Le président du Conseil national de transition en Gambie (Cntg) ne minimise pas la capacité de nuisance de Yaya Jammeh. Hier, lors de son passage à l’émission ‘’Grand Jury’’, Cheikh Sidya Bayo a alerté les chefs d’Etat de la CEDEAO. Selon lui, le Président Yaya Jammeh est ‘’lourdement’’ armé.
Le président du Conseil national de transition en Gambie (Cntg) est en alerte par rapport au dénouement de la crise politique dans son pays. Visiblement imprégné de la personnalité du Président Yaya Jammeh, Cheikh Sidya Bayo prédit, dans les jours à venir, des débuts d’affrontements entre les militaires et les partisans d’Adama Barrow, le Président élu. ‘’Pour l’instant, Yahya Jammeh n’a montré aucun signe d’apaisement ou de consensus. Connaissant l’homme, il n’a aucune porte de sortie en ce moment. Aussi, nous avons un peu plus de 4 000 soldats dont la plupart d’entre eux ont commis beaucoup de crimes. Donc, croyez-vous qu’ils vont déposer les armes ?’’ s’est préoccupé hier l’invité de l’émission ‘’Grand Jury’’ de la Rfm. Selon lui, il sera très difficile de mettre aux arrêts Yaya Jammeh qui, constate-il, a créé les conditions d’une terreur sans ‘’précédent’’ dans l’histoire de la Gambie.
En outre, le Franco-Gambien a signalé que les médiateurs de la CEDEAO ont quitté Banjul bredouilles A ses yeux, ces derniers ont été défiés par le Président Jammeh qui, rapporte-t-il, avait répondu aux émissaires ceci : ‘’Ne vous hasardez pas à m’attaquer.’’ Suffisant pour M. Bayo d’en déduire : ‘’Yaya Jammeh se prépare à un affrontement inéluctable. Il ne faut pas sous estimer ce dont il est capable, dans les trois semaines qui viennent. A cet égard, il va falloir faire très attention parce qu’il est lourdement armé.’’
M. Bayo : ‘’Yaya Jammeh sera rattrapé par la justice gambienne’’
Convaincu que le Président Jammeh cherche à avoir une sortie ‘’honorable’’, Cheikh Sidya Bayo estime qu’il sera rattrapé par la justice de son pays, de même que celle internationale. ‘’C’est une évidence parce que son nom est cité dans des crimes par plusieurs membres de son armée qui ont tenté de quitter le navire. Il a donné des ordres pour exécuter des opposants, des journalistes’’, dénonce M. Bayo, rappelant que, pour le moment, les Gambiens doivent travailler à consolider cet élan démocratique qu’ils sont en train de vivre.
Le président du CNTG de mentionner que les chefs d’Etat de la CEDEAO ont tardé d’anticiper sur cette situation. D’après lui, cette organisation sous-régionale devait, à partir du moment où on annonçait les résultats, dépêcher des médiateurs dans les plus brefs délais. ‘’Aujourd’hui, si on parle d’intervention militaire en Gambie, elle doit être composée d’un contingent nigérian et ghanéen. Ils sont aguerris par rapport à ce type d’action. J’ai toujours défendu l’option de la force face à Jammeh. Et Muhammadu Buhari est le meilleur médiateur. Yaya est arrivé au pouvoir par les armes. Donc, il est important d’avoir en face de lui un homme aguerri militairement’’, apprécie M. Bayo.
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