souvent confrontés à un problème de logement et cela n’encourage pas du tout. C’est vraiment une des causes qui dissuadent les gens à venir à Kédougou. Quand à la location, c’est aussi très chère » a indiqué Dr senghor. « C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons convié les élus à cette rencontre pour qu’ensemble, on puisse réfléchir et partager pour trouver des solutions à ce phénomène », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le médecin a émis l’idée de s’inspirer de l’exemple du secteur de l’éducation en ce qui concerne les affectations. A savoir, procéder à une compétition pour obtenir l’affectation. Une procédure qui pourrait freiner aujourd’hui le flux de départ des agents de santé.
Si ce problème n’est pas réglé, l’hôpital régional qui est en construction n’aurait jamais des agents qualifiés et compétents, a enfin laissé entendre le médecin chef de région.
Cheikhou KEITA : actuprime.com