Etats-Unis: Un nouveau décret migratoire du président américain, Donald Trump

Après le tollé qu’avait suscité le premier décret migratoire du président américain, suspendu par la justice, la Maison Blanche a annoncé la signature d’un nouveau décret, censé être plus abouti. Si dans la version précédente les ressortissants de 7 pays étaient concernés, désormais 6 pays sont visés. L’Irak a été retiré de la liste et les détenteurs de visas ou d’autres documents officiels seront désormais explicitement protégés.

L’absence de l’Irak sur cette liste est le premier changement notable dans le texte de ce nouveau décret sur l’immigration. Ce sont les interventions de parlementaires, de militaires ayant combattu en Irak, et du gouvernement à Bagdad, qui ont, semble–t-il, fait changer d’avis la Maison Blanche.

Difficile d’interdire de séjour aux Etats-Unis, des soldats ou des interprètes irakiens qui se sont engagés aux côtés des troupes américaines. Le ministère irakien des Affaires étrangères a d’ailleurs exprimé sa « grande satisfaction » suite à cette décision. Rex Tillerson, le secrétaire d’Etat américain, a détaillé les raisons qui ont poussé le gouvernement a retiré l’Irak, cet « allié important », de la liste.

« Grâce à leurs courageux soldats, qui travaillent en étroite collaboration avec les Américains sur le terrain. Un audit précis a mis en évidence de multiples mesures de sécurité, que le département d’Etat et le gouvernement irakien vont mettre en œuvre, pour atteindre notre objectif commun : empêcher ceux qui auraient des intensions criminelles ou terroristes, d’entrer aux Etats-Unis. Je veux exprimer ma gratitude au Premier ministre al-Abadi pour son soutien et ses efforts dans la mise en place de ces mesures. »

Les ressortissants d’Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen, eux en revanche, restent concernés par la nouvelle version du décret.

Visas et cartes vertes

D’après la conseillère de Donald Trump, Kellyanne Conway, d’autres changements ont été apportés au texte initial, bloqué par la justice depuis plus d’un mois. Le plus significatif est sans doute que les ressortissants des pays concernés, et détenteurs d’un titre de séjour en règle, ou d’un visa déjà émis, pourront entrer sur le territoire américain.

Les ressortissants des 7 pays concernés par le premier décret et qui détenaient ce sésame étaient tout de même refoulés des Etats-Unis jusqu’à ce que la justice américaine suspende le décret. Désormais, et même si vous êtes ressortissants d’un des 6 pays concernés, si vous détenez une carte verte ou un visa permanent, vous pourrez donc entrer aux Etats-Unis.

Les réfugiés syriens devraient être traités comme les autres, et tomber sous le coup d’une interdiction de voyager « temporaire ».

Efforts d’explications

Dans le texte rendu public, la Maison Blanche a manifestement fait des efforts de transparence et d’explication. L’objectif est double : tenter de convaincre le public du bien-fondé de ce décret, et contourner les objections de la justice, sur la constitutionnalité du texte.

Comment les 6 pays dont les ressortissants sont désormais bloqués ont-ils été choisis : 3 d’entre eux sont des pays qui soutiennent le terrorisme explique Rex Tillerson, les 3 autres sont devenus des états de non droit, et se transforment en refuges pour ces mêmes terroristes ajoute le secrétaire d’Etat.

Les trois ministres concernés, Affaires étrangères, Justice et Sécurité nationale ont fait, à plusieurs reprises, référence aux attentats du 11 septembre pour expliquer la démarche de la Maison Blanche. Même si lors des attentats de 2001, aucun des terroristes n’était un citoyen des 6 pays aujourd’hui ciblés par cette interdiction de visa.

Enfin concernant le risque posé par les réfugiés – le manque de preuves fut l’une des raisons donnée par les juges pour retoquer le premier décret – le ministre de la Justice Jeff Sessions fait référence à 300 d’entre eux, actuellement sous enquête du FBI car soupçonnées de préparer des attentats.

Entrée en vigueur le 16 mars

Enfin, le texte de loi n’entrera en vigueur que dans 10 jours, le 16 mars prochain, afin d’éviter un nouveau chaos dans les aéroports, à cause d’agents des douanes et d’ambassades non préparées à l’application du décret. D’ici là, l’opposition a le temps de s’organiser pour encore une fois mettre à mal un décret que beaucoup jugent anticonstitutionnel.

L’association américaine de défense des droits civiques, l’Aclu, a d’ores et déjà annoncé qu’elle estimait que ce nouveau décret restait anti-musulmans. « Le seul moyen de remédier à l’interdiction d’entrée des musulmans est de ne pas avoir d’interdiction », a écrit dans un communiqué le directeur de l’Aclu chargé des droits des immigrés, Omar Jadwat. Le nouveau texte comporte les mêmes « failles fatales » que le précédent, selon l’Aclu.
rfi.fr

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