Le Conseil d’administration de l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) et les Associations de retraités ont planché, hier, à Dakar, sur la mensualisation des pensions qui, depuis quelques temps, tarde à se matérialiser. De nouvelles mesures et des points de divergence persistent.
Après la rencontre avec l’axe du nord (Thiès, Saint-Louis, Louga et Matam), du centre (Diourbel, kaffine, Kaolack) et du Sud-est (Tambacouda, Sédhiou et Ziguinchor), une quatrième s’est tenue à Dakar qui regroupe plus de 50% des retraités et 60% des pensionnés de l’Ipres, soit 85.000 sur les 150.000 de l’Ipres. Présidée par le ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions, Mansour Sy, la rencontre a été, pour les deux parties, une occasion pour lever les écueils qui rendent non effectif ce projet. Parmi les points : le relèvement de la pension qui devient plus faible après division, le régime de paiement à points que les deux parties jugent caduque par rapport au système de paiement à pourcentage appliqué dans la sous-région et qui permet au retraité de savoir combien il va percevoir le mois après exercice ainsi que le mode de calcul des pensions. « La mensualisation permet de rendre compte de la faiblesse des pensions aux pouvoirs publics et aux conseils d’administration qui vont consentir des efforts pour les relever », a soutenu Racine Sy, président du Conseil d’administration de ladite structure.
Il estime que la faiblesse des allocations de retraite reflète le taux des cotisations. Selon le directeur général Mamadou Sy Mbengue, elle alourdit davantage le budget de l’institution. Toutefois, il ne compte pas revenir sur le projet. « Si nous entamons la mensualisation, la somme versée aux pensionnés va passer de 800 à un 1,6 milliard de FCfa », a renseigné M. Mbengue. Des engagements financiers qui nécessitent des mesures d’accompagnement pour le respect du délai de l’effectivité du projet.
Faiblesse de la pension après division
Notamment le logement des cotisations reçues dans des banques pour générer des intérêts susceptibles de relever le budget alloué aux retraités ; la création de nouveaux services afin de rendre permanentes les échéances de paiement. « Des préalables avant d’aller à la mensualisation », selon le Pca. Par ailleurs, le conseil d’administration a précisé que les pensionnés recevront un prêt qui équivaut à la mensualité au premier mois, puis payé en deux ans et six mois. Ensuite suivra l’application stricte de la mesure.
« Notre plus grande préoccupation demeure le relèvement des pensions qui deviennent plus faibles avec la mensualisation », s’est préoccupé Birahim Fall, président du cadre unitaire des Associations des retraités du Sénégal. Une faiblesse attribuée au mode de calcul des pensions et du régime à points qui font que le travailleur arrive à faire le cumul des 400 points pour bénéficier des allocations jusqu’à la fin de sa vie. « Le régime à points fait qu’une personne qui a travaillé une seule année, reçoit une pension toute sa vie au même titre que celui qui a fait 30 ans de service. C’est un problème à corriger », se désole M. Sy qui, sous le contrôle de Bayal Niang, directeur de la Solde, informe que dans certains pays, il faut faire 15 ans de service pour bénéficier d’une allocution à la retraite.
Autre problème évoqué, la fiscalité. Selon Modou Guiro, Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), l’Etat doit accompagner l’Ipres qui n’est plus à mesure de soutenir sa charge budgétaire en l’exonérant de toute ponction de Tva et d’impôts. Une mesure qui permettra de valoriser les pensions dans les délais respectables.
Marame Coumba SECK / lesoleil.sn