La Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss a un nouveau régisseur. Agnès Ndiogoye, qui a dirigé, jusqu’à sa nomination, la prison pour femmes de Liberté 6, est présentée comme une professionnelle rigoureuse. Elle a « un challenge historique à relever ».
La nomination d’Agnès Ndiogoye intervient au moment où le champion des évasions, Modou Fall alias « Boy Djinné », tombe. Entre autres défis qu’elle aura à relever, les conditions des détenus, la sécurité interne et externe de la maison d’arrêt et de correction, l’organisation des visites… figurent en bonne place. Son prédécesseur Mohamed Lamine Diop, nommé depuis fin janvier 2015 régisseur de la célèbre prison en remplacement d’Emmanuel Ngom, s’était signalé au lendemain de la sortie de prison de Karim Wade par un curieux message sur le mur de sa page Facebook dans lequel il vantait les mérites de l’Administration pénitentiaire.
La gestion sans bavure du séjour de Wade fils à Rebeuss, dont il a été pendant six mois, un des témoins clé de la vie carcérale, l’a amené à écrire ceci : « Au-delà des appréciations positives ou négatives formulées sur la libération de Karim Wade, cette affaire a incidemment mis en avant l’Administration pénitentiaire, cette institution républicaine trop souvent attaquée et caricaturée, qui passe généralement comme l’une des dernières, dans l’énumération des forces de sécurité, si elle n’est pas tout simplement oubliée ». Sur la place de l’Administration pénitentiaire dans le dispositif sécuritaire du pays, M. Diop soutenait que « si un jour on ouvrait les portes de la prison de Rebeuss pour permettre à ses 2.200 pensionnaires de se disperser dans le pays, aucun citoyen ne dormirait la nuit sur ses deux oreilles ». Et qui plus est, réussir à gérer une personnalité de la trempe de M. Wade pendant trois bonnes années, en garantissant à la fois sa santé et sa sécurité dans la prison, sans qu’il n’y ait d’incident majeur malgré la sensibilité attachée à une telle mission, et last but not least, réussir la sacrée prouesse de l’exfiltrer de la prison au nez et à la barbe des journalistes et autres souteneurs qui avaient fini d’encercler la prison, c’est assurément une grande performance », avait-il ajouté.
Ainsi, «sans esprit de triomphalisme ou nombrilisme, j’estime que le professionnalisme de l’Administration pénitentiaire sénégalaise, qui est une référence au plan international, doit lui valoir à la fois la reconnaissance et l’hommage de la Nation entière, mais surtout de la part des autorités, l’accroissement de ses moyens tant humains que matériels. Excellente semaine à tous », avait-il conclu son post.
M. L. DIEYE / lesoleil.sn