Guinée : Violences folles entre militaires et populations de Mali, région de Labé

Après les folles violences de la journée, le gouverneur de la région de Labé, Saadou Keita, serait finalement arrivé vendredi à Mali, dernière ville de la Guinée avant le Sénégal.

Dès son arrivée à Mali en proie à une révolte populaire, Saadou Keita serait allé à l’hôpital préfectoral de la ville où seraient alités 17 blessés, dont deux par balles, selon un témoin. « Il y a beaucoup de blessés alités à l’hôpital ».

Le cas de l’un d’entre eux nécessiterait d’ailleurs une évacuation à Labé pour des soins intensifs.

Entre le soulèvement des populations locales en colère et l’arrivée du gouverneur de Labé, des exactions ont été enregistrées dans maints endroits de la commune urbaine.

Pour disperser la foule en colère massée devant le siège de la préfecture et qui réclamait le départ sans condition du commandant Issa Camara, officier militaire membre de la défunte junte militaire, les forces de l’ordre ont dû user de la méthode musclée.

Chasse à l’homme, pillage des boutiques, actes de vandalisme, casse ou incendie des engins roulants, tirs de sommation en l’air, terreur, les griefs des citoyens sont accablants.

La tension a été intense que les croyants ont raté la grande prière de vendredi.
Pour comprendre la genèse du soulèvement à Mali, rappelons que tout a commencé quand Issa Camara, patron du camp militaire de la ville, a croisé un conducteur de camion à un carrefour, non loin du poste de police situé à quelques encablures du marché.

Face à la lenteur du chauffeur pour céder le passage, Issa Camara aurait ordonné à ses gardes de tabasser le chauffeur. Aussitôt dit, aussitôt fait avec une brutalité rare.

En conséquence, les populations massées au marché ayant observé la scène se sont soulevées. Les forces de l’ordre sont sorties dans la ville en tirant en l’air. Des étuis de balle sont visibles dans certains milieux de la ville.

Visiblement en colère, les populations, elles aussi, se sont dirigées en masse vers le siège de la préfecture pour protester contre la barbarie d’Issa Camara, demandé son départ et suggéré le renvoi de la famille de tous les militaires hebergée dans les quartiers.

Le temps de l’impunité est terminé, a récemment indiqué le président Alpha Condé à ses partisans lors d’un meeting tenu à Gbessia. Voilà une belle occasion de lier l’acte à la parole.
guineenews.org

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