Dragage du fleuve Casamance : L’Anam prédit un essor du trafic maritime

Avec la matérialisation du dragage du fleuve Casamance et la transformation des contraintes aquatiques en avantages naturels, le trafic maritime dans cette partie sud du Sénégal devrait connaître son essor, selon le directeur général de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam), Yérim Thioube, qui faisait face à la presse jeudi dernier à Ziguinchor.

Sur le dragage du fleuve Casamance, Yérim Thioube, directeur général de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam), explique que l’ouverture à la navigation de la zone A qui polarise l’embouchure de Djogué où environ 1,5 million de m3 ont été dragués et clapés à 1 km de distance en mer, a pour conséquence de faire passer le tirant d’eau à l’embouchure de 3,20 m à 8 m. Du coup, le passage des navires au niveau de cette passe médiane crée, selon Yérim Thioube, un raccourci de 15 km par rapport à la passe sud que les navires empruntaient auparavant. «Sans ce dragage, il est illusoire de vouloir prétendre développer le port de Ziguinchor, car un navire qui fait 3,20 à 8 m au zéro des cartes ne se présentera jamais en Casamance. Et seuls des tonnages de l’ordre de 1 500 voire 2 000 tonnes pouvaient arriver ici avec des conditions favorables de marée», a-t-il indiqué. Et d’après le Dg de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam), cela n’est plus le cas aujourd’hui. En effet, de 3,20 cette passe est passée, selon lui, à 7,50 m contractuels à 8,10 m. «Cela veut dire que les navires de 6 000 tonnes voire plus peuvent désormais venir à Ziguinchor», se réjouit-il.
Interpellé sur la demande de transport qui est supérieure à l’offre, le Dg estime que cela atteste du potentiel considérable que la région naturelle de Casamance présente avant même le dragage. Pour preuve, souligne-t-il, entre 2013 et 2015, le nombre d’escales a été multiplié par 2,5 voire 4, si on intègre Karabane. «Donc, on est passé de 133 escales en 2013 à 329 escales directement sur Ziguinchor et à 531, si on intègre Karabane», soutient M. Thioub. Toutes choses qui, poursuit-il, montrent que le besoin de transport est encore là ; les capacités mises sur la ligne sont insuffisantes et ce, malgré tous les efforts consentis par l’Etat. Pour Yérim Thioub, les mêmes statistiques avant dragage montrent également que le nombre de passagers est passé de 64 mille à 118 mille 500 sur la même période en 3 ans. Et cela montre qu’avant les navires Aguène et Diambone, il y avait encore toute une masse de passagers qui attendaient la mise en service de capacités passagères supplémentaires.
Et pour le fret, Yérim Thioub a indiqué qu’entre 2013 et 2015, le tonnage est passé de 52 mille à 142 mille 300 tonnes. Quid de l’export qui est important pour la Casamance ? Là également, le patron de l’Anam a soutenu que de 4 125 tonnes en 2013, le volume est passé à 14 mille tonnes. «Cela démontre que le potentiel était là, avant même le dragage et qu’il y a une nécessité pour cette région de disposer de moyens complémentaires à l’export», assure-t-il. Une manière pour Yérim Thioub de prédire, suite à ce dragage, une explosion du trafic.

L’agrandissement du port de Ziguinchor envisagé
Après le dragage et le balisage, le directeur général de l’Anam a en outre annoncé l’agrandissement du port commercial de Ziguinchor avec 2 ha de plus, la construction du port de pêche de Boudody et la réalisation d’un terminal d’hydrocarbures de 16 mille m3. Pour ce qui est de la transformation des contraintes en avantages naturels, un prototype de barge fluviale est en cours d’études et de réalisation au niveau du ministère de la Pêche et de l’économie maritime, selon le directeur. L’objectif de cette unité est de permettre aux opérateurs économiques et aux populations de disposer d’un moyen concret pour le transport des productions locales. Cette action, de l’avis de Yérim Thioub, s’inscrit dans le cadre global du projet de désenclavement des régions naturelles de Casamance et du Sine Saloum, en vue de leur émergence économique et sociale que l’Anam a eu comme instructions, par l’Etat, de réaliser. Et ce projet comporte, selon toujours le Dg, la mise en place de pontons d’accostage dans des endroits ciblés, le balisage des voies navigables hors fleuve Casamance et bras de mer Saloum, ainsi que l’aide à la construction de barges pour le transport des productions locales et des biens nécessaires à l’existence quotidienne des populations. Et cela dans l’optique, a-t-il dit, de transformer les contraintes aquatiques particulières en avantages naturels.
imane@lequotidien.sn

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