Gabon : Heurts à Libreville après l’annonce de la réélection de Bongo

Des affrontements ont éclaté mercredi entre forces de l’ordre et manifestants à Libreville après l’annonce de la réélection du président sortant Ali Bongo face à son rival Jean Ping. L’Assemblée nationale a été en partie incendiée.

Il n’aura fallu que quelques minutes après la proclamation, mercredi 31 août, des résultats de la présidentielle au Gabon pour que les quartiers populaires de Libreville, la capitale, s’embrasent. « C’est un climat quasi insurrectionnel qui règne dans de nombreux quartiers de la ville, où des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo », rapporte Patrick Fandio, envoyée spécial de France 24.

Point d’orgue des troubles qui ont gagné la ville : l’incendie d’une partie de l’Assemblée nationale provoqué par des manifestants descendus dans la rue pour protester contre la défaite de leur candidat Jean Ping, qui clamait sa victoire depuis mardi. « Ils sont entrés, ils ont brûlé », selon un témoin affirmant que les forces de sécurité auraient reculé. « Des manifestants en colère ont brûlé toutes les voitures autour, ensuite ils sont entrés à l’intérieur du bâtiment et ont mis le feu », a également rapporté à l’AFP un partisan de Jean Ping, présent sur place.

Gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes

Les forces de sécurité s’étaient déployées à titre préventif dès mardi après-midi aux points stratégiques de la capitale à la veille de la proclamation des résultats officiels provisoires par la commission électorale nationale (Cénap).

Dès l’annonce de la victoire controversée d’Ali Bongo face à l’opposant Jean Ping, des troubles ont éclaté sur les grandes artères entre les forces de l’ordre et des opposants criant « Ali doit partir ». Les premières ont fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes pour repousser les seconds qui voulaient s’approcher du siège de la Cénap.

Armée, forces de police anti-émeutes et gendarmes cagoulés ont bloqué la circulation sur la voie express, l’un des principaux axes de la capitale avec des camions lance-eau et des blindés légers, ont constaté des journalistes de l’AFP. Malgré les lacrymogènes, des centaines de personnes tentaient tout de même de converger sur la voie express, parfois en brûlant des pneus. « Jean Ping président », « On nous a volé les élections », criaient les manifestants.

Dans les « PK » (sortie de la ville), les quartiers Nzeng Ayong ou encore Nkembo, des détonations lourdes ont éclaté et des colonnes de fumée noires s’échappaient à plusieurs dizaines de mètres dans le ciel. « De nombreux bâtiments publics, des resataurants et des commerces ont brûlés et ont été pillés », affirme Patrick Fandio.

« Qu’il quitte le pouvoir. Ce n’est pas une dynastie. Nous ne sommes pas dans un royaume », a protesté à l’AFP un manifestant en visant Ali Bongo, fils du président Omar Bongo Ondimba, resté pendant 41 ans au pouvoir jusqu’à sa mort et l’élection de son fils en 2009. « On est fatigué de la famille Bongo, on en a marre ! Ça fait 50 ans, c’est pour ça qu’on revendique la victoire », s’est exclamée une supportrice de Jean Ping au micro de France 24.

« Élection volée »

À la tombée de la nuit, des rumeurs relayées par l’opposition, notamment Jean Ping via Twitter, faisaient état de plusieurs morts et blessés graves, ce que le porte-parole d’Ali Bongo, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a aussitôt démenti, lui aussi sur Twitter.

Le président gabonais Ali Bongo a été réélu avec 49,80% des voix, contre 48,23% à son principal adversaire Jean Ping, selon les résultats définitifs de l’élection de samedi validés par la commission électorale.

Les représentants de l’opposition au sein de la commission électorale ont contesté ce résultat et l’un d’eux, Paul Marie Gondjout, représentant de Jean Ping, a dénoncé une élection « volée ».

« M. Jean Ping réaffirme vigoureusement, en accord avec l’Union européenne et les États-Unis, que le recomptage bureau par bureau devient le seul moyen de garantir désormais la loyauté du scrutin », ont indiqué dans un communiqué son chargé de communication au Gabon, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, et son avocat à Paris, Me Éric Moutet.

france24.com avec AFP

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