Politique
Une session extraordinaire du Parlement s’est tenue au sujet de l’engagement des forces aériennes en Syrie. Manuel Valls a rappelé qu’ « aucun arrangement avec Bachar Al Assad n’est possible ». Lundi soir, François Hollande a plaidé pour des frappes contre les djihadistes de l’Etats islamique.
Manuel Valls a défendu mardi devant l’Assemblée nationale l’engagement français enSyrie, limité à l’aviation, en excluant à nouveau toute intervention terrestre occidentale même si la France « soutiendrait » celle d’une coalition « de pays de la région ».
Députés et sénateurs débattaient simultanément mardi après-midi, mais sans voter, de l’engagement militaire français en Syrie et des frappes aériennes contre le groupe Etat islamique que le président François Hollande a jugées nécessaires la veille.
Une intervention aérienne oui, des frappes au sol non
« Depuis septembre nos forces survolent la Syrie. C’est d’abord une campagne de renseignement. Cette campagne durera le temps qu’il faudra. Nous devons mieux localiser le dispositif de Daesh. Ces missions de reconnaissances sont conduites à titre nationale, en pleine autonomie de décision et d’action. Car on choisit les zones de recherches. Et le Président l’a dit. Des frappes seront nécessaires », a rappelé le Premier ministre lors d’une session extraordinaire du Parlement sur la crise en Syrie. François Hollande avait en effet plaidé, lundi, pour des frappes contre les djihadistes de l’Etat islamique en Syrie.
Une intervention au sol ? « Nous l’avons fait au Mali, mais les circonstances étaient différentes. Plus globalement ce que les exemples en Irak et en Afghanistan nous apprennent c’est qu’il faudrait mobiliser des dizaines de milliers d’hommes. C’est ce qu’attendent les djihadistes pour nous enliser », a déclaré le Premier ministre. « Toute intervention terrestre, de notre part, serait inconséquente. Mais si une coalition des pays de la région se formait pour libérer de la tyrannie de Daesh, alors soutien de la France ».
Aucun compromis avec Bachar al Assad
« L’urgence est d’aller vers un accord qui tourne la page des crimes de Bachar Al Assad. Il ne peut en aucun cas être une solution. Aucun compromis, aucun arrangement n’est possible. Pactiser comme le propose certains serait une faute morale », a affirmé Manuel Valls.
Plus de 20 000 ressortissants étrangers en Syrie
Le Premier ministre est revenu sur l’organisation des filières djihadistes en Syrie. « C’est la bas que se structure la propagande. A ce jour, entre 20 000 et 30 000 ressortissants étrangers sont dans les rangs de Daesh. »
1880 Français en font partie a détaillé Manuel Valls. « Ils sont 491 sur place en Syrie et 133 ont trouvé la mort. »
Mobiliser les pays sur la question des réfugiés
Le Premier ministre est revenu sur la crise des réfugiés. « Un peuple réduit à l’exil. La crise des réfugiés est une cause directe du drame syrien ».
« La France organisera une conférence sur les réfugiés pour mobiliser tous les pays et dégager les moyens financiers qui font défaut, pour organiser aussi la solidarité pour l’accueil des réfugiés, a t il précisé. »
tf1.fr