Il y a exactement 16 ans, on nous disait qu’en 2000 Dakar sera comme Paris. Promesse ne saurait être plus grande que celle-ci pour les sénégalais, aujourd’hui livrés à leur déception qui est tel qu’ils ont l’impression d’être au début de leur histoire. Maintenant il est clair que Dakar ne sera jamais comme Paris et que le Sénégal et la France seront toujours comme deux droites parallèles qui ne se rencontreront point.
Mais il faut toujours créer des slogans, davantage de promesses pour calmer les frustrés en leur donnant l’espoir des lendemains meilleurs. C’est dans ce piège des politiques que tombent malheureusement mes compatriotes sénégalais qui ne parviennent toujours pas à démasquer les nombreux démagogues qui abondent l’arène politique.
A quand ce jour heureux tant promis qui verra la fin des calvaires des pauvres banlieusards qui pataugent dans l’eau à chaque hivernage ? Quand est ce que les dignes fils de ces coins négligés par nos autorités pourront vaquer librement à leurs préoccupations sans être inquiétés par des agresseurs qui y font la loi? Pourquoi les sénégalais n’ont pas le droit de prendre part au présent ? Pourquoi les gens ordinaires sont toujours condamnés de rester invisibles et inaudibles au détriment de cette minorité dirigeante qui s’empare de toute la lumière ? Les journaux, la radio et la télévision offrent à chaque occasion une image magnifiée de ceux qui les dirigent et cela même dans leurs gestes les plus insensés.
En fin d’année 2013, au moment ou tout le monde parlait de retour des sénégalais de la diaspora pour venir travailler et booster l’économie du pays, le président dans son discours de nouvel an nous parlait d’un accord signé avec un autre pays qui allait être la prochaine destination des travailleurs sénégalais. N’est-ce- pas là une manière de renoncer à sa promesse de donner dans ce pays 5000 emplois aux jeunes sénégalais qui l’ont élu dans l’espoir de pouvoir en fin respirer l’air de la fin des calvaires ? Si aujourd’hui notre pays est dépouillé de sa jeunesse au profit d’autres pays, qui prendra en charge notre développement économique tant attendu? « Gouverner c’est prévoir » et prévoir c’est penser à demain alors que demain c’est la jeunesse qui sera là pour faire face aux dures conditions de vie afin de pouvoir relever les défis qu’exige le développement.
Après vient le plan Sénégal émergent (Pse). Comme tous les autres, ce plan aussi s’inscrit dans cette logique de faire taire des opposants et autres frustrés d’ici 2035. Un temps suffisant pour le président de la République d’épuiser tranquillement ses deux mandats et aller récupérer dans un château en France ou ailleurs comme ses prédécesseurs l’ont déjà fait. Senghor n’a pas resté, Diouf non plus et Wade est le dernier à fuguer vers Versailles. Vous comprenez donc l’actuel président n’aura aucune raison de rester au pays.
La dernière sauce servie aujourd’hui est la réduction du mandat du président de la République qui parmi tant d’autres continue de défrayer la Chronique. On nous promet pour nous poser au lapin tels de petits gamains incapables de comprendre et de déchiffrer les fausses volontés des politiques. Entre projets, promesses et mensonges d’Etat, les sénégalais sont appelés à se réveiller.
Thienadine/actuprime